Trou maculaire : symptômes et traitement

Le trou maculaire consiste en une petite lésion qui se forme sur la macule, la partie centrale de la rétine. Les patients qui en souffrent éprouvent une perte de la netteté de leur vision.
Trou maculaire : symptômes et traitement
Samuel Antonio Sánchez Amador

Rédigé et vérifié par Le biologiste Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Le trou maculaire est une maladie de l’oeil qui, comme son nom l’indique, affecte la macule. Il s’agit de la partie centrale et la plus importante de la rétine. Car elle nous offre la capacité visuelle nécessaire pour lire, conduire et percevoir les détails de notre environnement. Comme vous pouvez certainement l’imaginez, une lésion à cet endroit entraîne une baisse de l’acuité visuelle chez les patients.

Selon les travaux de la Faculté de Sciences d’Alicante, le trou maculaire est beaucoup plus fréquent à partir de 60 ans et affecte 3 habitants sur 1000. Il est clairement lié au sexe puisqu’il est plus courant chez les femmes que chez les hommes, à raison de 3 pour 1.

Qu’est-ce qu’un trou maculaire ?

D’après la Clinique Universitaire de Navarre, le trou maculaire est définit médicalement comme une petite ouverture de forme circulaire dans la macule de l’oeil. La macule est la région centrale de la rétine, un tissu sensible à la lumière qui capte les stimulus lumineux et perçoit les images qui seront ensuite envoyées au cerveau.

Alors que le trou maculaire est une lésion courante, la dégénérescence de la macule peut survenir naturellement avec l’âge. Chez le patient, les symptômes sont très similaires comme nous le verrons plus loin.

Par ailleurs, les stades qui caractérisent le trou maculaire sont les suivants :

  • Premier degré : la fovéa est la dépression qui se trouve au centre de la macule. A ce stade, il y a un décollement de la zone fovéale de la rétine, mais sans formation d’un trou rétinien complet. Sans traitement, la moitié de ces cadres cliniques progressent.
  • Deuxième degré : un petit trou rétinien complet est détecté dans la zone fovéale. Sans traitement, environ 70 % des cadres cliniques évoluent.
  • Troisième degré : à ce stade, une augmentation de la taille du trou a lieu, il passe à 400 microns.
  • Quatrième degré : l’humeur vitrée est la gelée qui se trouve à l’intérieur de l’oeil. A ce quatrième stade, le trou maculaire est associé à un décollement ultérieur du vitré.

Comme vous pouvez l’imaginez, les symptômes varient en fonction de la gravité du cadre clinique. La taille du trou et sa position dans la rétine déterminent dans quelle mesure la capacité visuelle du patient sera réduite.

Œil d'une femme qui fait un examen ophtalmologique.

Quelles sont les causes ?

Selon les sites déjà mentionnés, il existe deux types de trou maculaire en fonction de l’étiologie de la lésion. 

1. Trou maculaire idiopathique

Il affecte généralement les patients entre 50 et 70 ans, avec (ou sans) erreurs réfractives normales et sans pathologies systémiques associées. L’humeur vitrée est désordonnée et se contracte avec l’âge. Par conséquent, cela peut entraîner une traction sur la macule qui finit par former une lésion.

Comme l’indique le National Eye Institut, jusqu’à 15 % des patients qui développent un trou maculaire idiopathique risquent de le développer dans l’autre oeil au fil du temps.

2. Trou maculaire secondaire

Les trous maculaires peuvent également apparaître comme une conséquence secondaire d’une pathologie préalable. Par exemple, un patient atteint d’une forte myopie ou qui a souffert d’un traumatisme oculaire, d’un décollement de la rétine, ou qui développé un oedème maculaire kystique, présente un risque plus élevé de souffrir de ce type de lésion.

Toutefois, seuls 1 à 9 % des traumatismes oculaires contondants finissent par provoquer un trou maculaire traumatique. Chez les personnes plus jeunes, ces trous peuvent se fermer d’eux-mêmes.

