Grossesse et épilepsie : tout ce qu'il faut savoir
Vivre une grossesse et souffrir d’épilepsie est une situation qui touche 3 cas sur 1000. Ce n’est pas le problème le plus fréquent, mais nous ne pouvons pas dire non plus qu’il s’agit d’une quantité infime.
Heureusement, la plupart des bébés de mamans épileptiques ne souffrent pas d’altérations. En effet, jusqu’à 96% des femmes enceintes atteignent leur terme avec un accouchement normal, sans complications.
Grossesse et épilepsie: à savoir…
L’épilepsie se définit comme une maladie neurologique dans laquelle la personne souffre de décharges massives et synchroniques des neurones. Autrement dit, l’activité électrique des cellules nerveuses se produit en même temps dans de grandes régions du cerveau.
Cela peut alors entraîner ou non des convulsions. Il existe une différence entre les crises d’épilepsie et l’état convulsif. Ils ne vont pas toujours ensemble, bien qu’ils le soient dans la croyance populaire. Quoi qu’il en soit, la décharge électrique s’exprime toujours par un symptôme quelconque, qui peut être une absence ou un petit mouvement localisé.
Lors de la grossesse, le corps de la femme change par l’action des hormones, en particulier de la progestérone. En général, elle vit des modifications dans l’appareil génital, reproducteur, au niveau du système cardiaque ainsi que dans les tissus mous. On peut dire que quasiment toutes les cellules sont touchées, d’une manière ou d’une autre.
Par ailleurs, l’augmentation ou la diminution significative des épisodes convulsifs pendant la grossesse n’ont pas été remarquées. Les études épidémiologiques à ce sujet affirment que le foetus n’a pas d’influence dans l’épilepsie.
Quoi qu’il arrive, lorsque le sommeil de la femme enceinte n’est pas suffisant en raison d’insomnie, des problèmes plus graves se présentent. En général, les crises d’épilepsie augmentent si le manque de sommeil se concentre sur le dernier trimestre de grossesse. Cependant, nous ne savons pas exactement si le coupable ultime est le mauvais repos, le stress ou le facteur hormonal lui-même.
Par contre, des problèmes dans la concentration des médicaments utilisés pour traiter l’épilepsie ont été relevés. Rappelons que les femmes épileptiques enceintes prennent déjà un traitement, et que la grossesse modifie le volume total de sang circulant ainsi que sa répartition dans les tissus corporels.
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Les médicaments antiépileptiques pendant la grossesse
Les médicaments anticonvulsifs souvent prescrits possèdent comme effet indésirable les malformations congénitales. Cela pose un dilemme lorsqu’il s’agit de prendre en charge et de suivre la grossesse d’une femme épileptique.
Si l’on compare l’incidence des malformations congénitales chez les enfants nés de mères épileptiques avec celle des enfants de femmes non épileptiques, nous constatons des différences notoires. Alors qu’au sein de la population générale, il y a une malformation tous les 100 accouchements, chez les personnes sous traitement antiépileptique, le risque est jusqu’à trois fois plus élevé.
La probabilité d’une naissance à risque augmente quand la future mère prend plusieurs médicaments à la fois. C’est une situation courante chez les patientes épileptiques qui ne réagissent pas bien aux traitements habituels. Le médecin commence alors à combiner différentes doses afin d’obtenir une réduction des convulsions.
En polythérapie, qui consiste à administrer différents médicaments en même temps, des malformations congénitales ont été détectées lors de la combinaison de médicaments tels que le valproate et la carbamazépine. Chez le foetus, le système nerveux central est le plus touché.
Souvent, les médecins qui suivent la planification d’une grossesse suggèrent une diminution des doses d’antiépileptiques à des niveaux sûrs. Parfois des quantités infimes d’un seul médicament peuvent être administrées si la patiente n’a pas eu de crises convulsives depuis plus de 9 mois.
Toutefois, cette réduction ne peut être effectuée que par un professionnel médical ou un spécialiste. Ni la patiente, ni les membres de la famille, ni quiconque n’ayant pas l’autorité nécessaire ne peut prendre cette décision. En effet, le risque de ne pas prescrire la bonne dose est élevée et les conséquences, graves.
Existe-t-il un risque de convulsions pendant la grossesse ?
Même si les statistiques ne font pas clairement état d’une augmentation ou d’une diminution des convulsions pendant la grossesse, elles se produisent. Si la patiente avait des crises fréquentes, cela se poursuivra pendant la grossesse.
Par ailleurs, les états convulsifs présentent des risques pour la mère et pour le foetus. L’un des plus gros problèmes est l’hypoxie, autrement dit le manque d’oxygénation des tissus pendant la crise. Si le placenta ne reçoit pas suffisamment d’oxygène, le fonctionnement des organes en développement du bébé peut être affecté.
De même, les traumatismes sont également une complication des crises épileptiques qui devient problématique chez une femme enceinte. Lorsqu’elle perd conscience pendant l’épisode convulsif, la patiente peut chuter et se blesser dans des zones sensibles telles que le crâne ou le ventre, désormais plus grand du fait de l’utérus qui retient le foetus.
Le taux de mortalité des femmes enceintes épileptiques est plus important que chez les autres femmes. Bon nombre de ces décès, estimés à environ 1 pour 1000 grossesses, sont attribués à une Mort Subite et Inexpliquée en Epilepsie (MSIE).
La MSIE (ou SUDEP) est un décès sans cause apparente, sans étouffement ni traumatisme, se produisant chez les personnes épileptiques. L’origine du syndrome est méconnue, mais on sait qu’il existe des facteurs de risque sur lesquels il est possible d’agir afin de réduire la possibilité de son apparition.
Une femme épileptique enceinte ne devrait jamais dormir seule, ou sur le ventre. De plus, dans la mesure du possible, sa famille ou ses amis devraient être formés aux premiers secours pour l’assister.
Découvrez davantage : Crises d’épilepsie : comment agir ?
Grossesse et épilepsie : que faut-il retenir ?
Vivre une grossesse avec une épilepsie est possible. Cependant, cela exige un contrôle et un suivi stricts de la part du médecin traitant et la prise de précautions qui réduisent les risques associés.
Le traitement se poursuit selon la prescription des professionnels. Il se peut qu’ils ajustent les dosages et quantités. Cependant, la femme enceinte ne doit jamais décider d’elle-même d’arrêter ou de changer la dose du médicament.
Enfin, l’accouchement doit être programmé à l’avance, dans des lieux spécifiques, avec une équipe médicale expérimentée. L’option d’une césarienne est valable et doit résulter d’un dialogue entre l’obstétricien et la femme enceinte. Plus la communication entre les parties concernées est importante, meilleurs seront les résultats à la fin du processus.
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