Les États-Unis commencent à tester le vaccin contre le COVID-19 chez les êtres humains

Les États-Unis ont commencé à tester le vaccin contre le COVID-19 chez les êtres humains : ils en sont à la première phase de l'expérimentation. Les résultats seront disponibles au bout de plusieurs semaines. Mais un long chemin nous attend avant que le vaccin soit prêt pour une administration massive.
Les États-Unis commencent à tester le vaccin contre le COVID-19 chez les êtres humains
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 27 mai, 2022

Face à l’urgence de la situation pandémique, les États-Unis ont commencé à tester le vaccin contre le COVID-19 chez les êtres humains en mars dernier. Les résultats escomptés sont prometteurs. Mais nous ne pouvons malheureusement pas nous attendre à ce que le vaccin soit prêt dans un court délai.

Pour le moment, le nom scientifique du vaccin est mRNA-1273. Les lettres font référence au mécanisme biochimique utilisé pour sa fabrication. Ce mécanisme consiste en une plateforme génétique qui transcrit le code génomique du virus de sorte à l’interpréter de manière artificielle.

Les essais cliniques se déroulent dans la ville de Seattle. Ce sont les organismes National Institute of Allergie and Infectious Diseases (NIAID) et Kaiser Permanente Washington Health Research Institute (KPWHRI) qui financent la recherche. Quant à la logique économique, c’est l’entreprise de biotechnologie Moderna qui l’offre.

En quoi consiste la première phase de l’expérimentation du vaccin contre le COVID-19 ?

Pour cette première phase de test du vaccin contre le COVID-19, les chercheurs ont mis en place un essai clinique ouvert. Cela veut dire qu’aussi bien les chercheurs que les participants savent toutes les conditions de l’essai clinique (administration des doses et durée).

Cette modalité se différencie de celle des essais cliniques à l’aveugle ou en double aveugle pour lesquels une partie des participants n’est pas au courant des conditions. Aussi, il ne s’agit pas d’un essai comparatif de placebos ; seule est évaluée la réponse au vaccin sans comparaison avec une autre substance.

Au cours de cette première phase de test, la substance a été injectée à 45 personnes. Les participants sont âgés entre 18 et 55 ans et sont tous en bonne santé. Bien entendu, tous ces participants se sont portés volontaires.

Chacun d’entre eux a reçu une première dose du vaccin. Une deuxième dose devra être injectée au bout d’un mois. Certains ont reçu une dose de 25 microgrammes, d’autres de 100 microgrammes et d’autres de 250 microgrammes.

Après la première injection, il faut compter au moins six semaines avant d’obtenir les premiers résultats. Sur cette base, les chercheurs détermineront ensuite s’il est possible de lancer la deuxième phase de l’expérimentation.

Le vaccin contre le COVID-19

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La technologie pour tester le vaccin contre le COVID-19

Comme commenté précédemment, le nom du vaccin fait référence à la technologie utilisée pour sa production. mRNA signifie messenger ribonubleic acid, soit acide rubonucléique messager.

Le choix de cette technologie se doit au fait que le coronavirus est un virus à ARN. Toute son information génétique se trouve dans cette molécule dont la structure est similaire à celle de l’ADN, mais non identique.

S’agissant d’un virus à ARN, il possède une forte capacité de mutation. Cela explique en partie le fait qu’il soit passé d’une particule infectante chez les animaux à un virus extrêmement contagieux chez les êtres humains.

Les chercheurs ont identifié différentes souches du virus via la séquence de son génome. Les deux souches principales sont S et L. Néanmoins, les chercheurs découvrent les mutations du virus de manière progressive dans les différents pays où elles sont présentes. Et où les scientifiques disposent de la technologie nécessaire pour vérifier leur génome.

En raison de la forte capacité mutante du virus, la production du vaccin est basée sur les génomes déjà connus des variantes SARS et MERS du coronavirus. Ces particules qui appartiennent à la même famille que le coronavirus sont celles à l’origine des deux précédentes épidémies humaines.

Peut-on mettre au point un vaccin contre le COVID-19 ?

Un dernier coup de pouce

Disposant déjà de l’information génétique du SARS et du MERS, les scientifiques ont ajouté le génome séquencé en Chine de la mutation de Wuhan. Avec ces informations, plus la technologie mARN, un vaccin a pu être fabriqué.

S’il a été possible de le développer rapidement, c’est parce que les chercheurs sont parvenus à comprendre la puissance infectieuse de l’enveloppe du coronavirus. D’ailleurs, le nom de ce virus vient de sa forme.

Les spicules qui se trouvent sur l’enveloppe du coronavirus font partie du mécanisme d’entrée du virus ; elles permettent au virus de pénétrer dans les cellules. La raison est la suivante : dans ces spicules, se trouve une protéine essentielle qui fonctionne comme une clé pour pénétrer dans la membrane cellulaire du corps humain.

Maintenant que le vaccin est en cours de production, à quoi devons-nous nous attendre ?

Les tests du vaccin contre le COVID-19 apportent de l’espoir. Cela veut dire que nous en savons plus sur le virus et que nous pouvons avancer sur le traitement en vue de prévenir la maladie au niveau cellulaire.

Mais ce n’est que le début de l’expérimentation. Il faut d’abord attendre les premiers résultats. Il faut ensuite espérer que ces résultats soient suffisamment bons pour que les chercheurs puissent lancer la deuxième phase de l’expérimentation. Les spécialistes en vaccination estiment qu’il faudra un an pour obtenir un vaccin pouvant être distribué massivement.


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