Symptômes du trou maculaire

L’American Society of Retine Specialists énumère quelques-uns des signes cliniques les plus communs qui surviennent lors d’un trou maculaire. Dans la majorité des cas (sauf s’ils sont causés par un traumatisme direct), ils apparaissent progressivement. Le patient remarque donc une baisse progressive de son acuité visuelle.

En plus de cette difficulté pour voir, certaines personnes perçoivent que les lignes droites qui forment les objets commencent à se courber. Les types de distorsion de la vision inclus ici sont appelés métamorphopsie. En outre, des zones sombres peuvent survenir dans le champ de vision (scotomes).

Comment diagnostiquer un trou maculaire ?

La première étape pour détecter un trou maculaire est de consulter un ophtalmologueCe professionnel administrera des gouttes spéciales dans l’oeil affecté qui dilateront la pupille et permettront d’inspecter la structure. Viennent ensuite les méthodes de tomographie par cohérence optique (OCT).

L’OCT se base sur l’interférométrie de cohérence optique pour obtenir des images tomographiques du tissu du fond oculaire du patient. Cet examen est très similaire à une échographie. Sauf que, dans ce cas, la lumière est utilisée à la place des ondes sonores pour cartographier les parties internes de l’oeil.

Examen des yeux d'une femme.

Traitement

L’American Academy of Ophthalmology nous indique le traitement général pour un trou maculaire. Cependant, cela dépend énormément de la progression de la lésion et de son site d’apparition.

Aux stades 2 à 4, le traitement est chirurgical. Autrement dit, on a recours à une vitrectomie pour retirer l’humeur vitrée à l’origine de la protrusion de la macule oculaire. Cette procédure est réalisée sous anesthésie locale en ambulatoire et utilisent les outils suivants :

  • Une lumière à fibre optique pour illuminer la rétine.
  • Une canule d’irrigation pour maintenir la pression intraoculaire.
  • Un outil qui coupe et extrait l’excès de gel vitreux.

Cette procédure est très peu invasive car les incisions effectuées sont stratégiques et minuscules. Après avoir retirée l’humeur vitrée, le chirurgien place une sorte de bulle de gaz qui permet à la macule de rester en place et de se stabiliser pendant que l’oeil guérit.

Risques et période post-opératoire

Selon l’Institut de Microchirurgie Oculaire, il y a 15 % de probabilités que le trou maculaire se réouvre avec le temps. En outre, s’ils doivent subir une opération, les patients doivent être conscients des éléments suivants:

  • L’œil peut être douloureux après l’opération. L’administration de médicaments peut être nécessaire pendant un moment.
  • La tête doit être maintenue dans la même position pendant un intervalle de temps pouvant aller jusqu’à une semaine, afin de maintenir la bulle de gaz à sa place. Il n’est donc pas possible de mener une vie normale.
  • Il n’est pas non plus possible de prendre l’avion ou d’aller en montagne tant que la bulle de gaz n’est pas dissoute. Toute activité modifiant la pression intraoculaire peut compromettre le résultat de l’opération.

En plus de toutes ces considérations, il faut garder à l’esprit que la guérison est progressive. Le trou maculaire ne se referme pas d’un seul coup.

Par ailleurs, le pourcentage de vision que le patient récupérera dépend de la taille de la lésion et de sa durée. Toutefois, le but de l’opération n’est pas de rétablir la vue à 100 %.

Le trou maculaire n’est pas grave, mais la récupération est lente

Comme vous avez pu le constater, le trou maculaire n’est pas une condition clinique grave. Néanmoins, le processus de guérison après la chirurgie est assez lent et fastidieux. Le simple fait que le patient doive garder la tête dans la même position pendant plus de 7 jours est déjà remarquable en soi.

Par conséquent, avant de subir cette intervention, il est important de bien planifier vos activités et d’avertir votre entourage.


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