Suicide chez les personnes âgées : facteurs de risque et conseils de prévention
Le suicide est une réalité qui touche des personnes de toutes origines et de tous horizons, de toutes classes sociales et, bien sûr, de tous âges. Cependant, à chaque étape de la vie, la mort volontaire présente des particularités en termes de facteurs de risque et de possibilités de prévention. Pour cette raison, nous explorons aujourd’hui le suicide chez les personnes âgées et ses caractéristiques associées.
Le suicide est la principale cause de décès non naturel en Espagne. Cette tendance est de plus en plus fréquente chez les personnes âgées.
Pour comprendre ses causes, nous devons recourir à des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Nous sommes confrontés à un phénomène complexe, bien qu’évitable dans de nombreux cas.
Le suicide chez les personnes âgées et ses particularités
Le comportement suicidaire va de l’idéation suicidaire à la planification et à l’exécution d’une mort volontaire. Cependant, il ne se présente pas de la même manière dans toutes les tranches d’âge.
S’intéressant aux personnes âgées (personnes de plus de 60-65 ans), nous dirons qu’il présente les particularités suivantes :
- La personne âgée planifie bien son suicide et le fait rapidement. Les suicides impulsifs sont moins fréquents.
- Ils donnent à peine des signes et cachent généralement leurs intentions jusqu’au dernier moment.
- Il y a moins de tentatives de suicide car la plupart du temps, elles aboutissent au résultat fatal. Cela est probablement dû à l’utilisation de méthodes plus létales (telles que la pendaison ou la chute sous vide).
- Contrairement aux autres groupes d’âge, les personnes âgées ont souvent recours au suicide passif. C’est-à-dire se laisser mourir en ne mangeant pas, en ne prenant pas de médicaments prescrits ou en négligeant leur santé et leur hygiène.
Causes et facteurs de risque
La décision de mettre fin à ses jours n’a jamais une cause unique. Ceux qui se suicident le font, en général, pour se débarrasser d’une douleur qu’ils ne savent pas gérer et dont ils croient qu’elle durera toujours. Se suicider apparaît dans son esprit comme la seule option pour arrêter de souffrir ou abandonner une existence dénuée de sens.
Cependant, les personnes âgées vivent une série de conditions psychosociales qui influencent l’apparition de comportements suicidaires. Ainsi, voici quelques-uns des principaux facteurs de risque.
Retraite
La retraite est souvent le jalon qui marque le passage à la vieillesse. C’est ainsi que nous vivons à un niveau subjectif, comme le changement qui fait de nous des adultes plus âgés et nous introduit à la dernière étape de la vie. Lorsque nous prenons notre retraite, nous perdons notre rôle de travailleurs; celui qui marque généralement profondément l’identité des gens.
On se déconnecte de cet environnement de travail, on perd les relations humaines et on cesse de se sentir important et productif. Les routines quotidiennes changent et un vide peut se faire sentir.
Tout le monde n’est pas pareil, mais beaucoup de gens ont du mal à accepter cette transition et toutes les différences qu’elle fait dans leur vie de tous les jours. S’il n’est pas géré correctement, il peut causer un énorme inconfort.
Déficience physique et dépendance
En vieillissant, il est courant que la santé se détériore. Nous ne sommes plus aussi agiles qu’avant, ni physiquement ni mentalement.
Nous pouvons perdre la vue, l’ouïe et la mobilité. Cela fait de nous des personnes de plus en plus dépendantes. De plus, la situation est aggravée s’il existe des maladies ou des douleurs constantes et invalidantes.
Au-delà de la douleur physique, le sentiment que nous ne pouvons plus nous débrouiller seuls, que nous sommes un fardeau pour les autres, peut nous affecter. C’est l’un des principaux problèmes rencontrés par la personne âgée.
Faire face aux deuils
Le décès d’un être cher peut survenir à n’importe quel moment de la vie, mais à ce stade de la vieillesse, les pertes sont plus fréquentes et constantes pour une simple raison d’âge. L’aîné peut être contraint de faire face au décès de son conjoint, de ses frères et sœurs et autres proches, de ses amis…
Chaque défaite génère un deuil et nous confronte à une réalité d’absences. Si ceux-ci s’enchaînent ou surviennent très rapidement, l’impact émotionnel est démultiplié et peut être difficile à gérer.
Solitude
La solitude est l’une des émotions les plus fréquemment ressenties par les personnes âgées.
Les liens de travail ont été perdus, il y a eu plusieurs décès d’êtres chers et, en plus, il est courant que les proches ne passent pas beaucoup de temps à accompagner l’aîné. Puisque nous sommes des êtres sociaux, cette solitude imposée pèse lourd et peut impacter négativement l’humeur.
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Sentiment d’inutilité et d’absence de but
Il n’est pas facile de supposer que nous sommes de moins en moins nécessaires. Si auparavant nous étions des travailleurs productifs, des parents dévoués et des personnes très actives, aujourd’hui ces rôles ont changé et nous pouvons ressentir un manque de sens. De nombreuses personnes âgées se perçoivent comme inutiles et inutiles.
Pathologies mentales
À de nombreuses occasions, le suicide chez les personnes âgées est précipité par un trouble psychologique sous-jacent; principalement la dépression. On estime que cette pathologie touche environ 14 % des plus de 65 ans, ce qui en fait l’un des facteurs de risque majeurs.
Prévention du suicide chez les personnes âgées
Bien qu’il n’existe pas encore de programmes suffisamment complets et qu’une attention insuffisante ne soit pas accordée au suicide chez les personnes âgées, celui-ci peut être prévenu dans de nombreux cas. Les mesures à prendre doivent viser à atténuer l’impact des facteurs de risque et à renforcer les facteurs de protection.
Ainsi, certaines des principales recommandations sont les suivantes :
- Promouvoir le vieillissement actif, en optimisant la santé, la sécurité et la participation des personnes âgées.
- Rechercher le contact humain et la création de réseaux sociaux et de soutien. Éviter la solitude et l’isolement.
- Assumer des responsabilités familiales.
- Favoriser au maximum l’autonomie et l’indépendance. Pour cela, vous devez avoir une bonne assistance médicale et sociale.
- Participer à des activités enrichissantes et agréables.
- Détection précoce et traitement de la dépression. Les professionnels de la santé doivent être bien préparés pour identifier les éventuels signes avant-coureurs, car un pourcentage élevé de personnes âgées qui se suicident consultent leur médecin quelques jours avant de tenter de se suicider.
En bref, la prévention du suicide chez les personnes âgées est une tâche à laquelle nous devons faire face en tant que société, en répondant aux besoins spécifiques de cette étape vitale et en proposant des solutions utiles. Être conscient de l’impact de la solitude, du manque de soutien et de but dans la vieillesse est essentiel pour apporter les changements appropriés.
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