L'automutilation chez les adolescents : comment y faire face ?

L'automutilation désigne un acte qui consiste à se faire du mal de manière intentionnelle. C'est le symptôme d'un problème majeur, ce n'est pas un trouble en soi. 
L'automutilation chez les adolescents : comment y faire face ?

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

L’automutilation chez les adolescents est, malheureusement, un problème de plus en plus fréquent. Certains facteurs comme une situation familiale difficile, un contexte social peu simple ou encore le recours excessif aux nouvelles technologies ont contribué à l’augmentation du nombre de cas.

Dans la suite de cet article, nous abordons cette problématique qu’il est essentiel de prévenir à temps, car elle peut déboucher sur une situation très grave. Nous approfondissons les causes à l’origine de l’automutilation chez les adolescents et les différents moyens pour faire face à ce problème.

L’automutilation chez les adolescents

Une adolescente triste pratiquant l'automutilation

L’automutilation chez les adolescents est à la fois une problématique familiale et sociale. Pas seulement pour l’acte en soi, mais parce qu’il peut s’agir d’un signal d’alerte d’une tentative de suicide ultérieure si le problème n’est pas correctement traité, ou bien d’un trouble mental.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’automutilation chez les jeunes. Mais avant toute chose, il est important de signaler que, indépendamment de ces facteurs, il faut solliciter l’aide d’un professionnel dès les premiers signes. Seul un professionnel dans le domaine peut vous indiquer quelles sont les meilleures voies pour faire face à ce problème.

Les facteurs familiaux à l’origine de l’automutilation chez les adolescents

Les études sur le sujet montrent que les facteurs familiaux à l’origine de l’automutilation chez les adolescents sont généralement les suivants :

  • Abus physique et sexuel
  • Cas de suicide dans la famille
  • Troubles psychologiques qui affectent des proches directs
  • Famille dysfonctionnelle ou déstructurée
  • Problèmes de communication et lien émotionnel néfaste entre parents et enfants (environnements où la colère, l’irritabilité et les accès émotionnels prédominent)

Comment aborder l’angoisse émotionnelle de l’adolescent ?

L'automutilation chez les adolescents

Les facteurs cités entraînent un déséquilibre émotionnel, et ce déséquilibre conduit vers l’automutilation. Dans ce contexte, le fait de se faire du mal de manière intentionnelle est, en quelque sorte, un moyen de détourner le mal-être et ainsi d’atténuer l’angoisse ressentie.

Dans de nombreux cas, les signaux d’alerte sont très subtiles et, par conséquent, très difficiles à identifier à première vue. Néanmoins, si vous détectez ces signes, il est primordial de ne pas les ignorer. Dans une telle situation, il convient de se poser les questions suivantes :

  • Les expressions émotionnelles de l’adolescent sont-elles respectées, comprises et encouragées ? Il arrive parfois que la famille se sente dépassée par des expressions intenses trop fréquentes
  • Les parents sont-ils à l’origine de l’augmentation de l’angoisse chez leur enfant à cause de critiques incessantes ou de provocations ?
  • L’adolescent cherche-t-il à attirer l’attention de ses parents afin que ces derniers répondent à ses besoins émotionnels ? Ou alors cherche-t-il à éviter les exigences de ses parents ?

Face à ces situations familiales, les études suggèrent que plus les parents mettent une pression sur leurs enfants, plus ces derniers ressentent de la colère et de la frustration. C’est pourquoi ces derniers ont alors recours à l’automutilation : cette pratique devient un moyen pour s’opposer aux exigences des parents.

Cet article peut également vous intéresser : Lien entre le stress chez l’enfant et le rythme effréné des parents

L’environnement social et les nouvelles technologies

Le contexte familial n’est toutefois pas le seul facteur à l’origine de l’automutilation chez les adolescents, il y en a d’autres. Il est important de garder à l’esprit que l’adolescence est une étape de changement importante marquée par la vulnérabilité émotionnelle.

Ainsi, l’adolescent n’est pas seulement sensible à sa situation familiale, mais à tout son environnement social. Un adolescent a plus facilement tendance à se rebeller contre les normes et à imiter ses camarades. Dans ce contexte, l’automutilation peut sembler une pratique séduisante à ses yeux, une mode intéressante.

Enfin, n’oublions pas le rôle que jouent les nouvelles technologies. Le recours excessive à ces technologies peut conduire les adolescents à idéaliser une vie virtuelle dans laquelle la violence prédomine, par exemple.

Comment faire face à l’automutilation chez les adolescents ?

L’aide d’un professionnel est vivement recommandée afin d’identifier les causes à l’origine de ce problème ainsi que les particularités de la personnalité de l’adolescent. Les campagnes et programmes de prévention au niveau éducatif et médical invitant les jeunes à consulter un psychologue sont de plus en plus nombreuses.

Il est essentiel de garder à l’esprit qu’il peut s’agir d’un trouble mental, même si la plupart des cas d’automutilation chez les adolescents sont liés à une gestion émotionnelle très difficile. C’est pourquoi l’aide d’un professionnel est requise, et il est important de suivre ses indications.

Enfin, en guise de conclusion, les parents ne doivent pas oublier que si leur enfant s’automutile, c’est parce qu’il souffre. Ce dont il a le plus besoin est donc que ses parents fassent preuve de compréhension et lui montrent leur affection. Les parents doivent écouter leur enfant, lui tendre la main et lui apporter sérénité à tout moment. Une attitude contraire ne fera qu’aggraver la situation et génèrera plus de rejet et d’opposition de la part de l’enfant, ce qui entravera l’aide qu’ils souhaitent lui apporter.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Crowell, S. E., Baucom, B. R., McCauley, E., Potapova, N. V., Fitelson, M., Barth, H., … Beauchaine, T. P. (2013). Mechanisms of Contextual Risk for Adolescent Self-Injury: Invalidation and Conflict Escalation in Mother-Child Interactions. Journal of Clinical Child and Adolescent Psychology. https://doi.org/10.1080/15374416.2013.785360
  • Wills, T. A., & Yaeger, A. M. (2003). Family Factors and Adolescent Substance Use: Models and Mechanisms. Current Directions in Psychological Science. https://doi.org/10.1046/j.0963-7214.2003.01266.x
  • Crowell, S. E. (2010). Self-injurious behaviors among adolescent females: A biosocial approach. Dissertation Abstracts International: Section B: The Sciences and Engineering.
  • Lovell, S., & Clifford, M. (2016). Nonsuicidal Self-Injury of Adolescents. Clinical Pediatrics. https://doi.org/10.1177/0009922816666854
  • Wedig, M. M., & Nock, M. K. (2007). Parental expressed emotion and adolescent self-injury. Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry. https://doi.org/10.1097/chi.0b013e3180ca9aaf

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.