Trouble oppositionnel avec provocation chez l'adulte : causes et traitement

Le contrôle de la colère et la gestion des conflits sont essentiels pour modérer le trouble oppositionnel avec provocation chez l'adulte. Découvrez ici comment ce trouble se manifeste.
Trouble oppositionnel avec provocation chez l'adulte : causes et traitement
Maria Fatima Seppi Vinuales

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Quelle est la limite entre avoir un mauvais caractère et être égoïste ? Bien souvent, sous l’apparence d’une personne difficile se cache un problème plus complexe : le trouble oppositionnel avec provocation chez l’adulte.

Cette situation est généralement sous-diagnostiquée et a des conséquences graves au niveau individuel, mais aussi au niveau social et relationnel. Voyons dans les lignes suivantes de quoi il s’agit.

Qu’est-ce que le trouble oppositionnel avec provocation ?

Le trouble oppositionnel avec provocation (TOP) est généralement diagnostiqué dans l’enfance et se caractérise par un comportement provocateur, oppositionnel et hostile maintenu pendant au moins 6 mois. Généralement, il survient vers l’âge de 8 ans et pas au-delà de l’adolescence. Parmi les comportements courants de ces patients pendant l’enfance, figurent les suivants :

  • Disputes avec les adultes (l’enfant refuse de se plier à leurs demandes)
  • Désobéissance
  • Esprit de vengeance
  • Une gêne pour les autres
  • Égoïste
  • Reproches

Ces critères diagnostiques sont utilisés pour identifier le TOD et peuvent être maintenus à l’âge adulte, bien que sous un autre nom clinique.

Il est important de garder à l’esprit que lorsque ce trouble n’est pas traité pendant l’enfance, il sera présent dans la vie adulte. Le pronostic dépend également de certaines variables, telles que l’âge d’apparition, la gravité avec laquelle la maladie survient, les caractéristiques de la famille et ses conditions.

Il est également important d’identifier s’il existe des comorbidités. Par exemple : le trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH ).

Trouble provocateur chez un enfant.
Jusqu’à 75 % des enfants qui ne sont pas traités correctement évoluent vers la forme adulte du tableau clinique.

Comment le trouble oppositionnel avec provocation s’exprime-t-il chez l’adulte ?

Dans la vie adulte, le TOP n’est généralement pas identifié comme tel. Il est reconnu comme un trouble de la personnalité antisociale et se caractérise également par l’ignorance et le manque de respect des droits et des sentiments d’autrui.

L’inconvénient des troubles des conduites à l’âge adulte est qu’ils ne se manifestent pas seulement par des symptômes d’extériorisation, c’est-à-dire par des actes dirigés contre les autres, mais aussi d’intériorisation, avec une détérioration significative de la santé mentale.

De plus, ils entraînent des conséquences néfastes dans les relations et sur le lieu de travail. Aussi, le risque d’une consommation de substances néfastes augmente. Voici d’autres caractéristiques des personnes qui en souffrent :

  • Faible tolérance à la frustration
  • Enclines à s’impliquer dans n’importe quel conflit, même lorsqu’elles ne sont pas directement touchées
  • Méfiance et hypervigilance
  • Non respect des règles
  • Aucune empathie
  • Rigidité et inflexibilité
  • absence de peur par rapport aux conséquences de leurs actes
  • Hostilité et agressivité

Les causes du trouble oppositionnel avec provocation chez l’adulte

Concernant les causes, certaines approches mettent en évidence la composante génétique. Cependant, il est également important d’inclure les expériences dysfonctionnelles au cours de la parentalité, comme la négligence, le manque de limites, l’irresponsabilité parentale et la violence.

Une autre cause est liée à un diagnostic erroné dans l’enfance. Ce cas de figure empêche une approche adéquate du cas et prolonge la situation.



Comment est-il diagnostiqué ?

Comme mentionné précédemment, ce trouble est reconnu comme un trouble de la personnalité antisociale, qui se caractérise par le mépris et l’indifférence pathologique envers les autres. Les personnes qui en souffrent ne se sentent pas coupables et ne sont pas émues par la souffrance ou l’inconfort des autres. Elles ont également tendance à ignorer tout type de règles. Elles sont en colère et irritables.

Cependant, un diagnostic différentiel est requis, car s’il se manifeste dans le cadre d’une consommation de substances problématique, le diagnostic de ce trouble est erroné. Il en est de même si ce comportement est associé à un épisode psychotique. Enfin, il doit également être distingué du trouble de la personnalité narcissique.

Conseils et traitement

Caballo et al. (2009) soulignent que les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité antisociale viennent rarement au bureau convaincues qu’elles sont le problème ou qu’elles ont un problème. Elles tiennent souvent le monde ou leur environnement pour responsables de leurs problèmes.

Différentes techniques sont utilisées pour aborder ce trouble, dont la thérapie cognitivo-comportementale. En général, les techniques utilisées permettent de contrôler les émotions, la colère et les impulsions. Il est également important de travailler sur la tolérance à la frustration et la résolution des conflits.

Thérapie cognitivo-comportementale pour adultes.
La thérapie cherchera à promouvoir le contrôle de la colère et à augmenter les ressources pour réagir de manière moins agressive.

La détérioration de l’environnement social est un risque

L’un des problèmes graves de ce trouble est que les personnes concernées ont souvent un environnement appauvri, en raison de la détérioration de leurs relations. Elles ont des difficultés avec leurs collègues et avec leurs amis, car tout est sujet à discussion.

Ainsi, peu à peu, elles commencent à se retrouver seules, ce qui alimente une boucle de colère et de ressentiment. C’est pourquoi, lors de l’intervention individuelle, il est également nécessaire d’enquêter sur les ressources de soutien dont dispose le patient.

Enfin, pour les proches d’une personne présentant ces caractéristiques, il peut être très pénible de préserver le lien. Mais en même temps, il est également difficile de s’en éloigner. Dans ces cas, il peut être préférable de demander de l’aide.


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  •  American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual of mental disorders, 4 ed. Washington DC: APA; 2000.
  • Caballo, Vicente. (2009). Manual de trastornos de la personalidad: descripción, evaluación y tratamiento / Handbook of personality disorders: description, assessment, and treatment.
  • Castro, N. A., López Ruiz, J. M., Henao Arias, D. M., Buitrago Puerta, N., Camacho Franco, J. L., & Betancur, J. D. (2014). Incidencia social, familiar, biológica y académica del trastorno oposicionista desafiante. Revista Senderos Pedagógicos, 5(5). Recuperado a partir de https://ojs.tdea.edu.co/index.php/senderos/article/view/275

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