Qu'est-ce que le régime ADN ?
L’idée de l’existence d’un régime ADN existe depuis plus de dix ans. Ses défenseurs remontent même son origine aux années 1950, avec les premiers signes d’une nutrition individualisée à l’extrême.
De nos jours, cela fait référence au domaine d’étude spécifique et concis qu’est la nutrigénétique. Au sein de la nutrition, il s’agit de l’étude de l’influence de nos gènes sur la réaction de l’organisme à différents nutriments.
Cette tendance repose sur l’hypothèse que nous n’obtenons pas tous les mêmes effets corporels en mangeant les mêmes aliments. Un régime quelconque n’entraîne pas une perte de poids égale chez les uns et chez les autres. La question se pose alors de savoir quel est le facteur qui provoque cette réaction différente.
Le régime ADN est une théorie qui place le codage génétique individuel à l’origine des différences. Selon lui, certains nutriments suivraient des voies métaboliques différentes en fonction de chaque génome, y compris au sein d’une même famille.
Comme pour tout, la nutrigénétique et le régime ADN ont leurs défenseurs et leurs opposants. La médecine de précision, de plus en plus populaire, se positionne en leur faveur. Cependant, certaines études scientifiques réfutent l’efficacité de ce régime. Nous vous en expliquons davantage dans les lignes suivantes.
La relation entre l’obésité et l’ADN
La problématique de l’obésité est considérable. Les individus ont tendance à être de plus en plus en surpoids à chaque décennie qui passe. Les changements dans le mode de vie ainsi qu’une alimentation hypercalorique ont des répercussions sur le poids corporel.
En tant que théorie, le régime ADN accorde une grande importance au génome individuel comme facteur déterminant de la prise de poids. Le surpoids de la plupart des individus pourrait donc s’expliquer par le manque de précision de leur alimentation.
La vérité est que l’obésité est une pathologie multifactorielle. Il est vrai que la génétique peut jouer un rôle. Toutefois, il serait risqué de lui attribuer une importance supérieure à celle qu’on lui connaît réellement.
Rappelons qu’en 2007, l’étude annonçant la découverte du gène de l’obésité a été publiée. Nommé gène FTO, les chercheurs ont suggéré que si ce gène était défectueux au sein de l’ADN, cela se traduirait par une utilisation moindre des kilocalories qui sont stockées sous forme de graisse.
La déficience du gène FTO parmi les populations européennes a été découvert chez 44 % des sujets participants. Cela représente moins de la moitié de la population, et cette fréquence n’expliquerait pas tout le surpoids.
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Le projet de défense du régime ADN
Le projet Food4Me est sans aucun doute la recherche à plus grande échelle menée sur le régime ADN. Il s’agit d’une étude multicentrique portant sur plus de 1200 personnes et financée par l’Union Européenne. L’idée fondamentale est d’évaluer les distinctions entre les différents groupes de population qui suivent des régimes basés sur une approche différente :
- Un groupe élabore son propre régime en cherchant des informations sur Internet, sans l’avis d’un spécialiste.
- Le second groupe suit un régime fondé sur les connaissances traditionnelles en matière de nutrition, à partir de données mesurables telles que le poids et la taille. Ainsi que certains paramètres d’analyses sanguines.
- Le dernier groupe suit un régime ADN. La carte génétique de ces individus est élaborée, puis un schéma nutritionnel leur est proposé en fonction de leur génome.
L’hypothèse initiale est que le troisième groupe subira une perte de poids plus durable et plus saine que les deux autres. Les résultats définitifs ne sont pas encore disponibles. Mais dès qu’ils seront publiés, nous disposerons d’une approche plus réaliste de la nutrigénétique.
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Les opposants au régime ADN
L’université de Stanford a réalisé une étude scientifique avec plus de 600 sujets. La recherche s’intitulait DIETFITS et partait de l’hypothèse que le régime ADN n’était pas efficace.
La population étudiée a donc été séparée en deux groupes. L’un d’eux a suivi un régime pauvre en glucides, tandis que l’autre, au contraire, a suivi un programme pauvre en graisses. Les résultats comparatifs signalent que le génome n’a eu aucune influence sur la perte de poids dans les deux groupes.
Après une année de régime, les deux groupes ont enregistré une perte de poids significative de l’ordre de 5 à 6 kilos. Bien qu’ayant des génomes différents, l’ADN n’a pas été l’élément déterminant dans la perte de masse corporelle, mais bel et bien le régime strict élaboré de façon conventionnelle.
La nutrition personnalisée existe déjà
Le débat à propos du régime ADN est présent depuis plus de dix ans. Il semble inévitable que la médecine individualisée progresse. En effet, les cliniques nutritionnelles basées sur le génome existent déjà. Il appartiendra donc aux usagers d’être suffisamment informés afin de distinguer les fausses informations des effets réels.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Stanton, Michael V., et al. “DIETFITS study (diet intervention examining the factors interacting with treatment success)–Study design and methods.” Contemporary clinical trials 53 (2017): 151-161.
- Hernández Fernández, Rolando A. “Genoma y ambiente en la génesis de la obesidad.” Revista Cubana de Genética Comunitaria 7.1 (2013): 5-11.
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