La névralgie du trijumeau : la pire douleur au monde ?

Il s'agit d'une douleur faciale très intense, comme une crampe violente, qui ne touche généralement qu'un côté du visage. La névralgie du trijumeau peut être très handicapante, mais elle peut être soignée.
La névralgie du trijumeau : la pire douleur au monde ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par la psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Il existe de multiples douleurs, qui ont toutes une intensité et des caractéristiques différentes. Pour autant, lorsqu’on parle de la névralgie du trijumeau, il n’est pas rare d’entendre qu’il s’agit de la pire douleur du monde.

Nous disposons de 12 paires de nerfs dans notre boîte crânienne. L’une d’entre elle peut provoquer une névralgie très incapacitante, dont on parle depuis l’Antiquité. Le médecin Arétée de Cappadoce, auteur d’un traité de médecine entre le 1er et le 2ème siècle de notre ère, a été le premier à en décrire les symptômes.

Il s’agit d’un tic douloureux, comme une sorte de décharge électrique. Elle irradie le visage et se propage du menton jusqu’aux pommettes.

Puisqu’il est toujours utile de connaître les pathologies médicales qui peuvent nous frapper, nous allons vous détailler aujourd’hui, dans la suite de cet article, les 5 caractéristiques principales de la névralgie du trijumeau.

1. Qu’est-ce que la névralgie du trijumeau ?

La névralgie du trijumeau est une douleur chronique qui affecte le nerf qui lui donne son nom. Il s’agit du cinquième nerf crânien, l’un des plus longs de notre tête.

  • La névralgie du trijumeau apparaît sous forme de tics d’une grande intensité. Ellprovoque des contractions à intervalles courts, entre deux secondes et une minute. La personne qui en est victime est paralysée. Elle ne peut plus mâcher ou parler, en raison de la forte douleur qu’elle ressent.
  • La crise est généralement courte. Mais la névralgie du trijumeau a pour mauvaise habitude de progresser et de durer de plus en plus longtemps.
  • Ce nerf, comme son nom l’indique, dispose de trois ramifications qui se propagent dans les globes oculaires, le cuir chevelu et la partie frontale de notre boîte crânienne.
  • Voilà pourquoi la névralgie touche tout notre visage. En plus des zones que nous venons de citer, les mâchoires, les lèvres, les dents et les gencives peuvent aussi être touchées.

Le coupable est un vaisseau sanguin

  • Cette névralgie est provoquée par un vaisseau sanguin, qui comprime le nerf du trijumeau lorsque celui-ci sort du tronc cérébral.
  • L’enveloppe du nerf va s’user peu à peu, au fur et à mesure que le temps passe. Ou bien elle s’use à cause d’une maladie qui va détériorer la myéline du nerf.
  • Cette usure progressive du nerf du trijumeau provoque l’envoi de signaux anormaux jusqu’au cerveau.

C’est le mal de tête le plus intense qui puisse être ressenti.

2. Quels sont les symptômes de cette pathologie ?

Voici la manière dont cette pathologie se manifeste :

  • Tout commence par des épisodes douloureux très aigus, qui sont comparables à des décharges électriques. La personne qui en souffre ne se rend pas bien compte de ce qui lui arrive et ne donne pas d’importance au phénomène, car il est extrêmement bref.
  • Peu à peu, les attaques se répètent. Dès que la personne touchée se touche la tête, qu’elle mâche, qu’elle parle ou qu’elle se brosse les dents, une décharge apparaît.
  • Les crises peuvent durent quelques secondes, comme plusieurs minutes.
  • Dans les cas les plus graves, ils peuvent durer plusieurs jours. Puis ils disparaissent subitement et peuvent revenir au bout d’un mois. Les patients les moins chanceux peuvent en souffrir pendant plusieurs mois.
  • La douleur, comme nous vous l’avons déjà dit, peut irradier la mâchoire, les pommettes, les dents, les gencives et les lèvres. Dans de plus rares cas, les yeux et le front sont aussi atteints.
  • La douleur ne touche généralement qu’un côté de la tête.
  • Les crises sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus intenses avec le temps.

