Qu'est-ce que la gueule de bois sociale et comment la combattre ?

La rencontre avec l'autre implique une certaine dépense d'énergie. Lorsque ces rencontres se répètent, sans repos, il est possible de ressentir ce que l'on appelle une gueule de bois sociale.
Qu'est-ce que la gueule de bois sociale et comment la combattre ?
Maria Fatima Seppi Vinuales

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 22 septembre, 2022

La gueule de bois sociale est sans doute devenue plus apparente pendant la période post-pandémique. Après de longs confinements, dès le retour á la vie normale, de nombreuses personnes ont cherché à rattraper le temps perdu.

Des réunions de famille, entre amis, entre collègues de bureau… Sans relâche, jour après jour… Mais non sans conséquences, bien entendu. Il y a même des phrases qui illustrent très bien ce phénomène : “Je suis resté au lit, j’ai plus d’énergie…”

Le manque d’énergie est le principal effet négatif des rencontres sociales permanentes, sans pause ni repos. Voyons comment y faire face.

Qu’est-ce que la gueule de bois sociale ?

La gueule de bois sociale fait référence à un épuisement physique, mental et émotionnel, tel que le burn-out, causé par une succession de multiples rencontres et rassemblements sociaux. En d’autres termes, il s’agit de mettre en évidence les effets néfastes ou négatifs que nous subissons après une vie sociale active.

Lorsque nous nous réunissons avec d’autres personnes, nous mettons en jeu de multiples ressources : cognitives, sociales, communicationnelles, entre autres. Le corps est aussi impliqué, avec des mouvements, des gestes et des tons de voix. Il va donc de soi qu’après une série ininterrompue d’engagements sociaux, nous finissons par nous épuiser.

Il est important de préciser que la gueule de bois sociale n’est pas un diagnostic. C’est simplement une manière d’illustrer une situation sociale réelle, elle n’apparaît dans aucun type de manuel médical.

Cette situation est plus fréquente dans certains cas. Par exemple, chez les personnes hypersensibles (HSP) et chez celles qui sont plus solitaires ou introverties.

Personne très sensible avec une gueule de bois sociale.
Pour les personnes ayant une sensibilité accrue, les rencontres sociales sont plus épuisantes que pour les autres.

Les signes de la gueule de bois sociale

Parmi les signes que nous souffrons d’une gueule de bois sociale, figurent les suivants :

  • Désintérêt pour les réunions sociales. Cela se produit après le deuxième événement. La personne traîne la fatigue des réunionds des jours précédents.
  • Incapacité à être présent. La personne a envie d’être à l’écoute et d’être réceptive, mais elle n’y parvient pas. Elle se demande quand la réunion prendra fin. Nous pouvons inclure ici les difficultés de concentration.
  • Symptômes physiques. Maux de tête, sensation d’hyperstimulation, étouffement, vertiges. Dans certains cas, la personne ressent un mal de gorge ou une perte de voix, notamment si elle a fréquenté des endroits bondés avec de la musique forte.
  • Sautes d’humeur. Irritabilité, envie d’être seul.
  • Difficulté à s’arrêter. La personne est épuisée, mais son cerveau tourne toujours à mille à l’heure. Elle ne parvient pas à revenir à un état de repos. Elle peut même souffrir de troubles du sommeil.



Comment lutter contre la gueule de bois sociale ?

Passons en revue quelques astuces pour éviter de tomber dans la gueule de bois sociale. Ce sont des mesures simples qui peuvent vous aider si vous traversez cette situation.

Apprendre à dire non

Avec sensibilité et assurance, vous pouvez expliquer notre situation à l’autre personne, ce que vous ressentez et déclinez l’invitation. C’est un égoïsme sain, dans lequel le soin de soi prévaut.

Vous pouvez faire une contre-proposition, en guise de manifestation d’intérêt : « Je propose qu’au lieu de se réunir cette semaine, on se réunisse mercredi prochain. Je serai plus libre à cette date ».

Priorité à la qualité

Priorisez l’authenticité de la réunion plutôt que l’engagement. Il vaut mieux reporter l’événement et pouvoir être pleinement présent.

Proposer d’autres formes de rencontre

Une situation typique est la fin de l’année. Décembre commence par les toasts, les adieux, les réunions de clôture. Pas besoin de devenir fou et de forcer les réunions dans les 2 dernières semaines de l’année.

Nous pouvons planifier des réunions plus détendues et les répartir. Votre corps vous en remerciera.

Considérer le repos comme un plan en soi

Le repos est vital. Vous devez consacrer du temps à vous détendre, à vous vider l’esprit et à vous connecter avec vous-même.

Rompre avec la gueule de bois sociale.
Le repos n’est pas une perte de temps. Il est nécessaire pour récupérer de l’énergie.

Faire face à ses fantômes et à ses insécurités

Personne ne cessera de vous aimer parce que vous avez manqué un rendez-vous. Du moins, dans le cadre d’une relation saine et sûre, dans laquelle les deux membres sont capables de comprendre l’autre sans le juger et prendre les décisions de l’autre personnellement.

Il faut aussi savoir gérér le syndrome FOMO (fear of missing out – peur de passer à côté). Ce syndrome nous amène à accepter toute sortie, par peur de manquer quelque chose d’important.



Revoyez l’ordre du jour

Est-ce mal de se retrouver entre amis, de faire la fête avec certains, de déjeuner avec d’autres ? Pas du tout.

Ce qui est nocif, c’est de vivre à l’extrême, et de ne pas se reposer. Ignorer les signaux d’alarme que nous envoie notre corps et essayer de satisfaire tout le monde n’est pas sain.

Reporter certains événements est une façon de soigner son lien avec l’autre et même un signe de respect. Après tout, personne n’a à supporter nos réticences ou notre mauvaise humeur. Que les réunions soient un motif de partage et de joie, pas un engagement à respecter à tout prix.


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