Qu'est-ce que la philosophie hellénistique ?

La philosophie hellénistique est un courant de pensée originaire de la Grèce antique. Les diverses écoles philosophiques de ce courant rompaient avec la tradition philosophique de Platon et d'Aristote.
Qu'est-ce que la philosophie hellénistique ?
Maria Alejandra Morgado Cusati

Rédigé et vérifié par la philosophe et psychologue Maria Alejandra Morgado Cusati.

Dernière mise à jour : 02 novembre, 2022

La philosophie hellénistique est un courant de pensée qui est apparu dans la Grèce antique. Sa période va de la mort d’Alexandre le Grand en 323 avant J.-C, à l’invasion de la Macédoine par les Romains en 148 avant J.-C.

Au cours de cette étape, les cités grecques ont perdu leur souveraineté, de sorte qu’Athènes a cessé d’être le centre culturel, politique et commercial de la Méditerranée. Les cités-États ont donc cédé la place aux monarchies hellénistiques. Conséquence de cela : cette période a été marquée par l’instabilité politique et par l’accentuation des différences entre les classes sociales.

Dans ce contexte, est né un courant de pensée marqué par une opposition aux écoles aristotélicienne et platonicienne. La plupart des philosophes de l’époque privilégiaient la conduite pratique, ainsi que le bien-être individuel et social, à l’étude métaphysique.

Les principales caractéristiques de la philosophie hellénistique

La philosophie hellénistique est composée de plusieurs écoles qui, bien qu’elles ne partagent pas les mêmes postulats, ont des points communs entre elles. C’est pourquoi elle est classée comme un courant de pensée défini. Ses principales caractéristiques sont les suivantes :

  • La philosophie hellénistique se soucie plus du bonheur individuel et de la sécurité personnelle, que de rechercher une vérité universelle.
  • Ce courant de pensée recherche la sécurité en prenant comme référence les lois inaltérables de la nature et du cosmos. C’est pourquoi une nouvelle physique et une nouvelle éthique de nature naturaliste et cosmopolite ont été élaborées.
  • La pensée scientifique se concentre sur les connaissances appliquées et spécialisées. C’est-à-dire que les philosophes de la période hellénistique s’intéressent à la résolution de problèmes concrets plutôt qu’à une compréhension globale de l’univers.
  • Un nouveau type de philosophie d’action apparaît : la philosophie comme thérapie.
  • Dans la philosophie hellénistique, le concept de l’homme change. Aristote le concevait comme un animal civique, puisque sa réalisation était liée à l’autosuffisance de la polis. Après l’effondrement de la polis, l’homme a commencé à être conçu comme un animal social, puisque sa réalisation résidait maintenant en lui-même, comme membre de l’humanité et de la nature.
  • La métaphysique passe au second plan : le philosophe n’est pas seulement quelqu’un qui sait, mais qui sait aussi vivre.
  • Avec la chute de la pensée abstraite, la philosophie a commencé à se diviser en trois branches spécifiques : l’éthique, la physique et la logique.


Les écoles de philosophie hellénistique

La philosophie hellénistique est associée à l’émergence de différentes écoles, qui partagent de nombreuses influences, mais qui font aussi l’objet de nombreuses controverses. Découvrez certaines d’entre elles ci-après.

Le cynisme

Le cynisme était une école philosophique qui a émergé au cours du 4ème siècle avant J.-C. dans la Grèce antique. Entre autres, il a défendu que le bonheur se trouvait dans une vie simple et harmonieuse avec la nature.

Pour le cynisme, l’être humain porte en lui les éléments nécessaires pour être heureux. Par conséquent, il rejette les richesses et toute forme de préoccupation matérielle. L’homme qui a le moins de besoins est l’homme le plus libre et le plus heureux. Les principaux penseurs de cette école sont Antisthène, Diogène de Sinope, Cràtes de Thèbes, Ménippe de Sinope et Démétrios le cynique.

Le cynisme ne donne pas la priorité à l'argent.
Le cynisme ne donne pas la priorité aux biens. Au contraire, il postule que le bonheur est dans l’austérité.

Le cyrénaïsme

Fondé au 5ème siècle avant J.-C., ce courant se concentrait sur les questions éthiques. Pour les Cyrénaïques, le bien s’identifie au plaisir, mais un plaisir spirituel.

Quant à leur théorie de la connaissance, les Cyrénaïques soutenaient qu’elle était subjectiviste (propre à l’individu) et sensualiste (obtenue par les sens). Ses principaux représentants sont Aristippe de Cyrène, Ptolémée d’Éthiopie, Antipatros de Cyrène, Aristippe le Jeune, Théodore l’athée et Hegesias de Cyrène.

L’épicurisme

L’épicurisme est une doctrine philosophique née au IVe siècle avant J.-C. en Grèce et à Rome. Il a défendu que le bonheur s’obtenait par la satisfaction intelligente des plaisirs. Il comprenait le bonheur comme l’absence de douleur ou de tout type d’affliction, comme la faim, la tension sexuelle ou encore l’ennui.

Le stoïcisme

Le stoïcisme était une doctrine philosophique fondée en 311 avant J.-C. Il stipulait que toute réalité devait être étudiée à partir de trois disciplines : la logique, la physique et la morale.

Ses principaux représentants sont Zénon de Kition, Ariston de Chios, Cléanthe, Chrysippe de Solies, Zénon de Tarse, Panéthios de Rhodes, Posidonios, Cicéron, Epictète, Sénèque et Marco Aurèle.



Le pyrrhonisme

Le pyrrhonisme a été fondé au 3ème siècle avant J.-C. par Pyrrhon. Ce courant avait pour principe de remettre en cause tout ce qui pouvait être considéré comme vrai.

Son objectif était d’atteindre l’ataraxie (être mentalement imperturbable), ce qui est possible par épochè (suspension du jugement) sur des questions non évidentes (c’est-à-dire des questions de croyance). Ses principaux penseurs étaient Pyrrhon, Timon le Silographe et Énésidème.

Le néoplatonisme

Le néoplatonisme était une doctrine philosophique qui cherchait à unir la philosophie de Platon avec celle d’Aristote, Pde ythagore, de Zenon de Kition et la mystique orientale. Sa pensée s’est étendue jusqu’au Moyen Âge. Ses principaux penseurs étaient Plotin, Porphyre, Iamblichus et Hypatie.

Platon a inspiré le néoplatonisme de la philosophie hellénistique.
Les néoplatoniciens ont essayé de concilier les idées d’Aristote et de Platon.

La philosophie hellénistique en contexte

En résumé, la philosophie hellénistique est née à la suite des changements politiques et culturels qui ont eu lieu dans la Grèce antique après la mort d’Alexandre le Grand. Ce courant se caractérise par une rupture avec la tradition philosophique de Platon et d’Aristote. C’est pourquoi il est considéré comme un mouvement de pensée avec ses propres caractéristiques déterminantes.


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