Opération à cœur ouvert : tout ce que vous devez savoir

L'opération à cœur ouvert est le type de procédé chirurgical le plus habituel pour traiter des problèmes coronariens graves. Actuellement, elle offre un bon pronostic à un grand nombre de patients.
Opération à cœur ouvert : tout ce que vous devez savoir

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 09 août, 2022

On donne le nom d’opération à cœur ouvert à n’importe quel procédé chirurgical au cours duquel on ouvre le thorax et on laisse le cœur exposé. Il s’agit de l’opération cardiaque la plus commune chez les adultes et elle présente actuellement un risque de mortalité très faible, que l’on estime à peu plus de 2 %.

L’opération à cœur ouvert se réalise pour réparer une défaillance, généralement au niveau des artères coronaires. Celles-ci rétrécissent, se bloquent ou présentent des défauts que ce type d’intervention peut corriger.

En tant que donnée curieuse, une étude menée par le docteur David Montaigne de l’Université de Lille a révélé que le cœur était sensible au cycle circadien. Par conséquent, réaliser cette opération en fin de journée réduit jusqu’à 50 % le risque d’avoir un problème au moment de l’intervention.

À quel moment l’opération à cœur ouvert est-elle nécessaire ?

En général, l’opération à cœur ouvert se réalise quand une personne a besoin d’un pontage coronarien (CABG pour coronary artery bypass graft en anglais). L’objectif est de rétablir le flux sanguin vers le cœur pour réduire le risque de crise cardiaque.

La maladie coronarienne a lieu quand les artères rétrécissent et durcissent. Ceci se produit à cause de l’accumulation de matière grasse sur leurs parois, sous forme de plaques. Dans ces conditions, le sang ne peut pas circuler normalement et ceci peut conduire à une obstruction.

L’opération à cœur ouvert se réalise aussi pour remplacer ou réparer les valves ou une autre zone endommagée ou anormale. On l’utilise aussi pour implanter des dispositifs ou pour faire une transplantation.

Une chirurgie cardiaque.

Il n’y a pas qu’un seul type d’opération à cœur ouvert : il en existe au moins deux modalités.

Lisez aussi : Les dangers de l’obstruction des artères coronaires

Les opérations à cœur ouvert les plus fréquentes

Les opérations à cœur ouvert les plus communes sont : le pontage coronarien et la chirurgie valvulaire. Étudions chacune d’elles plus en détail.

Le pontage coronarien

On le connaît aussi sous le nom de coronary artery bypass graft (CABG). Il s’agit de la modalité la plus commune et on l’utilise quand les vaisseaux sanguins qui transportent le sang ont rétréci. Pour corriger ce problème, on procède à une dérivation de l’artère coronaire.

Le procédé consiste à prendre une portion d’une veine d’un autre endroit du corps et de créer une nouvelle voie pour rediriger le flux sanguin, afin qu’il atteigne le muscle cardiaque. Si l’artère a plusieurs zones bouchées, il faudra procéder à plusieurs dérivations.

La chirurgie valvulaire

Le cœur a quatre valves : aortique, mitrale, pulmonaire et tricuspide. Chacune d’elles pompe du sang vers l’une des chambres du cœur. Si les valves présentent une anomalie, on peut procéder à une opération à cœur ouvert pour la corriger.

Elles peuvent parfois rétrécir et le sang ne parvient alors pas à circuler de façon adéquate. Ceci porte le nom de sténose. D’autres fois, les valves ne se ferment pas comme elles le devraient et le sang circule en arrière, au lieu d’aller vers l’avant : c’est le reflux ou insuffisance valvulaire. Tout cela engendre différents problèmes qui doivent être corrigés.

Comment se réalise-t-elle ?

Une opération à cœur ouvert dure entre trois et six heures. Elle commence par une incision verticale, au centre de la poitrine, d’une longueur comprise entre 8 et 10 pouces. On coupe ensuite le sternum, qui est l’os situé au centre du thorax (ceci porte le nom de sternotomie). Le cœur est alors complétement exposé à la vue.

On se sert parfois d’une machine de dérivation cardiopulmonaire, qui extrait le sang à travers des tubes et se charge de pomper le cœur. Ceci implique l’arrêt de l’organe. L’opération peut aussi se réaliser sans cette machine.

Une fois l’opération réalisée, le chirurgien referme le sternum en réunissant les deux moitiés. Ceci peut se faire avec du fil d’acier ou avec la méthode de fixation rigide. Après cela, on referme l’incision initiale.

Comment se préparer à une opération à cœur ouvert ?

Il est normal qu’une personne se sente anxieuse avant une opération à cœur ouvert. Le plus conseillé est de bien s’informer sur la procédure et de faire confiance à l’équipe médicale. Des centaines de ces interventions sont réalisées tous les jours avec des résultats très positifs.

Il est possible que le médecin indique d’arrêter la consommation de tabac et de certains médicaments deux semaines avant l’opération. Par ailleurs, on ne doit pas manger après minuit de la journée qui précède. Le patient doit se laver la poitrine avec du savon antibactérien et se raser les poils de cette zone s’il en a.

Quels sont les risques ?

Plus la maladie cardiaque est avancée, plus l’opération à cœur ouvert présente un risque. Cependant, toute intervention de ce type a une marge de complications auxquelles on doit se préparer. Dans ce cas, les principales sont les attaques cardiaques ou les accidents cérébrovasculaires à cause de la modification circulatoire.

