Comment prévenir les nausées et vomissements associés à la chimiothérapie

Le traitement des nausées et vomissements associés à la chimiothérapie a toujours constitué un thème important en oncolongie. Contrôler ces effets secondaires est important pour améliorer la qualité de vie des patients. 
Comment prévenir les nausées et vomissements associés à la chimiothérapie

Écrit par María Vijande

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Les nausées et vomissements associés à la chimiothérapie sont les effets secondaires les plus fréquents de ce type de traitement, et ce sont aussi les plus craints par les patients. Prévenir les nausées et vomissements associés à la chimiothérapie permet d’améliorer la qualité de vie des patients. Cette prévention favorise, qui plus est, une meilleure adhésion des patients au traitement.

Même si, de nos jours, on dispose d’un grand nombre d’options pour prévenir les nausées associées à la chimiothérapie, les patients n’y ont généralement pas recours de manière appropriée. Soit parce qu’ils n’ont pas l’habitude, soit parce qu’ils y ont trop eu recours.

Les nausées et vomissements associés à la chimiothérapie dépendent du patient et du traitement. Ces deux facteurs de risque influent sur la présence et l’intensité de ces effets secondaires.

Classement des nausées et vomissements associés à la chimiothérapie

Nous pouvons classer les vomissements associés à la chimiothérapie en fonction du moment où le patient présente ces symptômes :

  • Vomissements aigus : les vomissements aigus sont ceux qui se produisent dans les 24 heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie
  • Vomissements tardifs : les nausées et vomissements tardifs apparaissent au-delà des 24 heures qui suivent l’administration du traitement et peuvent persister pendant 6-7 jours. Le cisplatine est le médicament chimiothérapique le plus fréquemment à l’origine de cet effet secondaire
  • Vomissements d’anticipation : en général, ces vomissements commencent dans les 24 heures qui suivent l’administration de la chimiothérapie. Après le troisième ou quatrième cycle, on estime qu’entre 20 % et 40 % des patients souffrent de vomissements d’anticipation
La chimiothérapie d'un patient en cours

Prévention et traitement des nausées et vomissements associés à la chimiothérapie

Les mesures de prévention et de traitement varient en fonction du type de vomissements que provoque le médicament chimiothérapique.

Les vomissements aigus

Pendant de nombreuses années, les principaux agents médicamenteux pour prévenir et traiter les nausées et vomissements aigus étaient les antagonistes dopaminergiques, les antihistaminiques, les corticostéroïdes, les cannabinoïdes et les benzodiazépines.

Bien que ces agents offrent un certain degré d’efficacité, ils peuvent également provoquer des effets secondaires considérables. Depuis l’apparition des antagonistes des récepteurs de sérotonine, on dispose d’une nouvelle classe d’agents plus efficaces et dont les effets secondaires sont moins fréquents et sévères.

À des doses équivalentes, les quatre antagonistes 5-HT3 existants (ondansétron, granisétron, dolasétron et tropisétron) sont tout aussi efficaces pour prévenir les vomissements induits par la chimiothérapie modérée ou fortement émétisante. Le choix de l’antagoniste doit reposer sur la disponibilité, la convenance, le coût et le profil des effets secondaires.

Les vomissements tardifs

Les vomissements tardifs sont généralement plus difficiles à traiter que les vomissements aigus. Il faut prendre en considération le fait que cet effet secondaire apparaît généralement lorsque le patient est de retour chez lui : les possibilités de contrôle sont alors moindres. L’impact personnel et familial sont d’ailleurs considérables.

Pour ces raisons, si le risque de vomissements tardifs est présent, il faut expliquer au patient comment avoir correctement recours aux médicaments antiémétiques. Cela doit avoir lieu avant l’indication du premier cycle de chimiothérapie, étant donné qu’un contrôle adéquat des nausées et vomissements associés à la chimiothérapie diminue le risque de vomissements aigus, tardifs et d’anticipation au cours des cycles suivants. Cela évite ainsi des consultations et une dose supplémentaire de stress inutiles.

Dans le cas de vomissements tardifs, les médicaments antagonistes des récepteurs de sérotonine ne sont pas très efficaces. Les médicaments corticostéroïdes sont les agents les plus actifs pour prévenir les vomissements tardifs. Le patient doit prendre ces médicaments pendant les 3-4 jours qui suivent le traitement chimiothérapique.

Par ailleurs, comme c’est le cas avec la prévention des vomissements aigus, la combinaison des agents antiémétiques semble plus efficace que le recours à des agents uniques. Les antagonistes 5-HT3 seraient indiqués en tant que traitement de seconde ligne lorsque la combinaison citée ne permet pas de contrôler suffisamment bien les effets secondaires.

Une femme malade traitée par la chimiothérapie

Les vomissements d’anticipation

Le meilleur moyen de prévenir les vomissements d’anticipation est de contrôler les vomissements aigus et tardifs.

Si cet effet secondaire apparaît, la thérapie comportementale peut s’avérer efficace.

En somme…

L’objectif de tout traitement antiémétique est de prévenir complètement l’apparition des nausées et vomissements associés à la chimiothérapie. Cela améliore considérablement la qualité de vie des patients oncologiques pendant leur internement ou une fois chez eux.

Malheureusement, malgré les avancées observées au cours des vingt dernières années, cet objectif est difficile à atteindre. Comme commenté précédemment, les nausées continuent d’être un effet secondaire fréquent et préoccupant chez les patients qui suivent une chimiothérapie.

 


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