Qu'est-ce que l'effet Ganzfeld ?

L'effet Ganzfeld soutient que, sous certaines conditions, nous sommes capables de communiquer par télépathie. Est-ce vraiment possible ?

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 04 mai, 2023

Que se passerait-il si nous faisions taire la perception d’une manière ou d’une autre et la dirigeions vers certains points d’intérêt ? Que réaliserions-nous ? L’effet Ganzfeld cherche à expliquer cela.

Nous sommes habitués à recevoir des informations en permanence. Nous sommes dans la voiture et nous sommes capables de faire attention aux autres véhicules et d’anticiper le mouvement d’une fille qui va courir après son ballon. Nous sommes également capables de détecter qu’une mauvaise odeur provient d’un sac qui est assis sur le siège arrière depuis des jours, pendant que nous écoutons notre chanson préférée.

L’effet Ganzfeld cherche à expliquer ce qui se passe lorsque le cerveau est confronté à un champ homogène d’attention et de stimulation. L’hypothèse est qu’il va essayer de compenser ce qu’il perçoit comme un manque, puisqu’il est habitué à une stimulation constante.

Que signifie l’effet Ganzfeld ?

Il est également appelé champ total ou champ de stimulation uniforme et non structuré, car il s’agit de réduire l’apport d’informations par les sens. Il renvoie au potentiel de la personne à percevoir d’autres informations de manière extrasensorielle. On parle de perception extrasensorielle (PES).

Face à cette situation exceptionnelle, ceux qui se consacrent à la parapsychologie considèrent que c’est une atmosphère propice pour pouvoir se connecter et percevoir les pensées ou les signaux des personnes qui les entourent. Ce serait donc un environnement qui favorise les phénomènes surnaturels.

L’effet Ganzfeld soutient qu’une situation d’hallucination visuelle ou auditive serait également permise. Par exemple, un son monotone constant, tel qu’un bruit blanc, agirait comme un facilitateur de la condition.

L’origine de l’effet Ganzfeld

L’un des premiers chercheurs à avoir mené des expériences sur l’effet Ganzfeld fut Charles Honorton. S’est ensuivie la méta-analyse de Ray Hyman, qui a suggéré quelques correctifs basés sur la détection d’incohérences.

Honorton et Hyman ont publié une déclaration encourageant d’autres chercheurs à continuer les tests pour obtenir plus de résultats. Une nouvelle étape d’expérimentations s’est ouverte, orientées vers un Ganzfeldautomatisé avec un certain support technologique, en suivant les recommandations et en essayant de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’auparavant.

D’après ce qui a été exposé par Dalton, des améliorations ont été obtenues et certaines conditions de réplicabilité des résultats ont été atteintes.

Quelle est l’expérience sur l’effet Ganzfeld ?

De manière synthétique, l’expérience se déroule en différentes étapes :

1. On place une personne, appelée récepteur, dans une pièce qui ne devrait avoir qu’un canapé ou un meuble où elle peut être confortable et se détendre. La pièce doit être dépourvue de tout autre type de stimulation. Dans cette phase, le receveur doit atteindre un état de relaxation complète.
2. Au bout d’un moment, il faut vérifier que le récepteur est détendu, mais pas endormi. Pour ce faire, vous pouvez lui demander de manière très douce comment il va.
3. Dans la deuxième phase, l’autre participant (l’émetteur) est exposé à certaines images qui doivent être envoyées ou transmises par télépathie au destinataire. La personne qui mène l’enquête doit décrire ce qui arrive aux deux personnes.
4. Enfin, lorsque l’émetteur a fini de transmettre ce qu’il a vu, le récepteur doit essayer de visualiser les images émises. Il peut obtenir de l’aide en posant quelques questions.

Observations

Outre l’intérêt qu’il suscite, l’effet Ganzfeld a aussi ses détracteurs. Certains soutiennent qu’il s’agit d’une expérience non scientifique qui manque de rigueur et d’une méthode fiable.

De plus, ils soulignent qu’il appartient davantage au domaine de la parapsychologie et au monde de l’ésotérisme qu’à la psychologie. Ils renforcent encore leur critique en précisant qu’il est très difficile d’atteindre certains états, même dans des conditions expérimentales et sans consommation de substances.

Enfin, s’agissant d’une situation expérimentale, ils alertent sur les précautions à prendre, ainsi que sur les conditions dans lesquelles cette expérience est réalisée.

Que disent les partisans de l’effet Ganzfeld ?

Les défenseurs affirment, eux, que l’effet Ganzfeld a beaucoup à apporter à la révolution scientifique. C’est-à-dire à d’autres façons de comprendre et de faire de la science.

Par exemple, certains soulignent que ses contributions sont très importantes pour la psychologie transpersonnelle. Celle-ci se caractérise par la recherche de dépassement ou de transcendance du paradigme matérialiste, considéré comme insuffisant pour expliquer la réalité.

Les partisans de l’effet Ganzfeld et de ses postulats rappellent qu’il ne faut pas se limiter à croire qu’il n’y a qu’une seule façon de penser, d’interpréter, de recevoir ou de communiquer l’information. Dès lors, ils trouvent acceptable, voire fascinant, que ces informations arrivent par d’autres canaux que les canaux traditionnels. C’est ce qu’ils appellent cognition anormale ou transfert anormal.

À cet égard, Kathy Dalton (1997) ajoute que bon nombre de ces mythes concernant l’effet Ganzfeld sont en train d’être démolis en raison de l’obtention de résultats similaires. C’est une condition ou une exigence de toute méthode scientifique.

Il y a encore beaucoup à dire

Les états cérébraux continuent de susciter des attentes chez les chercheurs, car le cerveau a toujours démontré sa richesse et sa complexité. Il n’est donc pas surprenant que de différentes disciplines et domaines (scientifiques et non scientifiques) cherchent à découvrir tout ce potentiel.