Globus hystericus ou globus pharyngé : qu'est-ce que c'est et comment l'éliminer ?

Nous avons tous ressenti une sensation de boule dans la gorge. Nous vous expliquons ici à quoi cette sensation est due et comment elle peut être traitée.
Globus hystericus ou globus pharyngé : qu'est-ce que c'est et comment l'éliminer ?

Dernière mise à jour : 09 août, 2022

Le globus hystericus, également connu sous le nom de globus pharyngé ou simplement de boule dans la gorge, est une affection très courante. Il a été décrit par Hippocrate il y a plus de 2 500 ans, et depuis lors, des centaines d’hypothèses ont émergé sur ses causes et sur la manière dont il peut être traité.

Bien qu’il soit communément connu sous le nom de globus hystericus, il s’agit d’un terme erroné du point de vue de l’étiologie. À ses débuts, on pensait qu’il était causé par la ménopause ou lié à l’hystérie. Ce n’est qu’en 1968 que Malcomson a proposé le terme médical que nous connaissons aujourd’hui : globus pharyngé.

Les caractéristiques du globus hystericus

Le globus hystericus est la sensation persistante ou intermittente d’avoir un corps étranger dans la gorge. Il est généralement indolore, même s’il est inconfortable. Il peut gêner la parole, nous empêcher de manger et même conditionner le processus respiratoire.

Bien qu’il s’agisse d’une condition reconnue depuis plus de deux mille ans, on en sait très peu à son sujet. Certains chercheurs soulignent que jusqu’à 45 % des personnes de la population en souffre à un moment de leur vie. Il peut durer des jours, des semaines, des mois ou des années et revenir par intermittence après avoir été traité.

Par antonomase, on l’appelle aussi boule dans la gorge, terme qui décrit très bien la sensation des patients. Dans tous les cas, il s’agit d’une sensation, pas d’une manifestation. C’est-à-dire que les patients atteints de cette maladie n’ont pas de gonflement ou d’inflammation dans la gorge, seulement une sensation.

Cependant, cela ne veut pas dire que le globus hystericus s’explique uniquement du point de vue psychologique. De nombreuses causes ont été signalées. Nous les détaillons dans la section suivante.



Les causes du globus hystericus

Avant de présenter les causes du globus hystericus, il faut noter qu’il n’y a pas de consensus parmi les spécialistes sur l’étiologie de l’affection. Cette dernière reste un mystère, et la disparité des cas n’aide pas à démêler ce qui se cache derrière. Sur la base de preuves, nous pouvons mettre en évidence les causes suivantes.

1. Reflux gastro-œsophagien

Selon les spécialistes, jusqu’à 26,7 % des cas de globus hystericus sont dus à un reflux gastro-œsophagien ou laryngopharyngé. Cc’est Malcomson lui-même qui a été le premier à signaler cette association chez ses patients (60 % de ses patients souffraient d’un reflux).

Bien qu’il n’y ait pas d’unanimité sur ce point, il est évident que le reflux gastro-œsophagien joue un rôle important dans le développement du globus hystericus. Toutefois, on ignore pourquoi ce lien existe.

Reflux gastro-œsophagien.
Le reflux gastro-œsophagien est une maladie chronique qui, sans traitement, peut entraîner divers problèmes de santé.

2. Troubles moteurs oesophagiens

Certains chercheurs soulignent que certains cas peuvent être liés à des troubles moteurs œsophagiens. Les preuves indiquent que jusqu’à 64% des patients présentant une sensation de globus hystericus manifestent certaines anomalies de la manométrie œsophagienne. Parmi celles-ci, 29 % correspondent à des troubles de la motilité œsophagienne.

C’est-à-dire que certains dysfonctionnements ou altérations de l’œsophage peuvent déclencher la sensation du globus hystericus. La relation est plus évidente lorsque le patient développe une dysphagie et des douleurs thoraciques, deux symptômes classiques des troubles de ce type.



3. Fonction anormale du sphincter supérieur de l’œsophage

D’autre part, des études associent le globus hystericus à une pression élevée du sphincter œsophagien. Cette affection est rare, mais elle est courante dans les anomalies du sphincter œsophagien, avec une prévalence de 55 %, selon les preuves.

Une pression supérieure à la normale dans cette zone peut imiter la sensation d’une boule dans la gorge, ainsi que tous les symptômes de cette pathologie. Il existe des cas de globus hystericus traités par des injections de toxine botulique directement dans le sphincter supérieur de l’œsophage.

4. Troubles psychologiques

Comme nous l’avons souligné, des troubles psychologiques peuvent également expliquer certains cas de globus hystericus. D’après les preuves, la majorité des patients rapportent des événements émotionnels avant l’exacerbation ou l’apparition de la sensation de boule dans la gorge.

Stress, anxiété, dépression, épisodes névrotiques et autres troubles psychologiques sont liés au développement de la sensation de boule dans la gorge. Tout ce qui provoque des émotions intenses peut déclencher ce tableau clinique.

5. Autres causes

Nous venons de citer les causes les plus fréquentes à l’origine du globus hystericus, mais il y en a beaucoup d’autres. Parmi elles, figurent les suivantes :

  • Maladies de la thyroïde
  • Maladies inflammatoires (pharyngite, sinusite chronique, amygdalite et autres)
  • Hypertrophie de la base de la langue
  • Tumeurs laryngopharyngées
  • Cancer de la gorge
  • Muqueuse gastrique hétérotopique dans l’œsophage cervical
Le globus hystericus et son rapport au stress.
Le pouvoir de l’esprit sur le corps est immense. Pour cette raison, la gestion de l’anxiété ou du stress est importante pour réduire les symptômes du globus hystericus.

Le traitement du globus hystericus

Comme vous pouvez l’imaginer, il n’existe pas de traitement standard pour le globus hystericus. Comme ses causes ne sont pas connues avec certitude, les médecins ne peuvent pas déterminer un moyen de contrer la sensation. C’est pourquoi le patient peut mettre des mois, voire des années, à trouver un moyen de soulager les symptômes.

Il est toutefois nécessaire de consulter un spécialiste et d’essayer d’écarter les pathologies mentionnées. Il va sans dire qu’il faut faire preuve de patience. Une fois qu’un déclencheur possible est trouvé, un traitement peut être entamé.

Même s’il n’y a aucun moyen de traiter cette maladie, nous ne pouvons pas ne pas souligner les résultats de l’orthophonie. Selon certains chercheurs, les exercices de cette thérapie ont été efficaces pour certains patients.

Nous vous invitons à les tester. Par ailleurs, certaines bonnes habitudes comme l’absence de tabac, baisser le ton de la voix, avaler lentement et boire beaucoup d’eau peuvent vous aider à vous sentir mieux.


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