Clonage : qu'est-ce que c'est et quelles sont ses applications ?
Que savez-vous vraiment du clonage ? De nombreux mythes entourent cette technique, ses origines et sa portée.
Compte tenu des progrès de la science et de la technologie, il est important de faire la distinction entre la réalité et l’imagination. Nous passons ici en revue les aspects importants du clonage.
Qu’est-ce qu’un clone ?
Le terme “clone” vient du grec κλών, qui signifie “branche”, “coupe”. Ce terme était utilisé pour désigner tout organisme généré de manière asexuée (sans fécondation) et dont l’information génétique provient d’un seul parent, et non de la combinaison des gènes du père et de la mère.
Si nous nous référons au domaine du génie génétique, le clonage consiste à isoler et à multiplier un certain gène ou, en général, un morceau d’ADN dans un tube à essai.
Dans un sens plus large, un clone est une copie exacte de son original biologique. Il ne s’agit pas d’une manipulation génétique, puisque l’ADN de l’individu généré n’est pas altéré. Contrairement à la reproduction asexuée, à partir de laquelle des clones sont générés, la reproduction sexuée implique la participation de deux parents.
Chez les animaux supérieurs, la seule forme de reproduction est sexuée. Chaque parent apporte un gamète (œufs et sperme). Ceux-ci fusionnent leur matériel génétique donnant naissance au zygote, un processus connu sous le nom de fécondation.
Chez l’homme, les clones identiques sont appelés jumeaux monozygotes ou identiques. Ils sont le résultat de la fission d’un embryon précoce, qui donne naissance à deux individus identiques du même sexe. La probabilité que cela se produise naturellement sur la base du nombre total de naissances est d’environ 0,4 %.
Les jumeaux dizygotes, en revanche, ne sont pas deux copies identiques. Ils proviennent de la fécondation de deux ovules ou plus par des spermatozoïdes différents. Les individus peuvent être du même sexe ou de sexe différent. La probabilité que cela se produise naturellement est de 0,6 %. La probabilité est un peu plus élevée que dans le cas précédent, mais elle reste toujours très faible.
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Les types de clonage
Le clonage artificiel peut être réalisé dans un laboratoire de modification génétique. Comme nous l’avons déjà dit, le clonage n’implique pas la manipulation de matériel génétique. Nous pouvons distinguer trois types que nous détaillons ci-dessous.
Clonage par partition d’embryons précoces
Il constitue l’analogie avec la gémellité naturelle expliquée ci-dessus. L’expression jumelage artificiel est préférée et ne doit pas être considérée comme un clonage au sens strict. Ce clonage se produit naturellement chez les plantes et les invertébrés.
Vrai clonage
Ce clonage consiste à transférer le noyau (organite d’une cellule eucaryote qui contient l’information génétique) d’une cellule d’un individu déjà né vers un ovule ou un zygote dont le noyau a été retiré (énucléation). Ce type de clonage donne naissance à des individus presque identiques et très similaires au donneur de la cellule qui a fourni l’information génétique.
Le premier scientifique à montrer que cela était possible fut John Gurdon en 1970. Il a cloné une grenouille en utilisant le noyau d’une cellule cutanée et en le transférant dans un œuf énucléé d’un autre individu de la même espèce. Un autre exemple est le cas notoire de la brebis Dolly, clonée en 1997 au Roslin Institute d’Edimbourg.
Paraclonage
Le paraclonage est similaire au véritable processus de clonage. La seule différence est que dans ce cas le noyau contenant le matériel génétique de l’individu à cloner provient d’un blastomère (stade embryonnaire précoce) ou de cellules fœtales en culture. Autrement dit, le parent des clones est l’embryon ou le fœtus.
L’utilité thérapeutique du clonage
Le clonage et l’expérimentation sur des êtres humains sont totalement interdits en Europe. C’est ce qui est indiqué dans la Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine, promue par le Conseil de l’Europe et conclue en 1997.
Dans cet accord, de nouveaux critères ont été établis pour la promotion et la défense des droits de l’homme en référence aux progrès de la biomédecine. L’Espagne a ratifié ce même accord deux ans plus tard à Oviedo, devenant connu sous le nom d’Accord d’Oviedo.
Études et preuves
Malgré cela, il y a beaucoup de preuves des bénéfices thérapeutiques du clonage. Cependant, le processus implique de générer des embryons qui seront ensuite jetés. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, c’est un sujet de débat et d’actualité au sein de la communauté scientifique.
Parmi les nombreuses utilisations du clonage, se distingue l’obtention de cellules souches pluripotentes, qui sont ensuite utilisées en tissus sains utilisables pour des greffes. Un autre exemple serait l’obtention de cellules souches hématopoïétiques pour soigner les défauts du système immunitaire.
C’était d’ailleurs l’objectif d’un essai mené sur des souris il y a près de deux décennies. Dans celui-ci, il a été possible de réparer partiellement le système immunitaire de souris immunodéficientes grâce à la transplantation de cellules souches hématopoïétiques obtenues à partir d’embryons clonés.
Il existe aujourd’hui de nombreuses démonstrations du potentiel du clonage thérapeutique. Théoriquement, presque toutes les maladies non congénitales pourraient être soignées avec ces types de techniques.
Si nous incluons également dans le processus la manipulation génétique des cellules souches obtenues à partir d’embryons clonés, nous pourrions même traiter des maladies génétiques congénitales ,telles que la drépanocytose, l’hémophilie ou le diabète sucré.