Qu'est-ce qu'une craniotomie et quand est-elle nécessaire ?

La craniotomie est une intervention chirurgicale qui implique l'exposition temporaire d'un segment du cerveau. Elle permet de résoudre de multiples pathologies qui altèrent le fonctionnement de l'organe.
Qu'est-ce qu'une craniotomie et quand est-elle nécessaire ?

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Le cerveau est le centre de contrôle de toutes les fonctions du corps humain. Malheureusement, de nombreuses conditions sont capables d’affecter son fonctionnement. Dans certains cas, la seule solution possible est la réalisation d’une craniotomie.

La craniotomie est une procédure chirurgicale qui consiste en l’extraction d’un segment du crâne dans le but d’exposer une partie du cerveau. L’extraction de l’os est temporaire et il sera repositionné à la fin de l’opération.

Cette intervention doit être réalisée par un neurochirurgien qui déterminera la taille de l’incision en fonction du problème. L’un des principaux objectifs de cette procédure est l’extraction des tumeurs encéphaliques.

Pourquoi réalise-t-on une craniotomie ?

La craniotomie est indiquée chez les patients qui présentent des altérations structurelles ou autres qui affectent le fonctionnement correct du cerveau. Le principal objectif de cette intervention est de réparer l’anomalie existante sans affecter les fonctions corticales.

Par conséquent, la craniotomie vise à fournir un accès au cerveau afin d’extraire ou de réparer l’altération présente. Il s’agit donc d’une procédure assez complexe et délicate qui peut susciter une certaine crainte chez les personnes. Toutefois, l’opération est réussie dans la majorité des cas.

Craniotomie versus craniectomie

Il est possible de confondre la craniotomie avec une autre opération similaire appelée craniectomie. Cette dernière est une procédure qui implique l’extraction permanente d’un segment du crâne. Ainsi, les médecins ne replacent pas l’os à la fin de l’opération.

La fonction principale de la craniectomie est de fournir davantage d’espace au cerveau en cas de processus inflammatoire important. Sa principale indication est donc l’hypertension cérébrale. Cette altération peut être due à de multiples causes telles que des hémorragies, des infarctus ou des traumatismes cranio-encéphaliques.

Étude du cerveau.
Diverses pathologies cérébrales requièrent une opération chirurgicale intrusive pour intervenir au niveau du cerveau.

Les conditions qui nécessitent une craniotomie

L’une des principales raisons de cette opération est la présence d’une tumeur cérébrale. Dans ces cas, des études montrent que le fait de laisser certains noyaux cérébraux actifs pendant l’intervention aide à conserver toutes les fonctions principales. La craniotomie peut également être la solution pour les affections suivantes:

  • Anévrismes ou dilatation des artères cérébrales
  • Hématomes sous-durauxépiduraux et intracérébraux
  • Abcès cérébraux
  • Anomalies intraveineuses congénitales
  • Lésions au niveau des méninges
  • Fractures crâniennes suite à un traumatisme

La préparation post-chirurgie

La préparation préalable à la procédure est assez rigoureuse, car il s’agit d’une intervention invasive. Tout d’abord, le médecin indiquera la réalisation de divers examens en laboratoire. Tous ces examens indiqueront si la procédure est sûre.

D’autre part, la veille au soir de la craniotomie, les personnes doivent se laver les cheveux avec un shampoing antiseptique spécial qui permet de réduire le risque d’infections. En outre, des aliments à digestion lente ne doivent pas être consommés le jour de l’intervention. Dans certains cas, il est également recommandé de raser la tête ou de couper les cheveux très courts.

En fonction de la pathologie sous-jacente, les spécialistes peuvent indiquer la mise en place d’autres mesures préalables. Par exemple, il peut être nécessaire de suspendre la consommation de certains médicaments, y compris une semaine avant l’opération. L’alcool et le tabac doivent aussi être évités.

Une fois à l’hôpital, le patient doit signer un ensemble de documents et une infirmière explique de nouveau toute la procédure. Enfin, l’anesthésiste donne des informations sur l’anesthésie générale et ses éventuels effets secondaires.

Comment se déroule l’opération ?

