Syndrome d'Asperger : les mythes auxquels vous devriez cesser de croire

Les personnes atteintes du syndrome d'Asperger peuvent mener une vie aussi bien remplie que les autres. Pour cela, elles ont juste besoin d'un peu de compréhension et d'acceptation.
Syndrome d'Asperger : les mythes auxquels vous devriez cesser de croire

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 09 août, 2022

Le syndrome d’Asperger a toujours été une source de confusion et de mythes. Preuve en est que son découvreur, le pédiatre autrichien Hans Asperger, a été ignoré par ses contemporains. Ce n’est que près de 60 ans plus tard que la découverte a été reconnue.

Hans Asperger a trouvé des caractéristiques communes chez 4 enfants qui s’écartaient du schéma habituel. Au début, il a décrit le syndrome comme une maladie infantile caractérisée par l’absence d’instinct social et de résistance au changement.

C’est la psychiatre anglaise Lorna Wing qui a sauvé ces études de l’oubli. En 1981, elle a fait connaître les travaux du médecin autrichien et, depuis, on parle du syndrome d’Asperger. Malgré tout, il existe encore de nombreuses confusions et mythes à son sujet.

Le syndrome d’Asperger

Le syndrome d’Asperger est un trouble du développement qui cause des problèmes dans 3 domaines : l’interaction sociale, le langage et la communication et la flexibilité cognitive. Il est dû à un trouble neurobiologique et est considéré comme un problème grave.

Certains définissent le syndrome d’Asperger comme un handicap pour comprendre le monde social. C’est une identification très abstraite qui n’est pas facile à comprendre. En général, les personnes Asperger présentent les caractéristiques suivantes :

  • Difficultés à comprendre les humeurs et à comprendre les autres
  • Difficultés à tenir une conversation et à interpréter la langue
  • Absence de contact visuel avec l’interlocuteur
  • Intérêts limités à des sujets particuliers
  • Intolérance au changement dans les routines familières
Mot Asperger.
Le syndrome porte le nom d’un pédiatre autrichien. Il a fallu des décennies pour que sa description du trouble soit reconnue.

11 mythes sur le syndrome d’Asperger

Le syndrome d’Asperger n’est pas bien compris par de nombreuses personnes. À cela s’ajoute construction de personnages fictifs pour les séries télévisées qui a favorisé l’apparition d’une série de mythes que nous vous exposons ci-dessous.

1. Le syndrome d’Asperger peut être surmonté avec le temps

Beaucoup de personnes pensent que le syndrome d’Asperger est un problème qui disparaît avec le temps, lorsque l’enfant atteint l’âge adulte. Ce n’est pas vrai. Ce trouble dure toute la vie, mais il peut évoluer favorablement avec une approche appropriée.

2. Les personnes touchées ne se marieront jamais

C’est l’un des mythes les plus répandus sur le syndrome d’Asperger, même parmi les professionnels de la santé. Une personne atteinte de ce syndrome peut former un couple et se marier. Chaque cas doit être examiné individuellement.

3. Elles souffrent d’une phobie sociale

Il y a une grande distance entre le syndrome d’Asperger et la phobie sociale. Les personnes Asperger sont conscientes de leur difficulté à comprendre certains aspects des autres et ont naturellement tendance à éviter tout contact. Les personnes atteintes de phobie sociale ont des compétences sociales, mais ont peur de les mettre en pratique.



4. Elles ne s’intéressent pas aux autres.

Les personnes Asperger sont souvent très intéressées par leurs proches. Cependant, il y a des domaines dans lesquels elles ne parviennent pas à se connecter avec eux, ce qui ne signifie pas qu’elles ne s’en soucient pas. Elles ont un déficit au niveau de leurs compétences sociales, mais pas dans leur capacité à ressentir de l’affection.

5. Elles manquent d’empathie

Bien que cela semble quelque peu paradoxal, en raison du déficit social, il s’agit d’un mythe. Les personnes qui souffrent de ce syndrome n’ont pas d’empathie cognitive, mais ont une empathie émotionnelle. Parfois, ils ont besoin que les autres expliquent ce qu’ils ressentent.

6. Elles ne s’expriment pas correctement

Bien que le syndrome d’Asperger implique certaines limitations dans le langage et la communication, celles-ci n’ont rien à voir avec l’expression. En fait, ces personnes s’expriment parfois très bien.

Ce qui leur pose problème, c’est de comprendre le sens figuré, le double sens ou les métaphores. Elles interprètent le langage littéralement.

7. Elles sont plus intelligentes que les autres

Elles peuvent être ou non plus intelligentes, mais cela ne dépend pas du syndrome d’Asperger. Ce trouble n’affecte pas l’intelligence, ni pour le meilleur ni pour le pire. Les personnes Asperger ont tendance à avoir de bonnes capacités dans les matières qui les intéressent, mais cela ne signifie pas qu’elles sont au-dessus de la moyenne.

8. Elles sont malades

Ce syndrome ne peut être classé comme une maladie au sens strict. C’est un trouble qui affecte le développement.

9. Le syndrome d’Asperger équivaut à l’autisme

Il s’agit encore une fois d’un mythe. Bien qu’il soit classé dans les troubles du spectre autistique (TSA), ce n’est pas de l’autisme en tant que tel.

10. Elles sont asexuées

Ce syndrome n’affecte en rien la sexualité. Par conséquent, dans ce domaine, il n’y a pas de différence avec une personne qui ne présente pas ce trouble.

11. Elles sont agressives

C’est un mythe très dommageable. Il n’y a aucune preuve indiquant que les personnes atteintes du syndrome d’Asperger soient plus agressives que les autres.

Elles peuvent se sentir frustrées et réagir avec irritation dans certaines situations, mais elles ne sont pas violentes par essence, loin de là. Au contraire, on estime que jusqu’à 90 % d’entre elles sont soumises à la violence d’autrui.

Symptômes d'Asperger chez un enfant.
Le manque d’interprétation des émotions et des sens figurés pourrait être une caractéristique clé du syndrome, mais cela ne se traduit pas par de l’agressivité ou un manque total d’empathie.

Comprendre le syndrome d’Asperger pour dissiper les mythes

Les personnes atteintes du syndrome d’Asperger traitent l’information d’une manière différente. Elles n’ont pas besoin de médicaments ou de chirurgies, bien qu’elles aient besoin de conseils et de compréhension pour évoluer.

Ces personnes peuvent devenir des penseurs très pointus, car leur développement intellectuel n’est pas affecté par leur trouble. Elles peuvent aussi avoir une vie sociale enrichissante, tomber amoureuses, se marier, avoir des enfants et être heureuses.

Un environnement bien informé et solidaire est un facteur décisif dans leur progression. Il est également très important de bien les informer sur leur état, car elles sont capables de générer des stratégies alternatives pour avancer dans le monde.

La psychothérapie est généralement une bonne alternative, aussi bien pour la personne Asperger que pour son entourage. De grands progrès peuvent être réalisés avec un guide professionnel engagé.

Il est important de protéger les personnes atteintes de ce syndrome contre la discrimination. Le rejet social peut leur laisser des traces profondes et limiter leur motivation.


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