L'intelligence serait transmise par la mère : vrai ou faux ?

Beaucoup de choses ont été dites sur l’intelligence... L'affirmation selon laquelle l'intelligence entretient un lien étroit avec la charge génétique de la mère est-elle vraie ou fausse ?
L'intelligence serait transmise par la mère : vrai ou faux ?
José Gerardo Rosciano Paganelli

Relu et approuvé par le médecin José Gerardo Rosciano Paganelli.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Selon une étude du scientifique américain Roberth Lehrke datant de 1972, l’intelligence serait transmise par la mère. Sa conclusion fut la suivante : les chromosomes X de la mère apportent plus d’informations lors du développement des structures cérébrales associées à la pensée.

Néanmoins, des études plus récentes ont, elles, montré que l’intelligence n’était pas seulement liée à la transmission génétique : de nombreux facteurs exercent eux aussi une influence sur l’intelligence d’une personne. Il serait donc faux d’affirmer que l’intelligence d’un enfant est liée à l’apport génétique de sa mère, comme l’explique très bien cet article du journal Le Monde.

Même si, aujourd’hui, les conclusions de Roberth Lehrke ont été invalidées en raison des conclusions des recherches postérieures sur le sujet, nous vous invitons à en savoir plus sur les premières recherches qui ont amené les scientifiques de l’époque à conclure que l’intelligence d’un enfant était transmise par la mère. Vous en saurez également plus sur les autres facteurs influant sur le développement de l’intelligence chez l’enfant.

Comment les experts en étaient-ils arrivés à la conclusion que l’intelligence était transmise par la mère ? 

La manipulation de souris avait permis aux chercheurs de mettre en évidence l’existence de « gènes conditionnés ». Ces gênes se comportaient différemment en fonction de leur provenance (corps féminin ou corps masculin).

De fortes doses de gènes maternels et paternels avaient été administrées à ces souris. L’hypothèse était claire : puisque les gènes étaient indispensables pour le développement de l’embryon , il était alors logique de penser que ces gènes jouaient un grand rôle dans le fonctionnement aussi bien organique que cérébral.

Les souris avaient alors été divisées en deux groupes. Un groupe avait reçu une plus forte dose de gènes maternels, et l’autre, une plus forte dose de gènes paternels.

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Des souris avec un grand encéphale 

Les gènes de l'intelligence sont transmis par la mère

Les souris avec une plus grande quantité de gènes maternels avaient développé un plus grand encéphale. En revanche, leur corps était plus petit. À l’inverse, les souris avec une plus grande quantité de gènes paternels avaient un plus petit encéphale, mais un corps hyper-développé.

Plus loin dans le temps, les chercheurs se sont aperçus qu’il existait des zones cérébrales avec plus de cellules maternelles et des zones avec plus de cellules paternelles.

Il ont également découvert que les cellules qui avaient une plus grande quantité de gènes paternels se regroupaient dans la zone du cerveau liée à l’alimentation, à la force et au sexe. Les cellules avec plus de gènes maternels se rassemblaient, elles, dans la zone cérébrale liée au développement du langage, de la pensée, de la mémoire et de l’intelligence.

La théorie de Roberth Lehrke

Dans son ouvrage Sex Linkage of Intelligence, le scientifique américain Roberth Lehrke souligne qu’une grande partie du composant cognitif de l’être humain est directement lié au chromosome X. Il a même pu démontrer que les femmes avaient deux fois plus de probabilités d’hériter des traits cognitifs. La raison ? Elles possèdent deux fois le même chromosome X.

Lehrke explique que toutes les femmes possèdent un chromosome X “non intelligent” et un chromosome X “très intelligent”. Néanmoins, il est possible que certaines femmes aient deux chromosomes X “super intelligents”.

En ce qui concerne les hommes, le chromosome Y n’apporte rien à la zone cognitive. L’association d’un chromosome Y avec u chromosome X “non intelligent” favorise les retards mentaux. À l’inverse, l’association du chromosome Y avec le chromosome X “très intelligent” favorise le développement du quotient intellectuel.

Les autres facteurs qui influent sur le développement de l’intelligence 

1. Les valeurs

La persévérance, l’effort, la discipline, l’engagement et l’intérêt d’apprendre sont des facteurs qui influencent le développement de l’intelligence de l’enfant au fur et à mesure du temps.

2. L’autonomie

L'autonomie de l'enfant développe son intelligence

L’indépendance de l’enfant est fondamentale : elle favorise le bon développement du processus cognitif.

L’enfant a besoin de définir et de déterminer les choses qu’il désire, sans être obligé de prendre des décisions sous pression.

3. La confiance en soi

Un enfant sûr de ses capacités peut surmonter tous les inconvénients qui se présentent à lui tout au long de sa vie, et ainsi développer sa capacité d’analyse face à tout type de situation.

4. Le lien émotionnel

Les enfants qui sont plus attachés au père auraient tendance à surmonter les frustrations de la vie avec plus de facilité selon certaines études. D’autres études mettent, elles, l’accent sur l’amour maternel.

Réflexion finale 

L’intelligence est une construction très complexe. Il faut la stimuler afin d’obtenir des résultats satisfaisants. Les parents doivent contribuer au développement cognitif de l’enfant.

Une bonne stimulation de l’intelligence au moyen de défis qui encouragent le développement des capacités cognitives motivera l’enfant à se surpasser jour après jour.


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