Caresser avec l'âme et atteindre l'intimité des émotions

Une caresse de l'âme peut nous combler et nous connecter aux personnes dont les câlins sont bien plus profonds et nous recomposent de l'intérieur.
Caresser avec l'âme et atteindre l'intimité des émotions
Raquel Aldana

Rédigé et vérifié par le psychologue Raquel Aldana.

Dernière mise à jour : 09 mai, 2023

“Apapachar” (cajoler, câliner au Mexique) est l’un des plus jolis mots qui existent. Cela est dû en partie à la connotation -liée au champ des émotions- qu’il a acquis avec le temps et l’extension du terme en espagnol. En effet, sa signification exacte serait plutôt : “câliner avec l’âme”.

Ce magnifique mot provient du nahuatl, la langue d’un groupe amérindien du Mexique et il a fait le tour du monde.

Cependant, comme nous l’avons expliqué précédemment, le terme original n’avait pas un sens aussi sentimental.

Lors du processus d’hispanisation du mot, il a dévié vers un sens plus tendre, car à l’origine on l’utilisait pour faire référence à l’action de pétrir, masser ou tripoter avec douceur.

Avec le temps, il a pris ce sens dont nous allons parler ici. “A papachar”, c’est caresser l’âme pour laisser la place au nu émotionnel.

Une femme tient un papillon dans sa main

La rencontre émotionnelle à travers les “apapachos”

Un “apapacho” est plus qu’un câlin. C’est de la complicité, de la connexion émotionnelle, un contact qui va au-delà de n’importe quel câlin.

Chacun donne l’intensité qu’il considère être la plus proche de la définition.

Ce nu émotionnel dont nous parlons ne s’obtient pas à la légère. En effet, il demande du temps, de la force et l’envie d’écouter, de ressentir, de prendre dans ses bras et de câliner avec l’âme.

Dans ce sens, il n’est pas étrange de dire qu’un bon “apapacho” commence par soi-même, par l’importance d’identifier les sentiments et les émotions qui sont au service de notre peau.

Écouter, se connecter et connaître la charge émotionnelle que l’on porte sur ses épaules demande un processus de scan et de supervision de nos :

  • Peurs,
  • Conflits,
  • Insécurités,
  • Réussites,
  • Apprentissages.

Si nous pouvons voir et ressentir “les vêtements qui nous revêtent”, nous réussirons à mettre à nu cette partie de nous-même dès que l’occasion se présente.

La bonne connaissance de nos vulnérabilités émotionnelles ne les fait pas disparaître. Néanmoins le fait d’en avoir conscience permet que dès qu’elles apparaissent dans notre vie, on puisse les identifier et agir sur elles, en les empêchant d’étouffer nos connexions émotionnelles.

Nous combler grâce aux émotions

La véritable séduction n’est pas celle que l’on réalise via les mots ou le contact peau contre peau. Nous avons besoin de nos émotions et de nos sentiments pour parler le langage des câlins de l’âme.

Nous sommes des êtres émotionnels qui pensons à travers le langage des émotions. En effet, il n’y a qu’à travers de cela que nous recevons le pouvoir d’une authentique connexion.

Les problèmes disparaissent en quelques secondes. Quelque chose se reconnecte en nous. L’angoisse nous enveloppe. En outre, nous créons un lien au-delà du temps et de l’espace.

En d’autres termes, un “apapacho” agit comme un baume réparateur. 

Un couple fait un câlin

Se sentir aimé, l’une des meilleures sensations qui existent

Savoir que l’on vous aime est l’une des meilleures sensations que l’on peut ressentir. C’est agréable, réconfortant et énergisant.

Être conscient que quelqu’un vous apprécie sincèrement est merveilleux. En effet, l’amour est toujours une impulsion qui nous aide à récupérer un équilibre auquel nous aspirons lors des mauvais moments. Disons que tout cela fonctionne comme un gilet de sauvetage. Comme un flotteur qui nous ramène à la surface et nous permet de respirer.

On pourrait dire que nos liens représentent, sans aucun doute, de l’oxygène psychologique pour nous.

L’amour des autres, un exemple dans Moon Palace de Paul Auster

Voici une précieuse définition dans un passage du roman de Paul Auster, Moon Palace, où il définit parfaitement ce que l’on ressent lorsque l’amour des autres nous sauve du puits dans lequel nous sommes tombés et duquel nous ne pouvons pas sortir :

“À ce moment, je l’ignorais, bien sûr, mais sachant ce que je sais maintenant, il m’est impossible d’ignorer ces journées sans ressentir une vague de nostalgie envers mes amis. Dans un certain sens, cela altère la réalité de ce que j’ai vécu. 

J’avais sauté du bord de la falaise et au moment où j’allais toucher le fond, il s’est passé quelque chose : je me suis rendu compte qu’il y avait des gens qui m’aimaient. Se sentir aimé de cette manière change tout. 

Cela n’enlève pas la terreur de la chute mais donne une nouvelle perspective à ce que signifie la terreur. J’avais sauté du bord et au dernier moment, quelque chose m’a attrapé dans l’air. Ce quelque chose, c’est ce que j’appelle l’amour.

C’est la seule chose qui peut stopper la chute d’un homme, l’unique chose assez puissante pour invalider les lois de la gravité.”

Nous pouvons affirmer sans nous tromper que les personnes auxquelles nous sommes liées émotionnellement nous aident à prendre les rennes de notre vie entre nos mains. Elles nous aident à prendre le contrôle et à gérer nos sentiments, nos pensées et nos émotions.

Le nu émotionnel s’obtient grâce à la connaissance intérieure

Comme nous vous l’avons signalé dans cet article, nous devons savoir que le nu émotionnel ne s’obtient qu’à travers la connaissance intérieure et le nu personnel avec soi-même.

C’est pour cela qu’il est essentiel de câliner notre intérieur avec l’âme pour pouvoir permettre au processus de croissance socio-émotionnelle de continuer à fonctionner.

Ainsi, nous briserons nos peurs. Nous montrerons à la chaleur du foyer ce que nous sommes capables de créer grâce aux “apapachos”.

Cette rencontre si profonde mérite, sans aucun doute, un mot aussi beau que celui-ci : “APAPACHEZ” BIEN !


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  • Sales, Pau. Psicologia y psiquiatria transcultural. Desclée de Brouwer, 2013.

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