Allergie au chocolat : causes, traitements et prévention
L’allergie au chocolat est une question controversée et complexe. Les symptômes allergiques ne sont pas attribués au cacao lui-même, mais au lait, aux noix, aux cacahuètes ou au nickel.
Le cacao est l’ingrédient de base du chocolat. Dans 100 grammes de cacao, il y a 20,4 grammes de protéines, 25,6 grammes de lipides, 11,5 grammes de glucides, des minéraux tels que le phosphore, le calcium et le fer, entre autres substances.
Aussi, il existe différents types de chocolat allant du noir, avec plus de 80 % de son poids en cacao, au blanc, sans cacao pur, avec du lait et du sucre. Tous ces éléments sont des sources potentielles d’allergie.
Comment se produit l’allergie au chocolat ?
Les aliments génèrent une réponse de tolérance. Chez une personne allergique, ils sont reconnus comme pathogènes, déclenchant une réponse inflammatoire.
Certains facteurs, tels que la génétique et les microbes présents dans nos intestins, sont impliqués dans cette susceptibilité à développer des allergies alimentaires. On parle d’allergie lorsque l’exposition au chocolat ou à ses composants déclenche toujours une réponse anormale du système immunitaire. La forme la plus connue est celle sous laquelle sont produits les anticorps immunoglobulines E.
Dans l’allergie classique, les molécules d’immunoglobuline E libérées en réponse à la nourriture se lient aux récepteurs des cellules, telles que les mastocytes et les basophiles. Certaines substances, telles que l’histamine, sont libérées. C’est ce qui provoque l’apparition rapide de manifestations allergiques, allant d’une éruption cutanée à l’anaphylaxie.
Les symptômes
Les symptômes des allergies alimentaires touchent presque tous les organes du corps. L’urticaire peut toucher la peau, avec des démangeaisons et des rougeurs d’extension variable.
Dans les cas les plus graves, il peut y avoir un œdème ou un gonflement généralisé, appelé « œdème de Quincke ». Ce dernier peut compromettre la vie lorsqu’il affecte le système respiratoire.
Les symptômes gastro-intestinaux, commençant par les nausées et les douleurs abdominales légères, sont fréquents. Des vomissements et de la diarrhée suivront.
Les signes de rhinite allergique, tels qu’une augmentation des sécrétions nasales et des démangeaisons nasales, s’accompagnent d’une toux. De plus, il peut y avoir des complications cardiovasculaires, telles qu’une chute soudaine de la pression artérielle et un collapsus circulatoire.
Les allergies associées au chocolat
Les aliments allergènes les plus courants sont le lait, les œufs, les arachides, les noix, les crustacés, le blé, le soja et le poisson. Les aliments contenant ces ingrédients provoqueront des réactions.
Le lait, les cacahuètes et les noix sont régulièrement présents dans le chocolat.
Les personnes allergiques au nickel peuvent développer un syndrome d’allergie systémique au nickel ou une dermatite chronique en mangeant du chocolat. L’allergie au cacao est moins décrite. Des cas de sensibilisation par exposition professionnelle ont été signalés.
Par ailleurs, une étude menée sur 3 patients ayant une réponse immunitaire allergique au cacao a mis en évidence un résultat positif suite au test de provocation orale. Les personnes présentaient du prurit, des œdèmes et des symptômes respiratoires, nécessitant un traitement aux antihistaminiques et à l’adrénaline.
Quel est le traitement de l’allergie au chocolat ?
Le traitement de l’allergie au chocolat présente plusieurs avantages. Certains médicaments, tels que les antihistaminiques et les corticostéroïdes, sont utiles pour soulager les symptômes. Cependant, en cas d’anaphylaxie, le traitement de première intention est l’épinéphrine ou l’adrénaline.
À long terme, le plus important est d’éviter l’aliment qui provoque l’allergie. Comme l’alimentation peut être problématique, l’aide d’un nutritionniste est toujours conseillée.
