Comment aider une femme qui a été maltraitée ?

La maltraitance à l'encontre des femmes commence souvent progressivement. Par exemple, la femme est d'abord insultée, puis il lui est interdit d'approcher certains amis, jusqu'à ce que des disputes commencent à surgir, lesquelles entraînent des bousculades, des humiliations et des coups. Comment pouvons-nous l'aider ?
Comment aider une femme qui a été maltraitée ?

Dernière mise à jour : 16 décembre, 2022

Si, en ce moment, vous vous demandez comment aider une femme qui a été maltraitée, c’est parce que, peut-être, vous vivez cette situation de près. Et la réalité est que les formes d’abus contre les femmes, en particulier par leur partenaire, sont assez courantes.

Les abus peuvent aller loin lorsque l’aide n’est pas demandée à temps, les blessures peuvent être répétées et il en existe de nombreuses formes. Cette question n’est pas à écarter, car elle implique une gravité qui pourrait même mettre la vie de la femme en danger.

Le phénomène de la maltraitance des femmes n’épargne aucune réalité sociale, culturelle ou économique. Au contraire, elle devient un problème de santé publique, car les agressions ne laissent pas seulement des traces psychologiques importantes, mais deviennent aussi un facteur de risque pour la santé de la femme qui a été maltraitée.

Comment se produisent les abus ?

Souvent, la maltraitance à l’encontre des femmes commence progressivement. Par exemple, la femme peut d’abord être insultée, puis il lui est interdit de s’approcher de certains amis – et même de membres de sa famille – jusqu’à ce que des disputes commencent à surgir qui conduisent à des bousculades, des humiliations et des coups.

La manière dont cet abus se produit peut être répétée de telle sorte qu’il devienne une forme de communication « normale ». À la suite de ces épisodes, l’homme peut exprimer un « repentir » apparent, suivi d’un « excuse-moi » et de moments de tendresse, afin de racheter son mauvais comportement.

Pire encore, il est fréquent que la femme, c’est-à-dire la victime, en vienne à justifier le comportement de son agresseur, développant ainsi le fameux « syndrome de Stockholm domestique  ou syndrome de la femme battue.

Que se passe-t-il lorsqu’une femme est maltraitée ?

Lorsqu’une femme est victime de violence, elle présente plusieurs symptômes. Selon les auteurs Matud, Gutiérrez et Padilla (disponible en espagnol et anglais), ce sont les suivants :

  • réaction de stress ;
  • symptômes chroniques, comme la dépression et le stress post-traumatique ;
  • baisse de l’estime de soi ;
  • diminution du sentiment d’autosuffisance ;
  • sentiment qu’elle mérite d’être punie ;
  • sentiment d’incapacité à s’occuper d’elle-même ou de ses enfants ;
  • sentiment d’inadéquation ;
  • isolement social ;
  • sentiment de culpabilité ;
  • dépendance émotionnelle vis-à-vis de l’agresseur ;
  • anxiété, entre autres.

La maltraitance peut avoir de nombreux effets sur la santé psychologique d’une femme. Souvent, on observe une faible estime de soi, un isolement social et une dépendance émotionnelle.

Quels sont les types d’abus qui peuvent se produire ?

­Comme indiqué dans ce texte, par les auteurs mentionnés ci-dessus, la violence conjugale peut inclure les comportements suivants :

  • agressions physiques, telles que les coups de pied et les coups de poing ;
  • abus psychologiques, tels que le dénigrement, l’intimidation ou l’humiliation ;
  • rapports sexuels forcés ;
  • contrôle des comportements ;
  • isolement ;
  • contrôle des activités ;
  • restrictions, en particulier lorsque la victime tente de demander de l’aide.

Comment aider une femme qui a été maltraitée ?

La bonne nouvelle pour les femmes qui ont été maltraitées à un moment donné de leur vie, que ce soit physiquement ou psychologiquement, est que la psychologie, ainsi que de nombreuses autres disciplines, dispose d’un certain nombre de techniques efficaces pour les aider à se rétablir.

L’une des approches les plus recommandées est l’approche cognitivo-comportementale. Lorsqu’une personne battue vient en consultation, le professionnel de la santé lui enseigne différentes stratégies pour apprendre à gérer les épisodes d’anxiété.

Elle peut ainsi travailler sur la relaxation musculaire progressive ou la respiration profonde. Elle peut également s’informer sur les techniques cognitives permettant d’identifier certaines pensées qui ne sont pas les plus appropriées ou les plus conformes à la réalité.

Il s’agit donc d’une technique très efficace pour la restructuration cognitive, l’arrêt de la pensée, la formation aux compétences sociales, entre autres. Les programmes peuvent être individuels ou collectifs, selon ce que le professionnel juge approprié.

Le guide de prise en charge psychologique des victimes d’abus fait également référence à l’intervention thérapeutique. Cette intervention doit comprendre le soulagement en salle de consultation, l’écoute active, l’empathie, la capacité du psychologue à transmettre l’espoir, favoriser la prise de décision et, surtout, permettre d’évaluer les risques qui pourraient être encore présents.

Le soutien psychologique est crucial pour aider une femme qui a été victime de violence. Il est important qu’elle suive une thérapie pour surmonter les épisodes de violence.

Une analyse des liens amoureux

Les mesures de sécurité pour la victime sont également cruciales, surtout si elle vit avec l’agresseur. Le professionnel qui accompagne la victime pourra lui dire où elle peut aller pour obtenir de l’aide, ou quelles mesures elle peut prendre pour se protéger en cas d’agression.

Comme le souligne Fina Sanz, professeur de psychologie, les idéaux qui ont été construits sur le romantisme tournent autour de facteurs psychologiques et sociaux. Mais le problème se pose parce que nous associons l’état amoureux à des éléments tels que le coup de foudre, le sacrifice pour l’autre, les preuves d’amour, l’idée de « l’autre moitié » ou, pire encore, l’oubli de sa propre vie.

Ce fait nous oblige à effectuer une analyse plus exhaustive du modèle de l’amour, et à adopter des approches plus réalistes. L’amour ne peut pas être basé sur des sacrifices ou des renoncements qui impliquent l’abandon de projets personnels, car nous avons tous besoin de cet espace indissoluble : l’espace de l’amour de soi.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.