Lien entre syndrome de Laron, diabète et cancer

Les personnes touchées par le syndrome de Laron présentent des problèmes de croissance et c'est précisément ce défaut de division cellulaire qui leur confère une immunité face au cancer et au diabète.
Lien entre syndrome de Laron, diabète et cancer
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par la psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Le syndrome de Laron est une maladie rare héréditaire, qui entraîne des troubles de la croissance. Mais, d’un autre côté, cette particularité génétique confère une immunité totale aux personnes qui en sont porteuses face au cancer et au diabète.

Cela peut vous paraître difficile à croire, mais il existe un village dans le monde où certaines personnes n’ont pas du tout peur de ces maladies, pourtant bien souvent mortelles.

De nos jours, le cancer est sans aucun doute le problème de santé numéro un dans le monde. La science et la médecine tentent de déchiffrer ses mécanismes, pas seulement pour freiner son apparition, mais aussi pour permettre aux patients qui en souffrent de bénéficier de traitements efficaces.

Dans la suite de cet article, nous allons vous emmener dans la vallée de Vilcabamba, à Loja, en Equateur. Voyons cette situation exceptionnelle plus en détail.

Le syndrome de Laron ne touche que 350 personnes dans le monde

Ce syndrome fut décrit pour la première fois dans les années 1950 par Zvi Laron, un médecin israélien. Il a commencé à s’intéresser à ce problème génétique en constatant que certaines personnes de son village natal souffraient d’une taille anormalement petite.

Il découvrit alors que leur condition physique particulière avait une conséquence très positive, pour le moins inattendue. Les individus touchés pouvaient manger ce qu’ils voulaient sans souffrir de diabète. De même, aucun cas de cancer n’avait été recensé au sein de ce petit village.

Après plus de 30 années de recherches, Zvi Laron a publié ses conclusions suite à une étude sur tous les mécanismes de ce curieux syndrome.

  • Le syndrome de Laron touche 350 personnes dans le monde. Cependant, la majorité d’entre elles habitent dans la vallée de Vilcabamba, à Loja en Equateur. Les autres vivent en Israël et dans d’autres parties de la Méditerranée.
  • Les personnes touchées par cette condition génétique connaissent un sous-développement corporel : leur taille dépasse rarement plus d’un mètre.
  • En plus de cette petite taille, elles sont également dotées de caractéristiques physionomiques très particulières.
  • L’origine de ce syndrome se trouve dans un problème de régulation des hormones de croissance. Même si cette hormone, appelée GH, est produite en quantité suffisante, elle ne parvient pas dans toutes les parties du corps, à cause d’une autre hormone, appelée IGF-1, dont le rôle est lié à celui de l’insuline.
  • Ce syndrome peut se transmettre par la mère ou par le père.

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Le syndrome de Laron : des vies sans cancer ni diabète

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Les personnes qui souffrent de cette condition génétique peuvent mener une vie parfaitement normale. Elles ne souffrent d’aucun autre problème de santé.

Ce qui a le plus surpris les médecins c’est que ces personnes suivaient généralement des régimes alimentaires totalement déséquilibrés, riches en graisse, en fritures et en sucre. Pourtant, aucune d’entre elles n’a développé de diabète, et encore moins de cancer.

Les causes potentielles de cette immunité incroyable sont les suivantes :

  • Le foie est l’élément central de cette énigme. C’est à cet endroit du corps que l’hormone liée à l’insuline bloque l’effet de l’hormone de croissance.
  • La IGF-1 est indispensable à la croissance des enfants, mais elle est aussi nécessaire à la division cellulaire à l’âge adulte. C’est par ce processus que les cancers se propagent dans le corps humain.
  • Les individus touchés par le syndrome de Laron sont très sensibles à l’insuline. Cela leur permet de freiner l’apparition du diabète et de tout autre trouble métabolique.
  • Les plus grandes difficultés rencontrées par ces personnes se trouvent durant leur enfance. Elles ne se développent pas comme elles le devraient. Cependant, une fois arrivées à l’âge adulte, ce déficit de régulation hormonale devient un véritable avantage qui les protège contre deux des maladies les plus répandues.

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Un nouvel horizon pour la science et un espoir pour les malades

Le cancer

Les personnes touchées par le syndrome de Laron ne développent pas de cancer ou de diabète, mais leur vie n’est pas pour autant un long fleuve tranquille.

Les historiens nous disent qu’elles sont certainement les descendantes des juifs séfarades espagnols qui se convertirent au christianisme et émigrèrent en Amérique du Sud durant le XVIème siècle. De tout temps, ces individus ont dû faire face aux moqueries et à l’exclusion sociale.

De nos jours, la science tente de décrypter le mécanisme hormonal à l’origine de cette maladie et de le reproduire pour aboutir à un remède révolutionnaire contre le cancer. Les expériences qui sont en cours de réalisation n’en sont toutefois qu’au stade des essais en laboratoire. Un espoir est également permis pour les personnes souffrant du syndrome de Laron.

Lorsqu’un enfant est diagnostiqué, il est possible de lui injecter une hormone IGF-1 synthétique pour inhiber sa pathologie. Mais cette solution a un coup : plus de 20 000 dollars par an.

Peu de personnes peuvent payer une telle somme. Il ne nous reste plus qu’à espérer que des solutions alternatives se développent pour leur permettre d’avoir une vie normale.


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