Qu'est-ce que le cybermalaise et pourquoi peut-il se produire ?

L'utilisation prolongée d'appareils électroniques tels que les téléphones portables et les ordinateurs peut déclencher des conditions dont le cybermalaise. Heureusement, il est possible de prévenir leur apparition avec des mesures simples.
Qu'est-ce que le cybermalaise et pourquoi peut-il se produire ?

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

L’utilisation prolongée et constante d’appareils mobiles ou d’ordinateurs peut provoquer un certain inconfort chez certaines personnes. Cela s’exprime par un type de vertige appelé cybermalaise.

Le vertige est l’inconfort présenté par les personnes lorsqu’elles voyagent en voiture ou en bateau. Ce symptôme apparaît lorsque les structures en charge du contrôle de la posture envoient des signaux contradictoires au cerveau.

Le terme cybermalaise existe depuis les années 1990. Cependant, il n’était associé qu’aux appareils de réalité virtuelle (VR).

Des études affirment que plus de 60% des personnes qui ont vécu des expériences de réalité virtuelle ont développé la maladie. De nos jours, le malaise peut également apparaître après plusieurs heures passées sur les réseaux sociaux ou à une conférence virtuelle.

Les symptômes du cybermalaise

Les symptômes rapportés par les personnes souffrant de cybermalaise sont très similaires à ceux présentés par les personnes souffrant de vertiges en voiture. Les spécialistes divisent généralement les manifestations cliniques en nausées, troubles oculomoteurs et désorientation générale.

La nausée est l’une des premières manifestations de la maladie et est définie comme la sensation subjective de la proximité du vomissement. Ce symptôme a tendance à être pire avec les mauvaises odeurs ou un estomac plein.

Les troubles oculomoteurs désignent tous les symptômes liés au troisième nerf crânien ou nerf oculomoteur. Le nerf en question est responsable des mouvements oculaires et est très actif lors de l’utilisation d’appareils électroniques. Parmi ces troubles, la fatigue visuelle et les maux de tête se démarquent.

Enfin, la désorientation générale se manifeste généralement par des étourdissements et des vertiges. Ces symptômes sont généralement les plus graves et peuvent limiter les activités quotidiennes.

Cyber vertige dû à l'utilisation d'un écran d'ordinateur.
La surutilisation des écrans entraîne des étourdissements, des maux de tête, des nausées et une fatigue oculaire.


Pourquoi se produit-il ?

Tout d’abord, il est important de savoir comment le corps humain est capable de maintenir l’équilibre et la posture. Ce maintien est un processus complexe qui implique la vue, les récepteurs proprioceptifs et le système vestibulaire de l’oreille. Toutes ces structures envoient des signaux au cerveau qui lui permettent de s’adapter à l’environnement.

Le cybermalaise apparaît lorsque les structures chargées du maintien de l’équilibre envoient des signaux contradictoires au cerveau. La vision dira au système nerveux qu’il y a du mouvement lors de la visualisation des images qui défilent. De son côté, le système vestibulaire et la proprioception ne détecteront aucun type de mouvement, puisque la personne est calme.

Certaines études réalisées révèlent que l’intensité des symptômes dépend de la variation de la sensibilité du mouvement visuel de chaque personne. De nombreuses activités menées sur les appareils mobiles et les réseaux sociaux peuvent déclencher un épisode de cybermalaise.

Parmi les principaux déclencheurs de la maladie, les suivants se démarquent :

  • Faire défiler la page principale des réseaux sociaux
  • Utiliser des appareils de réalité virtuelle
  • Participer à des vidéoconférences avec des diapositives
  • Jouer à des jeux vidéo d’action et d’aventure
  • Observer des écrans avec des lumières clignotantes

Comment traiter le cybermalaise ?

Le traitement du cybermalaise consiste à faire une pause. Le meilleur moment pour la faire est au début des symptômes, lorsque leur intensité est légère. Si le repos est si important, c’est parce que le vertige peut persister même lorsque les yeux sont fermés.