Une autre option est l’immunothérapie. Le patient est mis en contact avec de petites quantités croissantes de l’aliment à l’origine de l’allergie, jusqu’à ce qu’il y ait tolérance.
Peut-on prévenir l’allergie au chocolat ?
Du fait de la nature multifactorielle des allergies alimentaires, leur prévention fait l’objet de recherches constantes. Les mesures préventives sont axées sur l’enfance, car c’est à ce moment-là qu’il existe le plus de preuves scientifiques.
En 2021, les recommandations de American Academy of Allergy, Asthma and Immunology et de Canadian Society of Allergy and Clinical Immunology ont été publiées. Les entités indiquent qu’il est important d’introduire les cacahuètes et les œufs durs à l’âge de 6 mois. Parallèlement à cela, il est nécessaire que le régime alimentaire des jeunes enfants comprenne une grande variété d’aliments.
D’autre part, dans le guide de l’Académie européenne d’allergie et d’immunologie clinique, également publié en 2021, il est suggéré d’éviter l’utilisation régulière de lait maternisé contenant des protéines de lait de vache en complément de l’allaitement pendant la première semaine de vie.
Lisez aussi : Les allergies : types, symptômes et causes
Que faire en cas d’allergie ?
En cas d’allergie au chocolat, des précautions supplémentaires doivent être prises pour éviter les complications :
- Lisez les étiquettes des produits que vous comptez consommer.
- Soyez prudent lorsque vous allez manger un aliment pour la première fois.
- Faites attention si vous mangez des produits achetés dans la rue.
- Parlez de l’allergie à l’école et aux personnes qui vous entourent.
N’oubliez pas qu’il sera toujours nécessaire de consulter votre médecin de confiance si vous avez des questions et suivez ses recommandations.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Lopes JP, Kattan J, Doppelt A, Nowak-Węgrzyn A, Bunyavanich S. Not so sweet: True chocolate and cocoa allergy. J Allergy Clin Immunol Pract. 2019;7(8):2868-2871.
- Montagna MT, Diella G, Triggiano F, Caponio GR, De Giglio O, Caggiano G et al. Chocolate, “Food of the Gods”: History, Science, and Human Health. Int J Environ Res Public Health. 2019;16(24):4960.
- Anvari S, Miller J, Yeh CY, Davis CM. IgE-Mediated Food Allergy. Clin Rev Allergy Immunol. 2019 ;57(2):244-260.
- Shu SA, Yuen AWT, Woo E, Chu KH, Kwan HS, Yang GX, Yang Y, Leung PSC. Microbiota and Food Allergy. Clin Rev Allergy Immunol. 2019;57(1):83-97.
- Muthukumar J, Selvasekaran P, Lokanadham M, Chidambaram R. Food and food products associated with food allergy and food intolerance – An overview. Food Res Int. 2020;138(Pt B):109780.
- Cianferoni A. Non-IgE Mediated Food Allergy. Curr Pediatr Rev. 2020;16(2):95-105.
- Fleischer DM, Chan ES, Venter C, Spergel JM, Abrams EM, Stukus D et al. A Consensus Approach to the Primary Prevention of Food Allergy Through Nutrition: Guidance from the American Academy of Allergy, Asthma, and Immunology; American College of Allergy, Asthma, and Immunology; and the Canadian Society for Allergy and Clinical Immunology. J Allergy Clin Immunol Pract. 2021;9(1):22-43.e4.
- Halken S, Muraro A, de Silva D, Khaleva E, Angier E, Arasi S et al ; European Academy of Allergy and Clinical Immunology Food Allergy and Anaphylaxis Guidelines Group. EAACI guideline: Preventing the development of food allergy in infants and young children (2020 update). Pediatr Allergy Immunol. 2021;32(5):843-858.
- Rishor-Olney CR, Gnugnoli DM. Nickel Allergy. En: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2022. Disponible en: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK557638/.
- Jacob SE, Hamann D, Goldenberg A, Connelly EA. Easter egg hunt dermatitis: systemic allergic contact dermatitis associated with chocolate ingestion. Pediatr Dermatol. 2015;32(2):231-3.