En général, l’intervention dure entre 3 et 5 heures, mais tout dépendra de la pathologie à traiter. Une fois dans la salle d’opération, les patients s’allongent sur la table d’opération et l’équipe installe une perfusion en intraveineuse, une sonde vésicale pour vider la vessie, puis l’anesthésie générale.

Ensuite, quand l’anesthésie produit l’effet souhaité, l’équipe professionnelle procède au rasage, puis au nettoyage de la zone à inciser. Le médecin coupe ensuite le cuir chevelu avec un scalpel et fait de petits trous avec une foreuse spéciale. Enfin, le segment d’os sera coupé avec un outil appelé craniotome.

Lorsque l’os est retiré, la méninge extérieure et résistante, appelée dure-mère, est visible et doit être coupée pour exposer le cerveau. Par la suite, le chirurgien utilise un ensemble de petits instruments pour les déplacements. Des loupes spéciales sont également nécessaires.

Une fois que l’anomalie cérébrale est réparée, le spécialiste retire soigneusement tous les instruments et ferme la dure-mère avec des points de suture. Le segment osseux retiré est ensuite replacé dans sa position initiale, puis fixé au crâne par des plaques et des vis en titane.

Le processus de récupération après une craniotomie

Les personnes soumises à une chirurgie sont emmenées dans une salle de réveil. Une fois stables, elles sont ensuite transférées à l’unité de soins intensifs.

Le personnel de santé doit s’assurer qu’il n’existe pas d’affections cérébrales postérieures. Toutes les personnes qui subissent cette opération présentent généralement un mal de gorge et des nausées dans les jours qui suivent. Ces symptômes disparaissent avec des médicaments.

De nombreuses études démontrent que les maux de tête sont également fréquents après l’opération, surtout lors des premiers jours. La céphalée survient du même côté que l’opération et s’améliore en quelques semaines. Les opioïdes, certains anti-inflammatoires ainsi que les analgésiques peuvent soulager le mal-être.

Par ailleurs, le séjour à l’hôpital varie entre 2 jours à 2 semaines. De plus, les patients doivent se rendre à une consultation médicale de contrôle deux semaines après l’opération. Le temps de récupération totale est très variable, allant de une à quatre semaines.

Risques éventuels et complications

La craniotomie est une opération très délicate. Elle peut donc présenter des complications. Tout d’abord, il existe les complications liées à quelconque chirurgie telles que les réactions aux médicaments, les problèmes respiratoires et les hémorragies.

D’autre part, cette intervention présente des risques spécifiques, les altérations cérébrales étant les plus fréquents. En effet, les patients peuvent souffrir d’altérations de la parole, de la mémoire et de la coordination.

Toutes ces altérations sont dues aux éventuels dommages cérébraux et nerveux subis, généralement lors d’une ablation d’une tumeur. Voici d’autres complications courantes :

  • Faiblesse musculaire
  • Convulsions
  • Maladie vasculaire cérébrale
  • Coma
  • Hémorragie, infection ou oedème cérébral
Un patient hospitalisé.
La durée du séjour à l’hôpital varie, mais elle est généralement assez longue.

Mode de vie et recommandations

Les résultats et le pronostic postérieur à une craniotomie peuvent varier. Cependant, ils sont favorables dans la plupart des cas. L’opération peut affecter le mode de vie des personnes, surtout lors des premières semaines.

A cet égard, il est important de maintenir un repos adéquat, de limiter les efforts et de réaliser des séances de physiothérapie adaptées jusqu’à la guérison totale. Tous les patients doivent améliorer leur mode de vie et adopter des habitudes plus saines.

La craniotomie, une opération avec un taux de réussite élevé

La craniotomie est une intervention chirurgicale utilisée pour avoir accès à la masse encéphalique, ce qui permet de résoudre de multiples affections cérébrales. Il s’agit de la solution idéale pour les anévrismes et les tumeurs. Elle permet effectivement de réparer les dommages en générant le moins de dégâts possible.

Cette opération comporte de nombreux risques et complications. Toutefois, les bénéfices sont bien plus importants. Enfin, il est fondamental de faire part au médecin de ses doutes et inquiétudes.


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