Il convient alors de stimuler correctement le sens de la vue. L’idée est d’envoyer des signaux au cerveau indiquant qu’il n’y a aucun mouvement. Un bon moyen d’y parvenir est de fixer votre regard sur l’horizon ou sur un point précis jusqu’à ce que les signes gênants disparaissent.

L’efficacité du traitement médicamenteux est très limitée. Certaines recherches établissent que les antihistaminiques peuvent être utiles, tels que la cétirizine, la diphenhydramine et la loratadine.



La prévention du cybermalaise

Heureusement, il existe certaines mesures qui peuvent être prises en considération pour prévenir l’apparition du cybermalaise. Celles-ci consistent à réduire le temps passé devant un écran. Éliminer les écrans de la vie quotidienne est impossible. Cependant, il est possible de suivre les recommandations suivantes :

  • Faire de courtes pauses et arrêter de regarder un écran toutes les 40 minutes
  • Fixer ses yeux sur un point stable de temps en temps
  • Ne pas regarder plus d’un écran à la fois
  • Faire une audioconférence plutôt qu’une vidéoconférence, dans la mesure du possible
  • Réduire la vitesse de défilement sur les réseaux sociaux
  • Mâcher un chewing-gum
  • Respirer profondément

Dans certains cas, il est impossible de faire des pauses ou de détourner le regard de l’écran, ce qui rend les cybermalaises inévitables. Il est alors important de réduire l’intensité des symptômes, cela est possible en évitant les repas lourds et en étant dans un environnement ventilé.

Jeune homme souffrant de cyber-étourdissements sur écran géant.
Être dans un environnement aéré est important pour ne pas présenter les symptômes de cybermalaise.

Une condition dont la fréquence augmente

L’utilisation des écrans a généré une augmentation de l’incidence des cybermalaises ces dernières années. Il s’agit d’une altération produite par l’interprétation de stimuli contradictoires dans le cerveau. Les principaux signes sont les nausées, les vertiges et la fatigue oculaire.

Heureusement, les mesures nécessaires pour prévenir l’apparition d’inconfort sont très simples, et tout le monde peut les suivre. Les symptômes du cybermalaise sont bénins et disparaissent lorsque le stimulus disparaît.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Stanney K, Lawson B, Rokers B, Dennison M et al. Identifying Causes of and Solutions for Cybersickness in Immersive Technology: Reformulation of a Research and Development Agenda. International Journal of Human–Computer Interaction. 2020; 36(19): 1783-1803.
  • Weech S, Kenny S, Barnett-Cowan M. Presence and Cybersickness in Virtual Reality Are Negatively Related: A Review. Front Psychol. 2019 Feb 4;10:158.
  • Gallagher M, Ferrè ER. Cybersickness: a Multisensory Integration Perspective. Multisens Res. 2018 Jan 1;31(7):645-674.
  • Weech S, Wall T, Barnett-Cowan M. Reduction of cybersickness during and immediately following noisy galvanic vestibular stimulation. Exp Brain Res. 2020 Feb;238(2):427-437.
  • Bos JE, van Leeuwen RB, Bruintjes TD. Motion sickness in motion: from carsickness to cybersickness. Ned Tijdschr Geneeskd. 2018;162:D1760.
  • Weech S, Varghese JP, Barnett-Cowan M. Estimating the sensorimotor components of cybersickness. J Neurophysiol. 2018 Nov 1;120(5):2201-2217.
  • Quintana P, Bouchard S, Serrano B; Cárdenas-López G. Los efectos secundarios negativos de la inmersión con realidad virtual en poblaciones clínicas que padecen ansiedad. Revista de Psicopatología y Psicología Clínica. 2014: 19 (3): 197-207.
  • Mazloumi Gavgani A, Walker F, Hodgson D, Nalivaiko E. A comparative study of cybersickness during exposure to virtual reality and “classic” motion sickness: are they different?. Journal of Applied Physiology. 2018;125(6):1670-1680.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.