3. Quels sont les publics les plus vulnérables face à la névralgie du trijumeau ?

causes de la névralgie du trijumeau

  • La névralgie du trijumeau affecte principalement les personnes âgées de plus de 50 ans. Cependant, il n’est pas rare qu’elle touche des personnes plus jeunes.
  • Ce trouble est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.
  • Il est bien souvent héréditaire.

4. Comment la névralgie du trijumeau est-elle détectée ?

Le diagnostic médical de la névralgie du trijumeau se base sur trois critères clés, qui vont permettre de la différencier d’une simple migraine.

  • Le type de douleurs. Si elles sont brèves et violentes, il s’agit de la névralgie du trijumeau.
  • La localisation des douleurs. Les médecins vont se demander quelles sont les parties du visage touchées par les douleurs pour établir leur diagnostic.
  • Les facteurs déclencheurs. Cette névralgie est déclenchée par une stimulation lumineuse des joues, par la mastication et par la parole.

Dès lors que les médecins ont un doute sur la présence d’une névralgie du trijumeau, ils vont réaliser deux tests :

  • Un examen neurologique.
  • Une IRM.

5. La névralgie du trijumeau peut-elle être traitée ?

traitement de la névralgie du trijumeau

Le traitement pharmacologique

Seuls les professionnels de santé peuvent prescrire un traitement pour lutter contre cette maladie. Les anti-inflammatoires et les analgésiques de base ne sont d’aucune utilité face à la névralgie du trijumeau.

  • Les médecins prescrivent souvent des anti-convulsifs pour bloquer le déclenchement nerveux de cette structure cérébrale.
  • L’utilisation d’antidépresseurs tricycliques est également efficace pour soulager les patients dont les douleurs sont constantes.

L’opération chirurgicale

Si les médicaments ne font pas effet, les médecins vont prescrire une intervention neurochirurgicale.

Les techniques sont différentes en fonction des cas, et peuvent aller de simples opérations à des interventions très complexes.

  • Une rhizotomie : il s’agit d’un procédé qui permet de détruire les fibres nerveuses, dans le but de stopper totalement la douleur.
  • La compression du ganglion de Gasser par un ballonnet gonflable : il s’agit d’une technique simple et rapide. Une canule est insérée dans la boîte crânienne. Elle va permettre au chirurgien d’insérer un ballonnet dans le but de comprimer le nerf du trijumeau, afin de réduire la douleur.
  • L’injection de glycérol : c’est une technique qui permet d’isoler les fibres du nerf trijumeau et d’empêcher les décharges électriques que leur usure provoque.

Enfin, si toutes les techniques que nous venons d’évoquer échouent, ce qui est tout de même assez rare, les médecins pratiquent une décompression micro-vasculaire. C’est une intervention très délicate, mais également très efficace. Lorsqu’on la met en œuvre, la névralgie ne réapparaît plus.

Concluons avec optimisme en nous disant que la pire douleur du monde a donc une solution. Si vous en souffrez, vous devez être patient-e et suivre les conseils de votre médecin. Avec l’utilisation des techniques que nous venons de vous lister, et même si cela peut prendre un peu de temps, vous allez pouvoir retrouver une bonne qualité de vie.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • García, M. (2010). Neuralgia del trigémino. Servicio de Neurocirugía. Hospital Clinico San Carlos. Madrid. https://doi.org/10.1017/CBO9781107415324.004.

  • Santos-Franco, J., Santos-Ditto, R., Revuelta-Gutiérrez, R., Nacional de Neurología Neurocirugía Manuel Velasco Suárez Correspondencia, I., & Santos Franco, J. (2005). Neuralgia del trigémino. Arch Neurocien (Mex).

  • Robaina Padrón, F. J. (2008). Neuralgia del trigémino. Revisión del tratamiento médico y quirúrgico. Revista de La Sociedad Espanola Del Dolor.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.