Qu'est-ce que la strongyloïdose et comment se transmet-elle ?
La strongyloïdose est une maladie parasitaire causée par Strongyloides stercoralis, un pathogène capable de se reproduire dans l’intestin humain. S’il est vrai que la majorité des cas sont légers, elle peut être mortelle chez des patients avec un système immunitaire déficient.
Il s’agit d’un problème de santé publique dans les pays en voie de développement, même s’il existe des foyers de cette pathologie dans le monde entier. Vous voulez en savoir un peu plus à ce sujet ? Poursuivez votre lecture !
Quels sont ses symptômes ?
Un patient atteint de strongyloïdose peut présenter de multiples manifestations cliniques, beaucoup d’entre elles n’étant pas spécifiques. Par conséquent, lorsqu’on consulte un médecin, le diagnostic met du temps avant d’être établi, à moins que la personne provienne d’une zone endémique.
Certains des symptômes les plus fréquents sont une douleur abdominale diffuse, un saignement à travers les selles, une diarrhée et des vomissements occasionnels. En dehors de l’appareil digestif, on peut voir se présenter un mal-être général, des éruptions cutanées et une perte de poids non explicable.
Les personnes avec un certain degré d’immunosuppression présentent des formes sévères de la maladie. Nous vous en parlerons un peu plus tard.
Qu’est-ce qui la cause ?
L’infection par le parasite Strongyloides stercoralis est l’événement qui donne lieu à la maladie. Ce type de micro-organismes se caractérise par le fait qu’il a plusieurs cycles de vie au cours desquels sa forme change constamment, quand il existe un environnement idéal pour sa reproduction.
Le plus surprenant de Strongyloides stercoralis est qu’il peut réussir à se développer à l’intérieur de l’organisme humain. Pour que l’infection se maintienne pendant des mois ou des années, il n’est pas nécessaire que le patient s’infecte de façon continue car le parasite se reproduit en lui.
Les symptômes digestifs provoqués par la parasitose peuvent s’étendre vers d’autres organes quand il y a une expansion des parasites qui traversent la paroi intestinale.
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Facteurs de risque
En dehors du corps humain, le parasite a la capacité de vivre dans la terre. On le retrouve plus fréquemment dans des communautés où l’être humain a tendance à déféquer à l’extérieur.
La voie d’entrée la plus commune dans l’organisme est à travers la peau, quand les personnes marchent pieds nus sur le sol contaminé. À partir de là, le parasite pénètre la voie sanguine et l’appareil respiratoire.
Ensuite, il est dégluti jusqu’à se loger dans l’appareil digestif, où il trouve les conditions idéales pour se reproduire. Par conséquent, les facteurs de risque les plus importants pour son acquisition sont les suivants :
- Vivre dans des environnements ruraux.
- Avoir de mauvaises conditions socio-économiques.
- Souffrir d’un type d’immunodépression.
Diagnostic de la strongyloïdose
Les médecins utilisent plusieurs méthodes pour procéder au diagnostic. Parmi elles, nous trouvons :
- Biométrie hépatique complète : elle pourrait révéler une augmentation des éosinophiles dans le sang. Il s’agit d’un type de cellules liées à la réponse face à des infections par des parasites.
- Examen des selles : si, bien souvent, il peut se révéler négatif, il existe des techniques spécifiques capables de détecter le parasite. La plus efficace s’appelle la méthode de Baermann.
- ELISA : c’est une technique de biologie moléculaire capable d’identifier des anticorps contre le parasite dans des échantillons du patient.
Traitement disponible
Il existe plusieurs traitements spécifiques pour la maladie, même si, en général, il faut aussi contrôler les autres maladies capables de provoquer une immunosuppression chez un groupe important de patients.
Les médicaments les plus prescrits sont les suivants :
- Ivermectine.
- Thiabendazole.
- Albendazole.
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Possibles complications de la strongyloïdose
Quand le système immunitaire d’un patient se retrouve touché, la reproduction du parasite s’accélère de façon considérable. Ceci entraîne comme conséquence un phénomène appelé syndrome d’hyperinfection, au cours duquel ces organismes pénètrent les parois de l’intestin.
Avec cette modalité, ils atteignent des organes comme le cerveau, le foie et l’appareil urinaire. N’importe laquelle de ces formes s’associe généralement à une diarrhée, une douleur intense, de la fièvre et une usure chronique.
Les manifestations chroniques ont tendance à apparaître après un épisode d’immunosuppression, comme la consommation de corticostéroïdes.
Les examens de la matière fécale permettent de détecter certaines parasitoses pendant que ces dernières restent dans l’intestin.
Attentes et prévention
Peu de patients développent des cadres cliniques sévères de cette maladie. En fait, beaucoup peuvent rester sans symptômes pendant des années en raison de la capacité qu’a le parasite à se loger et à se reproduire dans l’intestin des êtres humains.
Malgré cela, à cause des potentiels effets négatifs sur la santé que peuvent provoquer les cas les plus graves, on recommande dans certaines zones de réaliser une détection précoce de la strongyloïdose avant d’entamer certains traitements avec des stéroïdes.
D’autres mesures de prévention de base incluent l’utilisation de chaussures spéciales pour les travailleurs des zones rurales, une bonne hygiène personnelle et une instruction des enfants sur les risques de mettre de la terre dans la bouche lors de leurs activités à l’air libre.
La strongyloïdose : un exemple de parasitose qui peut être mortelle
Bien que la majorité des cas soient recensés dans des pays en voie de développement, il existe encore des zones endémiques dans des pays développés. La bonne promotion des habitudes d’hygiène est généralement suffisante pour prévenir la strongyloïdose. Néanmoins, il est toujours conseillé de consulter son médecin de confiance lorsqu’on présente les premiers symptômes.
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