Les cuisinières à gaz devraient-elles être réglementées ?
Cependant, au-delà de la discussion qui a envahi les réseaux sociaux, la Commission de sécurité des produits de consommation (CPSC) a précisé qu’il n’y a actuellement aucune restriction. Des analyses des conditions qui pourraient augmenter les risques sont menées, mais elles ne sont pas conclues et il ne semble pas y avoir de projet de loi spécifique pour le moment.
Même ainsi, les scientifiques ont publié l’année dernière des conclusions qui ont soulevé le niveau d’alarme. D’une part, la Harvard School of Public Health a signalé que les produits chimiques volatils dans le gaz naturel pourraient être liés à des maladies chroniques. Les résultats peuvent être consultés dans l’article paru en 2022.
De même, Gruenwald et ses collègues ont découvert que les cuisinières à gaz intérieures pouvaient expliquer une partie de la population asthmatique infantile aux États-Unis. Selon leurs projections, retirer ces articles des maisons permettrait d’éviter jusqu’à 20 % des nouveaux cas diagnostiqués.
CPSC enquête sur les émissions de gaz des cuisinières et explore de nouvelles façons de faire face aux risques pour la santé.
Quel serait le risque de ne pas réglementer les cuisinières à gaz ?
Les cuisinières à gaz effectuent une combustion qui provoque des changements chimiques. Ces changements entraînent une production accrue de certaines substances qui ne sont pas anodines. Parmi elles, le dioxyde d’azote ou NO2.
En effet, le NO2 forme une famille de gaz appréciés depuis des décennies pour leur impact sur la santé. En plus des cuisinières à gaz, ils apparaissent dans l’air lorsque la combustion des véhicules à moteur se produit et lorsqu’il y a des incendies dans les forêts.
Le NO2 donne naissance à une suspension de particules minuscules appelées PM2,5 (matière particulaire fine). L’inhalation par les humains affecte le système respiratoire, altérant la fonctionnalité des poumons.
NO2 et MP2.5 enflamment chroniquement les voies respiratoires.
C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) établit des limites d’exposition considérées comme non nocives pour la population. Toutes ces valeurs maximales ont été recueillies dans les directives de l’OMS sur la qualité de l’air. Cependant, des voix d’experts ont déjà répété à travers les médias officiels que l’application dans les grandes villes est très médiocre.
Fuite de méthane
Le méthane est un autre élément préoccupant dans ce contexte. Réglementer les cuisinières à gaz impliquerait également d’analyser les éventuelles pertes de cette substance, qui a tendance à fuir même si l’appareil est éteint.
Des enquêtes environnementales dans les grandes villes, nous savons que le méthane a une influence sur la prévalence des problèmes respiratoires dans les communautés. Sa forte concentration augmente les cas d’asthme et de toux chroniques.
Ces fuites auraient un effet négatif plus important dans les ménages à faible revenu, où les cuisinières sont installées dans de petites pièces avec peu de ventilation. L’accumulation à long terme exacerberait la présence du toxique dans l’air et dans les voies respiratoires.
Asthme infantile et pollution de l’air
De tous les nouveaux cas d’asthme infantile détectés, 13 % sont attribuables à la pollution de l’air. Cela a été établi par la Société chilienne de pneumologie pédiatrique.
Cela comprend toutes les sources d’émissions de gaz dans l’atmosphère. Mais en transférant le modèle aux maisons, on peut en déduire que la concentration des mêmes substances sous le toit d’une maison serait suffisante pour reproduire le problème à plus petite échelle.
C’est ce que Gruenwald et ses collaborateurs ont analysé dans la publication dont nous avons parlé au début. Le problème pour l’avenir, selon les auteurs, est que près de la moitié des foyers américains cuisinent au gaz, il faut donc s’attendre à ce que l’association persiste et même augmente l’incidence de l’asthme.
En Espagne, le problème n’est pas mineur. Des études dans le pays soulignent que le NO2, l’ozone et les PM2,5 dans l’air entraînent l’apparition précoce de symptômes asthmatiques pendant l’enfance et l’adolescence.
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Que faire de nos cuisinières à gaz ?
Pour l’instant, il n’y a pas de projet de réglementer les cuisinières à gaz par une loi spécifique. Il existe des recommandations générales à leur sujet et certains plans économiques aux États-Unis pour recevoir un remboursement s’ils sont remplacés par un appareil électrique.
En cas de cuisson avec ces cuisinières, il est nécessaire de confirmer que la ventilation de la zone est adéquate. En cas de doute, mieux vaut ouvrir une fenêtre pour favoriser le mélange avec l’air extérieur.
Si vous louez une maison équipée d’une cuisinière à gaz, vous devez également vérifier que le propriétaire s’est conformé à la réglementation de votre espace conformément aux lois locales. Presque tous les pays établissent le nombre de bouches d’aération, leur taille et l’emplacement idéal.
Il est également possible de combiner les modes de cuisson pour ne pas utiliser exclusivement le gaz naturel. Si vous avez un four électrique, un micro-onde ou des bouilloires électriques, nous pouvons fractionner les préparations pour privilégier l’utilisation d’autres énergies.
La présence d’une personne asthmatique dans la famille est l’une des principales raisons de se conformer à ces conseils avec diligence. Il s’agit de réduire les facteurs de risque qui pourraient conduire à une crise d’asthme aiguë.
Les mêmes critères s’appliquent aux femmes enceintes et aux jeunes enfants. Ce sont des populations beaucoup plus sensibles aux effets de la pollution de l’air par des gaz nocifs.
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