Tératome : types, symptômes et traitements

Bien qu'il s'agisse d'une tumeur bénigne dans la plupart des cas, un tératome peut entraîner des symptômes graves, tels que l'incontinence urinaire ou la constipation. Quelle est cette tumeur ? Nous vous en parlons ici.

Relu et approuvé par le médecin Diego Pereira.

Écrit par Carmen Martín

Dernière mise à jour : 07 juin, 2023

Le tératome est un type de tumeur qui se développe à partir de cellules souches pluripotentes. Le terme vient du grec : teratos signifie ‘monstre’, et le suffixe -oma, ‘tumeur’. Littéralement, ce terme signifie tumeur monstrueuse.

S’il est nommé ainsi, c’est en raison de son aspect bizarre. Il peut contenir des cheveux, des dents, des muscles, des os, entre autres tissus. Les cellules souches pluripotentes sont celles qui peuvent donner naissance à tous les types de cellules et de tissus ; leurs structures peuvent donc se développer.

La plupart des tumeurs de ce type sont bénignes. Toutefois, elles peuvent parfois entraîner des complications en raison de leur taille ou de leur emplacement. Dans de rares cas, elles deviennent malignes. Ci-dessous, nous vous disons quelles sont les principales caractéristiques de ces tumeurs et comment elles sont traitées.

Qu’est-ce qu’un tératome ?

Un tératome est un type de tumeur. Tous sont congénitaux, c’est-à-dire qu’ils sont présents dès la naissance.

Ces tumeurs sont formées à partir de cellules germinales. Plus précisément, à partir de cellules souches pluripotentes.

Cela signifie que les cellules de toutes les couches germinales de l’embryon peuvent se développer à l’intérieur. Pour cette raison, elles sont souvent constituées de différents types de tissus, tels que des cheveux, des dents, des os ou encore du cartilage.

Les tératomes ont tendance à se situer dans les ovaires chez les femmes ou dans les testicules chez les hommes. Cependant, ils peuvent apparaître dans le système nerveux central, le thorax, l’abdomen ou même l’os coccygien.

La plupart sont bénignes. Par conséquent, ces tumeurs ne produisent généralement pas de métastases à distance. Cependant, même si cela est moins fréquent, elles peuvent parfois être malignes et se propager de manière agressive, endommageant ainsi les tissus environnants.

Les types de tératome

Les tératomes peuvent être classés en différents types. La plupart du temps, on les distingue selon qu’ils sont bénins ou malins. Ils peuvent également être classés en fonction de leur emplacement. Nous l’expliquons dans les sections suivantes.

Tératome mature ou bénin

Le tératome mature ou bénin est celui qui est formé par des cellules matures, comme son nom l’indique. Il a une croissance lente, bien qu’il puisse atteindre une grande taille. A tel point que, bien que sa taille moyenne oscille entre 5 et 15 centimètres, il peut mesurer 45 centimètres.

Le plus fréquent se situe dans l’ovaire. Pour être plus précis, dans l’ovaire droit. Malgré cela, on peut aussi le trouver dans le crâne, le médiastin, la région sacro-coccygienne, entre autres.

Lorsqu’il se produit dans l’ovaire, on parle de kyste dermoïde. Il est généralement diagnostiqué chez les femmes en âge de procréer et est l’une des tumeurs ovariennes les plus fréquentes. Malgré sa nature bénigne, il peut entraîner des complications si la femme tombe enceinte.

Tératome immature ou malin

Le tératome immature ou malin, contrairement au précédent, est potentiellement cancérigène. Heureusement, son incidence est beaucoup plus faible. Il survient généralement chez les jeunes.

Chez les hommes, il est détecté entre 20 et 40 ans. Les femmes le développent généralement avant l’âge de 20 ans.

Il est composé de cellules immatures et atypiques. Selon le degré d’atypie et l’étendue de la tumeur, il peut être classée en différents degrés de gravité.

Ses autres caractéristiques sont les suivantes :

• Il est solide.
• À l’intérieur, il y a généralement des foyers de nécrose (c’est-à-dire de cellules mortes)
• Il comporte des tissus immatures, tels que du tissu conjonctif ou même du tissu cérébral.

Le pronostic de ce type de tumeur est très variable. Un traitement agressif, comme l’ablation de l’ovaire ou du testicule, peut s’avérer nécessaire.

Selon la localisation

Selon l’endroit où le tératome se développe, il reçoit un nom ou un autre. Les plus fréquents sont les tératomes sacro-coccygiens et ovariens.

Les tératomes sacro-coccygiens peuvent se présenter de deux manières différentes. Il s’agit le plus souvent de grosses tumeurs bénignes. Celles-ci ont tendance à dépasser de la zone du sacrum. Par conséquent, il est courant qu’elles soient détectées pendant la grossesse par échographie. Autrement, elles sont faciles à observer après l’accouchement.

