Empathie physique : peut-on ressentir la douleur des autres ?

Les neurones miroirs jouent un rôle clé dans les interactions sociales et sont en partie responsables de l'empathie physique. Nous vous disons ce que l'on sait à ce sujet.
Empathie physique : peut-on ressentir la douleur des autres ?
Maria Fatima Seppi Vinuales

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 14 juin, 2023

L’empathie, c’est se mettre à la place de l’autre. L’empathie physique, c’est littéralement se mettre à la place de l’autre, puisque nous ressentons dans le corps ce que les autres ressentent. Bien que cela puisse sembler étrange, c’est possible. Pour comprendre le fonctionnement, apprenons-en d’abord un peu plus sur l’empathie.

Cette capacité implique d’entrer dans le monde de référence de l’autre personne, tel que l’entend Carl Rogers, célèbre psychologue existentialiste. Elle implique donc observation et respect, bien que cela ne signifie pas que nous devons être d’accord avec ce que l’autre manifeste.

L’empathie nécessite une écoute ouverte et active, qui nous permet d’accompagner notre interlocuteur et de pouvoir lui apporter une réponse selon ses propres termes. À ce stade, la question se pose souvent de savoir si nous pouvons ressentir la douleur des autres. Approfondissons.

Peut-on ressentir la douleur des autres ?

La réponse est oui. Vous avez sûrement déjà été ému et pleuré après avoir pris connaissance d’une histoire douloureuse, comme si c’était vous qui l’aviez vécue. Et en partie, vous l’avez vécue. Cela est dû à l’implication des neurones miroirs.

Les neurones miroirs ont été découverts par un groupe de chercheurs dirigé par l’Italien Giacomo Rizzolatti, alors qu’ils étudiaient les régions motrices des singes. Il a été établi que ces cellules ont la particularité d’être activées aussi bien si c’est nous qui réalisons une action que si nous sommes témoins de l’action réalisée par un autre.

Les neurones miroirs sont alors également impliqués dans l’apprentissage par imitation. Ils sont situés dans l’aire de Broca et dans le lobe pariétal, et leur nom dérive de cette capacité à refléter l’activité menée par un autre dans le cerveau lui-même.

L’importance de cette découverte réside dans leur rôle dans les interaction sociales. Ils nous donnent la possibilité de percevoir ou d’interpréter ce qui arrive à notre interlocuteur.



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Qu’est-ce que l’empathie physique ?

L’empathie physique fait référence à la capacité de ressentir les symptômes physiques d’autrui.

Pour comprendre un peu mieux, prenons l’exemple du bâillement qui surgit presque automatiquement quand on voit un autre bâillement. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un comportement empathique, mais simplement un comportement de type miroir, cette analogie nous aide à comprendre le fonctionnement de l’empathie physique.

Il est nécessaire de préciser que l’empathie physique n’est pas fréquente. La forme physique concerne des personnes très sensibles, dont les réseaux neuronaux sont plus actifs.

Cette forme d’empathie se manifeste plus fréquemment en présence de certains stimuli. Par exemple, une personne est plus susceptible de la ressentir lorsque ce qu’elle observe est en mouvement.

Mais l’inconfort n’est pas la seule chose pouvant être ressentie. Nous pouvons également éprouver de la joie, du bonheur et d’autres états d’esprit. Vous vous souvenez sûrement de cette occasion où vous avez ri juste parce que vous étiez en train d’observer quelqu’un qui riait. Selon des études à ce sujet, plus nous percevons sincèrement le rire des autres, plus ce rire est contagieux.

L’importance de contrôler l’empathie

Il ne fait aucun doute que l’empathie est une compétence positive. Cependant, il est important de prendre soin de soi pour ne pas tomber dans un extrême.

Certaines personnes endossent le rôle de “sauveurs” ou de “rédempteurs”, ce qui les amène à s’inquiéter excessivement de ce qui arrive aux autres. Et ce, au point de ressentir une fatigue compassionnelle.

L’empathie exige un équilibre, tant pour les autres que pour soi-même. Dans le cas des autres, il s’agit d’accompagner et d’encourager la personne à prendre des décisions et à être proactive dans la résolution de ce qui lui arrive. Il ne s’agit pas de l’infantiliser, mais de la pousser à agir.

Pour la personne qui fait preuve d’empathie, il s’agit de ne pas absorber les situations ou les émotions au point que cela l’affecte négativement. Un excès d’empathie conduirait à l’anxiété, à l’inconfort et à l’angoisse. Dans l’exercice de certaines professions, être trop empathique pourrait être de peu d’utilité ou nuire à une bonne performance.



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L’empathie physique est un concept complexe

L’empathie est l’une des qualités qui nous permet de nous connecter avec les autres, car elle nous aide à comprendre ce qu’ils vivent. Elle nous ouvre la voie dans les interactions sociales. Cependant, lorsque l’empathie est extrême au point de nous bouleverser complètement, elle peut impliquer un déséquilibre émotionnel et nous apporter un certain inconfort.

De nombreux professionnels recommandent de développer sa connaissance de soi. La connaissance de soi peut servir d’outil pour identifier quelles émotions nous appartiennent et lesquelles ne nous appartiennent pas. Il est ainsi possible d’établir des limites. Une bonne gestion des émotions est essentielle.

Enfin, on parle beaucoup d’empathie envers les autres, mais l’accent est rarement mis sur la considération envers soi-même. Or, faire preuve de compassion envers soi est également essentiel. Prenez soin de vous.


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