La leishmaniose est-elle contagieuse ?
La leishmaniose est une maladie importante, contagieuse à sa façon, comme nous le verrons. Elle crée un grand problème de santé publique. Elle apparaît fréquemment dans 88 pays du monde et affecte 14 millions de personnes, avec 2 millions de nouveaux cas par an.
Même si on la considère comme l’une des sept maladies tropicales les plus importantes à l’échelle mondiale, la leishmaniose est un trouble généralement négligé et oublié.
Qu’est-ce que la leishmaniose ?
La leishmaniose est une infection contagieuse produite par différentes espèces de protozoaires du genre Leishmania. Ces protozoaires, aussi appelés parasites, sont des organismes microscopiques qui ont besoin d’un vecteur pour être transmis.
Un vecteur est un animal qui transmet des agents pathogènes d’une personne infectée ou d’un animal infecté à une autre personne saine. En d’autres termes, la maladie ne se transmet pas par contact direct : un second organisme transporte le micro-organisme.
En général, ces vecteurs sont des invertébrés comme les moustiques, les puces, les poux et les tiques. Dans le cas de la pathologie qui nous intéresse, le protozoaire Leishmania est transmis par la piqûre du moustique phlébotome qui porte le nom de mouche des sables.
Le moustique s’infecte lorsqu’il ingère le sang d’une personne ou d’un animal infecté. Une fois en lui, le parasite ne provoque aucun symptôme au vecteur ; il ne fait que se développer et se diviser.
Quand il y a un nombre suffisant de parasites, ceux-ci se dirigent vers la bouche et le pharynx du moustique pour être injectés lors de la prochaine piqûre. La mouche des sables infectée pique un autre être humain ou animal, lui injecte la Leishmania et la contagion se produit.
Malgré les défenses du corps humain, l’agent pathogène ne meurt pas. Bien au contraire : il se reproduit à l’intérieur des macrophages du sang et des tissus, qui finissent par se rompre et par libérer des protozoaires dans le sang, où d’autres macrophages s’infectent et perpétuent le cycle.
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Où se trouvent ces vecteurs ?
La mouche des sables adore l’humidité et la chaleur. Par conséquent, nous la retrouvons dans des zones tropicales et subtropicales. Elle vit aussi dans le bassin méditerranéen.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la leishmaniose est une infection liée aux changements environnementaux. On retrouve, parmi ses facteurs de risque :
- Les conditions socio-économiques : la pauvreté augmente le risque de leishmaniose car elle implique de mauvaises conditions de vie et une déficience au niveau de l’hygiène des foyers. Ceci développe le nombre de moustiques et le repos de ceux qui les transmettent
- La malnutrition : le manque de protéines, de fer, de vitamines et de minéraux fait que les personnes n’ont pas de bon système de défense. La maladie peut donc avancer et se propager
- La mobilité de la population : les installations de villages dans d’anciennes zones boisées, qui sont l’habitat du moustique, conduisent à une rapide augmentation des cas
- Les changements environnementaux : la déforestation, la construction de barrages, les système d’arrosage et l’urbanisation font que les moustiques ont plus de contacts avec les humains
- Le changement climatique : la Leishmania est très sensible aux changements de conditions climatiques. Les variations de température et d’humidité dans différentes zones poussent les moustiques à migrer vers des lieux où ils n’habitaient pas jusque là
Quels sont les symptômes de la leishmaniose ?
Il existe au moins 20 espèces de protozoaires du genre Leishmania qui peuvent être transmis par des vecteurs. Selon l’espèce et son degré d’invasion dans le corps, nous pouvons présenter des symptômes ou d’autres. La pathologie a donc différentes variétés.
Les trois formes habituelles sont les suivantes :
- La leishmaniose cutanée : elle se déclenche quand l’infection est limitée à la zone de la piqûre. On la connaît aussi sous le nom de bouton d’Orient et apparaît généralement au bord de la Méditerranée. Une lésion ressemblant à une protrusion ulcéreuse apparaît à l’endroit de la piqûre ; elle se guérit parfois spontanément en laissant une cicatrice
- La leishmaniose muco-cutanée : le parasite peut s’étendre de la peau aux muqueuses, en affectant surtout le tractus respiratoire supérieur. Ses symptômes sont un gonflement, une rougeur et une ulcération des muqueuses
- La leishmaniose viscérale : en plus du type de protozoaire infectant, il faut prendre en compte l’immunité de la personne infectée. Lorsque le système de défense flanche, le parasite peut migrer vers les viscères. Les organes internes les plus touchés sont alors la moelle osseuse, les ganglions lymphatiques, le foie et la rate
L’infection cutanée de la leishmaniose se focalise sur l’endroit de la piqûre du moustique vecteur.
Comment peut-on prévenir la contagion de la leishmaniose ?
La leishmaniose est contagieuse dans la mesure où le vecteur existe. On ne peut pas affirmer qu’il existe une transmission entre humains, sauf dans des cas ponctuels où l’on a relevé, par exemple, des personnes qui partagent des seringues pour s’injecter de la drogue. Par ailleurs, les transfusions sanguines sont totalement sûres car elles passent de nombreux contrôles.
Cependant, il faut bien se dire qu’à un endroit où des personnes sont infectées, il y aura plus de moustiques infectés, et cela augmentera la probabilité de contagion chez les gens du même environnement. Parler de la leishmaniose en tant que maladie contagieuse est possible, mais en prenant toujours en compte la participation du vecteur.
Ainsi, la principale prévention commence en évitant les piqûres de moustiques, surtout chez les personnes qui voyagent dans des pays où la maladie est fréquente. Voici de bons conseils à suivre pour éviter les piqûres :
- Utiliser un répulsif contre les moustiques sur la peau exposée
- Mettre des moustiquaires sur les vêtements et traiter les habits avec des médicaments comme la perméthrine
- Mettre des chaussettes, des chemises à manches longues, des pantalons et rentrer la chemise dans le pantalon pour éviter que le moustique ne puisse avoir accès à la peau
- Éviter les activités à l’air libre de la tombée de la nuit au lever du soleil dans les zones tropicales : c’est là que les moustiques sont les plus actifs
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