L’autre type est une petite tumeur située en avant du sacrum. Ce type rend les fesses du bébé quelque peu asymétriques. Si cette tumeur n’est pas traitée, elle peut endommager la vessie ou l’intestin de l’enfant à mesure qu’elle se développe.

Les tératomes ovariens sont généralement bénins. La plupart sont détectés lors d’un examen pour une autre raison, car ils sont généralement asymptomatiques.

Les symptômes

Les symptômes des tératomes sont très variables. Ils dépendent avant tout de la localisation et de la taille de la tumeur. De plus, dans le cas des enfants, l’interprétation des symptômes ou leur façon de les exprimer sont différentes chez chacun.

Dans certains cas, il est possible que la tumeur puisse être palpée ou même détectée à travers la peau. Lorsqu’elle est située près du sacrum, il est courant qu’elle exerce une pression sur l’intestin ou la vessie.

C’est pourquoi la constipation, l’incontinence urinaire ou les altérations de la force des extrémités font partie des symptômes. Cependant, comme déjà évoqué précédemment, de nombreux cas sont asymptomatiques.

Il convient de noter que les tératomes provoquent certaines altérations analytiques. S’agissant de tumeurs composées de cellules germinales, il est possible que les hormones typiques des tissus immatures puissent augmenter. Par exemple, on observe souvent des niveaux élevés d’alpha-foetoprotéine ou de gonadotrophine chorionique humaine.

Qu’est-ce qui peut provoquer l’apparition d’un tératome ?

Le tératome est une tumeur qui se développe à partir des cellules germinales. Ces cellules sont celles qui donnent naissance aux tissus qui composent le système reproducteur. Elles sont généralement situés dans les gonades, c’est-à-dire dans les ovaires chez la femme et dans les testicules chez l’homme.

Cependant, un petit pourcentage se produit en dehors de ces organes. Par conséquent, il est possible qu’elles aient une localisation extragonadique. La vérité est que le mécanisme exact par lequel elles se développent n’est pas connu. Certains scientifiques pensent que certaines cellules germinales migrent accidentellement vers d’autres parties du corps.

Habituellement, ces cellules meurent. Cependant, dans le cas des tératomes, ce mécanisme échoue. Ces cellules continuent à se diviser, donnant naissance à la tumeur.

Dans le cas particulier des tératomes sacro-coccygiens, il semble qu’ils proviennent d’une zone précise sous le coccyx. Cette zone est appelée le nœud de Henson, une zone dans laquelle les cellules germinales prédominent.

Bien que la cause exacte des tératomes ne soit pas connue, ils sont souvent associés à d’autres défauts héréditaires. Par exemple : des anomalies du système urinaire, de la partie inférieure de la colonne vertébrale ou encore des défauts du système nerveux central.

Diagnostic et traitement

Le diagnostic des tératomes peut être posé de différentes manières. Comme nous l’avons indiqué, parfois une masse est observée ou palpée, laquelle guide les soupçons. Dans certains cas, une échographie prénatale suffit. Cependant, d’autres tests complémentaires sont généralement nécessaires pour confirmer le diagnostic.

L’un des plus utilisés est le test sanguin. Les tests d’imagerie, tels que l’imagerie par résonance magnétique et la tomodensitométrie, sont particulièrement utiles. Les rayons X peuvent également aider. Quoi qu’il en soit, la confirmation est faite par biopsie.

Le traitement du tératome varie également en fonction des symptômes et du type de tumeur. Si la tumeur est bénigne, mais affecte les organes voisins, une ablation chirurgicale est alors généralement nécessaire.

Dans le cas où il s’agit d’un tératome malin, en plus de la chirurgie, d’autres traitements plus agressifs sont nécessaires. Par exemple : la chimiothérapie et la radiothérapie. L’hémothérapie peut également être utilisée, laquelle interfère avec la capacité de croissance des cellules cancéreuses.

Soins et recommandations

Les tératomes nécessitent une série de soins lorsqu’ils sont détectés chez un enfant. En règle générale, les visites de suivi sont effectuées tous les six mois ou tous les ans. L’objectif est de détecter précocement une éventuelle récidive ou d’éventuelles complications de la tumeur.

Lors de ces visites, l’enfant devra probablement subir un examen physique approfondi. Des tests d’imagerie et des tests sanguins pour rechercher toute anomalie sont également généralement prescrits.

Ce qu’il faut retenir

Un tératome est une tumeur constituée de cellules germinales. Ce sont des cellules qui peuvent donner naissance à n’importe quel type de tissu. La plupart des tumeurs sont bénignes, mais elles ne sont pas exemptes de provoquer des complications. Il est donc essentiel d’établir un diagnostic précoce et un suivi exhaustif.