Des scientifiques découvrent un nouveau symptôme lié à l'apparition de la maladie de Parkinson
Beaucoup de recherches ont pour but d’identifier un nouveau symptôme de la maladie de Parkinson. Autrement dit, des travaux sont en cours pour connaître les éventuels signes précoces qui annonceraient la maladie ou qui prédiraient une évolution plus torpide.
Trouver un nouveau symptôme de la maladie de Parkinson, qui anticipe le tableau clinique que nous connaissons déjà, serait très utile. Les médecins pourraient ainsi suivre les facteurs de risque et mettre en œuvre des mesures d’anticipation qui ralentissent l’apparition des tremblements, du déclin cognitif et des troubles de la parole.
Une enquête récente publiée dans la prestigieuse revue Neurology semble avoir mis le doigt dessus. Les scientifiques ont découvert que la perte de poids peut précéder le déclin cognitif et même le prédire.
Sur quoi portait l’enquête ?
L’étude scientifique a recueilli des données auprès de 358 participants. Il s’agissait de patients avec un diagnostic récent de la maladie de Parkinson qui ont fait l’objet d’un suivi intensif pendant 8 ans pour vérifier divers enjeux de leur évolution.
Après ce temps et analyse des données, les chercheurs ont eu une surprise. Ceux qui avaient perdu beaucoup de poids au cours de la première année suivant le diagnostic ont évolué plus rapidement vers une fonction cognitive réduite.
La limite a été fixée à 3 %. Par exemple, un patient de 70 kilogrammes, par exemple, qui a perdu plus de 2,1 kilogrammes la première année, a manifesté des problèmes de cognition plus tôt que les autres membres du groupe.
Au contraire, chez ceux qui ont pris du poids au début du diagnostic, les symptômes cognitifs de la maladie de Parkinson sont apparus plus tard. Le point d’analyse était également de 3 %.
Ce nouveau symptôme lié à la maladie de Parkinson semble spécifique à l’aspect cognitif, mais pas moteur. Dans l’enquête, quel que soit le poids pris ou perdu, l’évolution des tremblements, de la posture et des difficultés à marcher étaient les mêmes chez tous les participants de l’étude.
Que signifient les découvertes ?
La découverte d’un nouveau symptôme de la maladie de Parkinson, qui plus est à un stade précoce, est pertinente pour la pratique clinique. D’autres chercheurs ont déjà averti que l’état nutritionnel de ces patients ne peut être évité dans l’approche médicale.
Au-delà du fait que la nutrition est importante dans toute maladie chronique, son rôle dans les pathologies neurodégénératives est de plus en plus compris et analysé. Allant des théories qui postulent une mauvaise alimentation comme agent causal de la détérioration cognitive, à celles plus conservatrices qui stipulent que les variations de poids sont multifactorielles chez un patient atteint d’Alzheimer ou de Parkinson.
Jusqu’à la moitié des patients atteints de la maladie de Parkinson présentent des variations de poids importantes au cours du développement de la pathologie. Pour quelle raison ? Cela s’explique par les changements de mode de vie, la difficulté à manger, la dépression qui supprime la faim et même les médicaments utilisés pour le traitement.
Cependant, tous les mécanismes intrinsèques du processus de perte ou de gain de poids dans les maladies neurodégénératives ne sont pas clairs. Nourrir le patient correctement pourrait faire une différence. C’est du moins l’un des points clés des découvertes publiées dans Neurology.
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D’autres enquêtes ont mis en évidence une relation entre le poids et les symptômes moteurs
Bien que le nouveau symptôme associé à la maladie de Parkinson soit lié à une déficience cognitive dans la publication Neurology, il existe certaines preuves que les symptômes moteurs peuvent également être affectés. Cela a été postulé par des scientifiques américains dans une publication de 2016.
Selon ces auteurs, les patients présentant des modifications de l’indice de masse corporelle (IMC) présentent des différences dans les tests d’évaluation motrice utilisés pour la maladie de Parkinson. Cela signifie que l’affectation de la malnutrition est globale pour les personnes atteintes de la pathologie.
Que doivent faire les médecins face à ce nouveau symptôme de la maladie de Parkinson ?
L’établissement de la perte de poids comme nouveau symptôme prédictif des troubles cognitifs dans la maladie de Parkinson incite les médecins à contrôler cette variable en consultation. Autrement dit, ils doivent peser les patients régulièrement pour identifier le problème à temps.
Ces résultats soulignent l’importance potentielle du contrôle du poids dans les premiers stades de la maladie de Parkinson.
Cela devrait-il changer les protocoles ? La vérité est que les neurologues qui s’occupent des patients atteints de la maladie pèsent ces derniers. La nutrition est une préoccupation commune car, comme nous l’avons déjà souligné, la moitié des personnes concernées perdent des kilogrammes au cours de la première année suivant le diagnostic.
Ce qui pourrait changer, c’est l’approche qui précède le diagnostic. Les personnes présentant des signes inquiétants, qui n’ont pas encore reçu de diagnostic confirmé de la maladie de Parkinson, doivent être pesées. Peut-être qu’un IMC qui descend brusquement est un signal d’alerte.
Ainsi, la découverte devient pertinente non seulement pour les neurologues, mais aussi pour les cliniciens. Malheureusement, de nombreuses pathologies neurodégénératives sont diagnostiquées avec retard. Un symptôme précoce et bien défini changerait la donne.
Il s’agit de réduire la latence de diagnostic
Ce symptôme nouvellement identifié de la maladie de Parkinson est porteur d’espoir. Le retard du diagnostic retarde les approches et compliquent alors la qualité de vie des patients.
On estime qu’il s’écoule 10 ans entre l’apparition des premiers symptômes naissants et le moment où la maladie est diagnotisquée. Cette décennie correspond à la latence diagnostique et il est très difficile de la réduire.
Pourquoi ? Les symptômes initiaux étant légers, ils sont confondus avec des problèmes anodins.
Vous avez perdu du poids inexplicablement ? Consultez. Avez-vous des tremblements fréquents qui vous empêchent d’effectuer certaines activités quotidiennes ? Consultez. Avez-vous souvent des “trous de mémoire”? Consultez.
Les nouvelles découvertes scientifiques sont là pour améliorer la qualité de vie. Et la détection précoce d’une maladie fait partie de ce processus.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
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