Il est aussi possible de voir apparaître une insuffisance pulmonaire ou rénale, en plus d’une formation de caillots. Ceci se manifestera par des altérations de l’urine et des difficultés à respirer (dyspnée). Les infections et les hémorragies sont d’autres complications auxquelles on doit s’attendre.

Sur le plan neurologique, la perte de mémoire et de clarté mentale sont deux symptômes qui ont été recensés. Ceci est dû aux effets de l’anesthésie générale.

Récupération après une opération à cœur ouvert

Le plus habituel, après l’opération, est de placer la personne dans l’unité de soins intensifs pendant 24 heures. Le patient aura deux ou trois tubes de drainage dans la poitrine, ainsi qu’une administration de liquides par voie intraveineuse et un cathéter pour extraire l’urine. Le séjour à l’hôpital peut se prolonger entre 7 et 10 jours.

Surveiller l’incision

L’incision chirurgicale est grande, ce qui implique des soins spéciaux. Il faut bien se laver les mains avant et après l’avoir touchée et garder la zone tiède et sèche. On doit l’examiner tous les jours pour voir s’il y a de possibles symptômes d’infection ou une quelconque anomalie. La douche n’est conseillée que lorsqu’on est certain que la blessure cicatrise de façon adéquate.

Douleur

La gestion de la douleur se fait à travers les analgésiques prescrits. Il est possible que le patient ait mal dans les muscles de tout le corps, la gorge et le thorax, en particulier. Les médicaments doivent être ingérés avec discipline et en respectant ce qui a été prescrit.

Repos

Il est recommandé de se reposer le plus possible mais certaines personnes ont du mal à dormir après une opération à cœur ouvert. Le mieux est de ne pas consommer de caféine, d’adapter son lit pour plus de confort et de prendre l’analgésique une demi-heure avant de trouver le sommeil.

Rééducation

Les programmes de rééducation cardiaque incluent de l’activité physique, une gestion des facteurs de risque et des mesures pour traiter le stress, l’anxiété et la dépression. Ces plans sont recommandés pour leurs grands bénéfices.

Une opération à cœur ouvert.

Cette intervention renferme des risques mais les progrès médicaux ont minimisé ces derniers.

Patience avec l’opération à cœur ouvert

Il est important de bien avoir à l’esprit que la récupération d’une opération à cœur ouvert est lente et graduelle. On ne doit pas s’attendre à des résultats ou des améliorations immédiates. Il est possible que six semaines s’écoulent avant de commencer à noter une amélioration.

N’oubliez pas qu’il est fondamental de bien se rendre aux contrôles du médecin et de suivre toutes ses indications. Une intervention de ce type est un procédé qui peut améliorer les chances et la qualité de vie d’une personne souffrant de problèmes cardiaques.

 

 

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Pastor-García, M., Gimeno-Martos, S., Zurriaga, Ó., Sorlí, J. V., & Cavero-Carbonell, C. (2020, January). Anomalías congénitas cardíacas en la Comunitat Valenciana 2007-2014, el registro poblacional de anomalías congénitas. In Anales de Pediatría (Vol. 92, No. 1, pp. 13-20). Elsevier Doyma.
  • Avanzas, P., Muñoz-García, A. J., Segura, J., Pan, M., Alonso-Briales, J. H., Lozano, Í., … & Hernández-García, J. M. (2010). Implante percutáneo de la prótesis valvular aórtica autoexpandible CoreValve® en pacientes con estenosis aórtica severa: experiencia inicial en España. Revista española de cardiología, 63(2), 141-148.
  • Peralta, A. J. M., Marcillo, M. P. Y., Loor, G. E. C., Loor, G. M. M., Moreira, P. G. Á., & Moreira, M. E. C. (2019). Riesgos y cuidados a los pacientes sometidos a una cirugía a corazón abierto. RECIAMUC, 3(4), 283-312.
  • Intriago, Gema Alexandra Saltos, et al. “Procedimientos adecuados para los pacientes en cirugías de corazón abierto.” RECIAMUC 3.3 (2019): 1156-1175.
  • Montaigne, David, et al. “Daytime variation of perioperative myocardial injury in cardiac surgery and its prevention by Rev-Erbα antagonism: a single-centre propensity-matched cohort study and a randomised study.” The Lancet 391.10115 (2018): 59-69.
  • Mendoza, Fernán. “Valvulopatías en insuficiencia cardiaca.“Lo que el internista debe saber”.” Acta Médica Colombiana 41.3 (2016): 8-17.
  • Ortiz-Vázquez, Marlo, et al. “Comparación de pacientes sometidos a cirugía de Fontan con y sin derivación cardiopulmonar.” Archivos de cardiología de México 86.1 (2016): 1-10.
  • EXTENSA, GUÍA EN VERSIÓN, and Y. ANEXOS. “GUÍA DE PRÁCTICA CLÍNICA DE REHABILITACIÓN CARDIACA.” (2018).
  • Monroy Favela, Lilibeth. “Determinación de la incidencia del delirio post operatorio en los pacientes intervenidos de cirugía cardiaca, bajo anestesia general balanceada mediante al monitoreo de entropía.” (2018).
  • Arribas, J. M., et al. “Incidencia y mecanismo etiológico de ictus en cirugía cardiaca.” Neurología (2017).

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.