L'abus de paracétamol peut endommager votre foie : découvrez comment prendre soin de vous

Vous prenez souvent du paracétamol ? Et ce, sans prescription médicale ? Si tel est le cas, il convient que vous preniez quelques mesures de précautions pour prévenir son effet indésirable sur le foie.

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 13 juin, 2023

Un mal de tête courant, vous allez dans votre armoire à pharmacie et prenez un analgésique. Vient ensuite une douleur au genou, car vous avez trop couru pendant votre entraînement, vous prenez donc un autre analgésique. Attention ! Si vous prenez peut-être trop de paracétamol, vous risquez d’endommager votre foie.

Le paracétamol ou l’acétaminophène est un analgésique en vente libre dans la plupart des pays. Il est également indiqué comme antipyrétique pour faire baisser la fièvre. Il est commercialisé seul ou en association avec d’autres principes actifs (par exemple, un anti-grippe).

Bien qu’il ait toujours été considéré comme un médicament sûr et une bonne option par rapport à l’ibuprofène ou au diclofénac, il n’est pas sans risques. Une prise excessive de paracétamol peut endommager votre foie et mettre votre vie en danger.

Intoxication au paracétamol ou effet indésirable ?

Il faut différencier deux situations : s’empoisonner avec du paracétamol, de manière aiguë, en prenant de grandes quantités de l’ingrédient actif en peu de temps et accumuler des milligrammes et des milligrammes pendant des semaines jusqu’à en affecter le foie.

Selon les données publiées par le centre de recherche CICbioGUNE, aux États-Unis, 60 millions de personnes prennent du paracétamol en une semaine. Chaque année, il y a 30 000 cas d’admissions à l’hôpital pour des dommages au foie causés par une surdose du médicament.

Parallèlement, l’Association espagnole de pédiatrie indique que 20 % des intoxications médicamenteuses chez les enfants de moins de 5 ans dans ce pays sont dues à l’acétaminophène. Mais la plupart d’entre elles sont involontaires et s’inscrivent dans le cadre d’accidents domestiques.

On parle d’intoxication aiguë au paracétamol, capable d’endommager le foie, lorsque plus de 150 milligrammes (mg) par kilogramme (kg) de poids est consommé en une seule journée. Cela équivaut à une moyenne de 8 grammes (g) de médicament pour un adulte de poids normal.

L’effet néfaste sur le foie, qui se manifeste sur plusieurs jours, serait une intoxication chronique ou continue. On estime alors qu’un adulte doit consommer la dose toxique pendant au moins 4 jours.

Les symptômes d’empoisonnement au paracétamol

Les symptômes d’intoxication aiguë ou continue ne sont pas spécifiques. En général, la personne passe par 4 phases :

• Première phase : nausées, vomissements et malaise général.
• Deuxième phase : les dommages au foie commencent généralement 24 heures après avoir atteint la dose toxique. Il n’y a presque pas de symptômes et ceux qui étaient présents dans la première phase disparaissent. Cependant, si une étude en laboratoire est réalisée, des altérations sanguines se référant au foie peuvent être observées.
• Troisième phase : nausées, vomissements, ictère (jaunissement de la peau et des muqueuses), insuffisance hépatique avec troubles de la coagulation et encéphalopathie et insuffisance rénale.
• Quatrième phase : entrée en coma hépatique, avec risque vital grave.

Comment empêcher le paracétamol d’endommager votre foie ?

L’acétaminophène peut provoquer des dommages au foie avec 4 grammes par jour. Le format en vente libre étant de 1 gramme, il ne faut pas prendre plus d’1 comprimé toutes les 6 heures.

En somme, le principal moyen d’éviter des dommages au foie consiste à ne pas dépasser 4 grammes par jour ! Voyons quelles sont les autres précautions à prendre.

1. Lisez les étiquettes pour connaître les ingrédients actifs

De nombreux empoisonnements au paracétamol surviennent suite à une combinaison de médicaments. C’est-à-dire après ingestion de différentes présentations commerciales, dans lesquelles chaque comprimé ou sirop contient une certaine dose d’acétaminophène.

Cela survient notamment pendant un rhume ou une grippe. Les personnes ont tendance à combiner des médicaments contre la grippe qui contiennent trois ou même quatre ingrédients actifs différents.

Si deux d’entre eux ont du paracétamol dans leur composition, le risque de surdose augmente. Ainsi, en premier lieu, il est indispensable de lire les notices. Mais plus encore, il est primordial de ne pas s’auto-médicamenter.

Et si vous avez déjà pris un anti-grippe avant de consulter un médecin, discutez-en avec le professionnel. La prescription pourra ainsi être limitée à une quantité sûre.

2. Achetez du paracétamol à dose régulière pour éviter d’endommager votre foie

Les commerciaux et le marketing pharmaceutique concentrent leurs efforts sur la promotion d’ingrédients actifs à une dose supérieure à celle recommandée. Par exemple, 600 mg d’ibuprofène ou 1000 mg de paracétamol.

La vérité est que vous pouvez acheter 500 mg de paracétamol, l’habituel, l’habituel, et obtenir les mêmes résultats analgésiques. Des doses plus élevées ne sont nécessaires que lorsqu’un médecin estime que le tableau clinique le justifie. Peut-être une douleur récurrente due à une pathologie chronique difficile à traiter.

Cette mesure simple réduit les risques de surdosage. Vous auriez besoin de 8 comprimés de paracétamol de 500 mg par jour pour atteindre la limite de sécurité de 4 g. En revanche, avec l’autre présentation, vous n’avez besoin que de 4 comprimés par jour.

3. Redoublez de prudence si vous avez une situation particulière

Il existe certaines conditions et caractéristiques qui rendent une personne plus sensible à l’empoisonnement au paracétamol :

• Consommation d’alcool : nous savons, d’après des données scientifiques, que les personnes qui boivent de l’alcool de façon chronique et continue présentent un risque plus élevé de lésions hépatiques lorsqu’elles prennent de l’acétaminophène.
• Âge avancé : la polymédication augmente avec l’âge. Les personnes âgées prenant des médicaments contre la douleur chronique courent un risque accru de surdose d’acétaminophène.
• Malnutrition ou dénutrition : les personnes malnutries ou souffrant de troubles du comportement alimentaire activent des mécanismes de compensation dans leur foie. Cet organe est alors plus facilement exposé aux dommages causés par la drogue, comme le rapportent des études scientifiques.

Le paracétamol peut endommager le foie, mais vous êtes en contrôle

Comme tous les médicaments, l’acétaminophène n’est pas sans effets secondaires. Cependant, c’est un analgésique très sûr lorsqu’il est utilisé aux doses recommandées.

Ne vous automédicamentez pas. Consultez un médecin pour prendre la dose appropriée et ainsi éviter une intoxication.