Johnson and Johnson : condamné pour un cas de cancer en lien avec le talc

Même si Johnson & Johnson refuse d'assumer sa part de responsabilité, il y a des investigations qui affirment qu'il existe un lien entre l'usage de talc dans l'hygiène intime et une plus grande incidence de cancer.
Johnson and Johnson : condamné pour un cas de cancer en lien avec le talc

Dernière mise à jour : 19 février, 2019

Le talc Johnson & Johnson, provenant de la fameuse entreprise de produits pour le soin personnel, est gravement mis en cause, ainsi que la sécurité que la société assure à ses consommateurs.

La multinationale a été condamnée à payer 72 millions de dollars à la famille d’une femme qui est morte d’un cancer de l’ovaire. Ce dernier semblait résulter de l’utilisation de ce produit pendant de nombreuses années.

Selon l’accusation, Johnson & Johnson connaissait les risques qu’entraînaient les composants du produit. Il n’en informa néanmoins pas les consommateurs.

La compagnie se défend. Elle affirme qu’il n’existe pas de preuves scientifiques suffisantes de la relation entre la poudre de talc et le cancer.

Jackie Fox, la victime du talc de Johnson and Johnson

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Jackie Fox, une femme d’Alabama (États-Unis), est morte en 2015 à 62 ans, après avoir utilisé du talc pour bébés pendant des décennies. Elle utilisait également d’autres produits d’hygiène féminine de la compagnie Johnson & Johnson.

Jere Beasley, l’un de ses avocats, affirma sur la chaîne BBC Mundo que le juge condamna l’entreprise pour “responsabilité vis à vis d’un produit défectueux, pour négligence et conspiration”.

Cela oblige Johnson & Johnson à payer 10 millions de dollars par dommages personnels et 62 millions de dollars pour dommages punitifs à la suite du décès de la patiente.

Marvin Salter, fils de la victime, initia cette plainte. Cette dernière fait partie d’une plainte plus large au tribunal d’appellation de St Louis (Missouri). 60 personnes y participèrent en effet.

Selon Salter, sa mère défunte utilisait le talc de Johnson & Johnson comme un élément de base de sa toilette. Son usage était, pour elle, aussi fréquent que celui de se laver les dents.

Cependant, la multinationale refuse les accusations. Elle évalue aujourd’hui sera la prochaine étape légale.

Des déclarations de l’entreprise furent recueillies par l’agence AP, Carol Goordrich. On y trouve celles d’un porte-parole de l’entreprise qui affirma que le verdict “allait contre des décennies de preuves qui prouvaient la sécurité du talc comme ingrédient cosmétique dans de nombreux produits”.

Elle cita également les études de l’Agence d’Aliments et de Médicaments des États-Unis (FDA, selon son sigle en anglais) et l’Institut National Contre le Cancer pour démontrer que les risques n’avaient pas été prouvés scientifiquement.

Les preuves…

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Les avocats de la victime présentèrent un mémorandum interne de 1999, émanant de l’un médecin consultant de l’entreprise.

On y affirme que “toute personne niant les risques” entre l’usage du talc et le cancer de l’ovaire sera considérée comme toute personne niant le lien entre le tabac et le cancer.

Allen Smith, un autre des avocats de l’accusation, montra au jury l’une des recherches les plus récentes. Cette dernière fut réalisée par Daniel Cramer, professeur à l’Université de Harvard, et son équipe. Elle conclut que le talc peut augmenter jusqu’à 33% le risque de cancer de l’ovaire.

“L’entreprise connaissait tous les résultats depuis 30 ou 40 ans”, a dit Smith au juge.

Les charges indiquent donc que l’entreprise fut irresponsable de mettre sur le marché un produit dangereux sans en avertir les consommateurs.

En réponse à cela, Gene Williams, l’un des avocats de la compagnie affirma que ce sont les agences gouvernementales des États-Unis qui rejetèrent l’obligation de mettre les avertissements sur les étiquettes des produits qui contiennent du talc.

Le jugement alla donc en faveur de la famille de Fox. C’est le premier cas aux États-Unis qui oblige à réparer les dommages et les préjudices résultant des effets nocifs du talc. 

Les États-Unis comptent néanmoins des milliers de cas en attente pour le même problème. Nous pensons donc que cette plainte pourrait en déclencher bien d’autres.

De nombreuses organisations spécialisées considèrent néanmoins encore qu’elles requièrent plus de preuves scientifiques pour affirmer ces informations.

L’organisation de soutien à la recherche sur le cancer du Royaume-Uni, Cancer Research, émet par exemple une réserve. Elle considère que le lien entre l’usage de talc et le cancer de l’ovaire est “encore incertain”. Que même s’il y a un risque, il est minime.

Une autre organisation britannique centrée sur la même maladie fait de même. Elle explique que les causes de cette maladie sont encore méconnues. Elle provient en effet sûrement de l’association de divers facteurs génétiques et environnementaux. Pas uniquement d’un produit comme le talc.

Le juge reçut néanmoins favorablement les preuves présentées par la famille de Fox convaincantes. L’entreprise devra donc en assumer les responsabilités.



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