Violet Jessop, la femme qui a survécu à trois naufrages

Après les deux premiers naufrages, je suis restée des mois sans pouvoir agir et sans pouvoir reprendre le travail à cause des traumatismes causés par ces tragédies.
Violet Jessop, la femme qui a survécu à trois naufrages
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par la psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Sur une période de cinq ans seulement, Violet Jessop a survécu à trois naufrages historiques, ceux de l’Olympic, du Titanic et du Britannic.

L’histoire exceptionnelle d’une femme qui jamais ne perdit son sens des responsabilités ni son devoir du travail. Vous voulez en savoir plus ?

Une jeune femme face à la mort

Bateau

Cette jeune femme est souvent présentée comme “la serveuse du Titanic”. Violet Constance Jessop est née en Argentine en 1887 de parents irlandais. Ces derniers décidèrent de rentrer dans leur pays d’origine après n’avoir pas rencontré le succès escompté aux Amériques.

La jeune Violet n’aurait pas dû vivre bien longtemps, car elle a contracté très jeune une tuberculose qui faillit l’emporter. Mais, elle combattit la maladie avec force.

Son père décéda peu de temps après leur retour en Angleterre, et sa mère, invalide, la laissa s’occuper de neuf frères et sœurs dès son enfance. Elle dût travailler dur dès sa jeunesse. Son abnégation et ses efforts lui permirent d’entrer dans la prestigieuse compagnie transatlantique White Star Line.

Comme vous le savez déjà, cette entreprise a lancé, dès 1907, le projet de mettre à flots trois titans des mers, trois grands navires transatlantiques pouvant transporter 4000 personnes depuis l’Europe jusqu’aux Amériques. Et ces trois grands monstres des mers furent construits cet ordre : l’Olympic, le Titanic et le Gigantic (rebaptisé par la suite le Britannic). Il est certain que vous en avez déjà entendu parler, et que vous savez comment ils ont fini leur carrière, pour au moins deux d’entre eux en tout cas.

Violet Jessop commença à travailler en premier lieu sur le navire Olympic. Avec sa jeunesse et sa détermination, la jeune femme s’ouvrit les portes à la force des poignets, pour subvenir aux besoins de ses neuf frères et sœurs ainsi que de sa mère invalide. Un véritable petit exploit au vu des difficultés rencontrées par les femmes à cette époque.

Le premier naufrage de Violet Jessop

Le premier accident, et le moins grave, survint le 20 septembre 1911 à bord du navire Olympic. Violet travaillait déjà depuis quelques mois comme serveuse à son bord. Le salaire était mauvais, mais cela lui permettait de subvenir aux besoins alimentaires des siens, en travaillant quasiment 17 heures par jour.

Elle aimait l’ambiance qui y régnait et la manière dont elle y était traitée. Mais, tout chavira en cette nuit du 20 septembre lorsque l’Olympic percuta le navire de la Royal Navy, le HMS Hawke. Un accident qui lui fit une terrible peur, et à cause duquel elle pensa même à arrêter son travail. Mais, elle reprit des forces et pensa à sa famille qu’elle se devait de nourrir.

Le deuxième naufrage de Violet Jessop

Comble du destin, si l”Olympic repartit sur les océans quelques temps après l’accident, mais Violet reçut une offre de travail encore plus alléchante.

La White Star Lane lui proposa de travailler sur le Titanic et d’être l’une des 23 serveuses du navire. Elle gagnera bien mieux et fera partie d’un des plus grands événements de ce début de siècle. Ce formidable transatlantique allait défier le monde et les océans de sa splendeur, de sa taille exceptionnelle et de son incroyable force. Même si Violet fut tentée de refuser durant quelques jours, sa famille la convainquit de s’embarquer à bord du plus grand navire jamais construit par l’homme à cette époque.

Deuxième expérience, deuxième navire…

Elle devait alors s’occuper des passagers de première classe. Elle travaillait toujours 17 heures par jour et devait répondre à toutes les demandes des membres de la haute société.

Comme vous le savez, dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, un véritable désastre se produisit lorsque le navire entra en collision avec un iceberg. Violet eut le temps de descendre en troisième classe et d’aviser toutes les personnes de langue espagnole.

Elles fut ensuite conduite dans l’un des canots de sauvetage, aux côtés des voyageurs de première classe. Une véritable chance car, même si elle en fut le témoin privilégié, elle échappa au malheur des 1523 personnes qui perdirent la vie cette nuit-là.

Violet demeura plusieurs mois en état de choc, sans pouvoir retourner au travail. Ce qu’elle vécut fut un véritable drame, mais encore une fois elle parvint à le surmonter. Elle réussit à reprendre des forces et à tirer des enseignements de cette effroyable expérience. Elle fit tout pour que la peur de naviguer ne se convertissent pas en son pire ennemi.

Le troisième naufrage de Violet Jessop

Bateau

Cette fois, ce fut sur le troisième navire de la compagnie White Star Line, le Britannic. A ce moment, la Première Guerre mondiale avait éclatée et ce navire faisait office d’hôpital flottant pour transporter les soldats blessés. Violet n’était plus serveuse, mais infirmière de la Croix Rouge. Elle faisait à nouveau preuve d’un courage exceptionnel pour apporter ses soins aux victimes de la guerre.

La fatalité vint à nouveau frapper son destin. Le 21 novembre 1916, le Britannic se trouvait dans la mer Égée. Une mine frappa sa coque, occasionnant de graves dommages qui provoquèrent un désastre inévitable.

29 personnes moururent dans ce naufrage. La majorité de son équipage pu rejoindre les canots de sauvetage et fut sauvé, y compris la courageuse Violet Jessop.

Ce fut la troisième fois qu’un de ces titans de la mer l’amena à deux pas de la mort , avec laquelle elle continua à flirter. Que se passa-t-il ensuite ? N’importe qui aurait choisi un autre travail, un autre mode de vie après ces événements tragiques. Mais pour elle, la mer était sa vie, son moyen de comprendre le réel. Elle continua a servir et à faire front aux caprices sauvages de la mer.

Violet Jessop prit sa retraite en 1950. Elle se retira dans sa petite maison de campagne, vivant des revenus des produits de sa ferme. Elle demeure une femme légendaire, la survivante de trois des plus grandes catastrophes maritimes de l’histoire.


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