Aboulie : symptômes et traitements

L'aboulie se caractérise par des réticences. Le patient n'a pas envie de faire quoi que ce soit, ce qui peut être un signe naissant de dépression.
Aboulie : symptômes et traitements

Dernière mise à jour : 25 novembre, 2021

« Je n’ai la force de rien. » « Je ne suis pas intéressé. » « J’essaye, mais je ne peux pas. » Ce sont les phrases les plus fréquemment prononcées par les patients qui souffrent d’aboulie lors des séances de consultation.

L’aboulie prend la forme d’une apathie extrême et se manifeste par un manque d’intérêt, de volonté et d’énergie pour mener à bien toute activité. Elle est plus ou moins complexe, selon le cas particulier.

Les symptômes de l’aboulie

Les principaux symptômes de l’aboulie sont les suivants :

  • Manque de motivation et d’intérêt pour tout type d’activité, aussi bien celles qui donnent du plaisir que celles qui sont plus routinières, comme le travail ou les activités académiques
  • Perte de la capacité de plaisir
  • Procrastination
  •  Difficultés au niveau de la communication (peu d’interactions, réponses via des monosyllabes)
    • La perte d’intérêt se manifeste également au niveau des relations. De même, l’intérêt sexuel diminue ou se perd.
  • Négligence de l’hygiène personnelle
  • Morosité émotionnelle (indifférence ou difficultés à donner une réponse adéquate aux situations vécues)
  • Ralentissement du mouvement ou inhibition du moteur

Leur présence n’est pas un problème en soi, nous pouvons tous présenter ces symptômes à un moment donné. Le problème réside dans leur persistance dans le temps. Il est important de savoir que l’aboulie fait partie des troubles de l’humeur, tels que les troubles dysthymiques ou dépressifs.

L'aboulie comme symptôme de dépression.
L’apathie fait partie des symptômes dépressifs annonçant un trouble de l’humeur.

Quelles sont les causes ?

Concernant les causes, comme presque tous les problèmes psychologiques, il n’y a pas d’origine unique. De plus, les causes dépendent aussi du trouble auquel nous nous référons.

Dans certains cas, on parle d’altérations neuroendocrines, dues à une plus grande production de cortisol. Par ailleurs, au niveau neurologique, des découvertes se réfèrent à des affectations structurelles ou fonctionnelles de différentes zones du cerveau, telles que des lésions dans les noyaux gris centraux.

Dans les troubles de l’humeur, tels que la dépression, des troubles au niveau des neurotransmetteurs comme la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine se produisent. Par conséquent, une option consiste à travailler sur le symptôme au niveau pharmacologique avec des antidépresseurs.

L’aboulie peut également apparaître à cause de facteurs psychologiques ou psychosociaux. Par exemple : une situation stressante ou un traumatisme.

Comment l’aboulie est-elle diagnostiquée ?

Partant de la reconnaissance de la complexité du phénomène et de sa possible multi-causalité, le diagnostic doit être global. Il doit donc considérer le niveau neurobiologique et psychologique.

Il est important de prêter attention aux aspects individuels, en reconstituant l’histoire de la vie du patient et les événements indésirables possibles pouvant l’affecter. Il faut également déterminer s’il existe ou non des facteurs sociaux qui peuvent avoir déclenché l’aboulie ou qui la renforcent.

Pour l’établissement du diagnostic, les entretiens avec le patient sont de la plus haute importance, mais le témoignage des membres de la famille peut aussi être éclairant. Plus les informations sont nombreuses, mieux orienté sera le plan thérapeutique.

Les traitements disponibles

Le traitement dépend du diagnostic. D’autant plus que l’aboulie fait partie de différents troubles. Une combinaison de psychothérapie et de pharmacologie peut s’avérer nécessaire.

Concernant le type de thérapie, bien qu’il existe de multiples approches, la cognition est l’une des plus utilisées, car elle travaille sur la restructuration des croyances et des pensées du patient. L’activation comportementale fait également partie des interventions utilisées.

Enfin, la psychoéducation est également très importante, à la fois pour faciliter la compréhension du problème et pour faire du patient le protagoniste de son changement. Cela lui permet de prendre des mesures d’autogestion et d’améliorer progressivement sa qualité de vie.

Quelques conseils pour que l’aboulie ne contrôle pas votre vie

L’une des plus grandes difficultés de l’aboulie est liée au cercle vicieux qui s’établit. Par exemple, comme la personne perd tout intérêt pour ses relations, elle ne voit personne, ce qui renforce encore son apathie. Il est important de prendre de petites mesures pour briser cette spirale.

Demander de l’aide est déjà un défi pour les personnes apathiques. L’apathie, la faible estime de soi et l’inhibition émotionnelle fonctionnent comme des obstacles.

1. Célébrez les petites victoires

Pour les personnes apathiques, toute activité est une mission difficile. C’est pourquoi il est important de célébrer tout effort, aussi minime soit-il.

Soutien familial pour une personne apathique.
Soutenir le patient atteint d’aboulie est la clé. Célébrer ses victoires et l’accompagner dans des activités spécifiques sont des moyens de l’encourager.

2. Introduisez de nouvelles habitudes

Il est également très important de se concentrer sur de bonnes habitudes, comme une alimentation équilibrée, une certaine activité physique et une bonne hygiène de sommeil. En psychothérapie, le travail se fait généralement par la programmation des activités quotidiennes.

3. Faites-vous accompagner dans vos activités

L’entourage de la personne apathique doit encourage cette dernière à accepter des propositions, afin qu’elle retrouve un certain intérêt. Les proches constituent un soutien émotionnel qui peut encourager la socialisation. Dans le cadre du rétablissement, les plans décrits incluent souvent le système familial.

L’aboulie ne se résout pas du jour au lendemain

Résoudre l’aboulie demande de la patience. Il n’y a pas beaucoup d’étapes, mais les franchir représente une énorme réussite.

Il est essentiel d’être réaliste au niveau des objectifs et du traitement proposé, afin de ne pas générer de frustration. Mais il est tout aussi important de compter sur un environnement de soutien, car l’isolement aggrave la situation.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • American Psychiatric Association. (2013). Manual diagnóstico y estadístico de los trastornos mentales. Quinta edición. DSM-V. Masson, Barcelona.
  • Guadarrama, Leyla, Alfonso Escobar, and Limei Zhang. “Bases neuroquímicas y neuroanatómicas de la depresión.” Revista de la Facultad de Medicina UNAM 49.2 (2006): 66-72.
  • Barraca, Jorge. “La Activación Conductual en la práctica: técnicas, organización de la intervención, dificultades y variantes.” (2016).
  • Das, Joe M., and Abdolreza Saadabadi. “Abulia.” StatPearls [Internet] (2020).
  • Aragonès, Enric & Cardoner, Narcis & Colom, Francesc & Lopez-Cortacans, German & Gilaberte, Inmaculada. (2013). Guía de Buena Práctica Clínica: Psicoeducación en pacientes con depresión.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.