Psychologue d'urgence : regard sur son importance et ses fonctions

Un psychologue d'urgence évalue la situation qui s'est présentée et essaie de montrer de l'empathie et du soutien aux personnes touchées. Prévoyez un espace d'écoute.

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 27 septembre, 2022

Quand on pense à des situations catastrophiques, il faut aussi penser à la possibilité d’un traumatisme psychologique. Ce sont des situations exceptionnelles qui modifient le cours quotidien des choses. Par conséquent, le rôle d’un psychologue d’urgence est essentiel.

Son rôle est de contenir ce que les autres ressentent et d’être la “tête pensante” qui aide à ordonner et à organiser. Voyons quelles sont ses autres fonctions.

L’importance du psychologue d’urgence

Les psychologues d’urgence sont ceux qui prodiguent les premiers soins psychologiques. La capacité de réponse et l’attention qu’une personne reçoit dès qu’un impact se produit sont essentielles pour son rétablissement ultérieur. D’où l’importance du rôle du psychologue d’urgence.

En premier lieu, il recherche la sécurité et l’endiguement des victimes. Dans un deuxième temps, il leur offre l’espace pour se connecter avec leurs propres ressources d’adaptation personnelles. C’est aussi un facilitateur des processus de deuil, quelle qu’en soit la cause (perte d’un être cher, de biens matériels, déracinement). Notamment dans les cas où des défenses telles que l’évitement ou le déni sont activées.

Les fonctions

Parmi les principales fonctions et objectifs du psychologue d’urgence, figurent les suivantes :

• Réduction du niveau de stress initial, causé par le traumatismeOfferte d’un sentiment de sécurité de plusieurs façons.
  • Par exemple, stabiliser ceux qui sont en état de choc, aider à évacuer la personne de la zone sinistrée, répondre aux besoins de base de la faim, de la soif, de l’hygiène, du logement
• Aide dans la prise de décisions pour trouver une solution
• Évaluation des besoins et de l’impact psychoémotionnel des victimes
• Aide pour la récupération et la réhabilitation ultérieures
• Évaluation de l’existence d’un réseau de confinement et de soutien via la recommandation d’espaces et de ressources à cet effet
• Adaptation aux nouvelles circonstances qui surviennent
• Promotion des stratégies d’adaptation
• Analyse de la situation des sinistrés et anticipation des scénarios, avec suivi possible

Comment travaille un psychologue d’urgence ?

Tout d’abord, un psychologue d’urgence agit dans la sérénité et le calme. Bien que comme tout être humain il ressente des émotions, il apprend à les gérer pour ne pas charger plus de tension au moment critique.

Il maintient même la tempérance dans les cas où il y a des gens “débordés”. La maîtrise de soi et la vocation sont deux de ses qualités essentielles.

D’autre part, il agit aussi de manière mesurée. Il est capable d’offrir de l’aide, mais aussi de respecter l’intimité, d’être proche sans envahir.

Le psychologue d’urgence fait preuve d’empathie, en s’adaptant aux différentes situations. C’est-à-dire qu’il est capable de prendre en compte les caractéristiques de la personne qu’il doit aider. Les besoins d’un enfant ou d’une personne âgée en cas de catastrophe ne sont pas les mêmes.

Il est également capable de faire une lecture de la société dans laquelle il apporte son aide. Il existe certaines cultures où certaines pratiques ou suggestions ne sont pas acceptées, par exemple.

Un psychologue d’urgence travaille à partir de l’écoute. Il ne fait pas de fausses promesses, mais il n’offre pas non plus un “non” clair.

Les 4 actions clés d’un psychologue d’urgence

Nous pouvons synthétiser les actions d’un psychologue d’urgence en 4 points :

1. Préparation : il s’informe sur ce qui s’est passé et cherche des ressources (brochures, recommandations pour les centres d’assistance, aides gouvernementales) qui peuvent accompagner la réponse.
2. Observation : il effectue une analyse générale de la situation et s’adapte. Il observe également les comportements individuels et collectifs. Il favorise la sécurité des personnes et facilite le confort émotionnel et le sentiment de protection.
3. Écoute : il est attentif aux besoins, et valide les émotions et les réponses. Il ne juge pas, il explique que toutes les réactions sont “normales” et invitez les personnes à s’exprimer librement. Il rappelle que ce qui est « anormal », c’est la situation d’urgence ou de catastrophe.
4. Connection : il demande à la personne son nom et se réfère à elle par son nom. Il fait preuve d’empathie, et agit avec une vocation de service. Il aide la victime à se concentrer sur le moment présent, cherchant à atténuer les soucis futurs. Il favorise un climat de confiance.

Il faut prendre soin de ceux qui prennent soin des autres

Un aspect très important à souligner est que les psychologues d’urgence se consacrent aux soins des personnes en période de grand stress. Dès lors, leur quotidien oscille entre adrénaline et situations extrêmes.

En ce sens, il est nécessaire de soigner ceux qui soignent, afin d’éviter le syndrome d’épuisement professionnel. Celui-ci consiste en un épuisement extrême, dû à une situation de stress soutenu pendant une période prolongée.

On peut prendre comme référence proche le burnout subi par le personnel de santé pendant la pandémie. C’était une circonstance sans précédent, qui s’est produite à l’échelle planétaire, persistante et avec peu de connaissances et de certitude sur la façon d’agir.

Il est nécessaire de fournir des espaces de repos et de prodiguer des soins personnels à ces professionnels. Autrement, nous courons le risque qu’ils se sentent dépersonnalisés.