Combien de fois est-il recommandé de se masturber ?

Se masturber ou ne pas se masturber ? À quelle fréquence faut-il le faire ? Y-a-t-il des avantages ? Découvrez ici les réponses à ces questions.
Bernardo Peña

Relu et approuvé par le psychologue Bernardo Peña.

Dernière mise à jour : 30 juin, 2023

En l’absence de conversations ouvertes autour de cette question, certains se demandent combien de fois il est conseillé de se masturber. En général, ceux qui posent cette question se demandent s’il est sain de se masturber tous les jours, et aussi s’il y a des effets indésirables à se masturber souvent.

Nous vous prévenons déjà que la notion de “normalité” est très ambiguë quand on parle de masturbation. Il y a ceux qui le font tous les jours, d’autres quelques fois par mois et encore d’autres qui ne le font qu’une ou deux fois par an. Bien entendu, il y a aussi ceux qui ne le font jamais. Nous nous intéressons ici en profondeur à la fréquence moyenne de masturbation. À partir de quand pourrait-on dire que la masturbation est excessive ?

Quelle est la fréquence moyenne de masturbation ?

Avant de répondre à cette question, pour donner un peu de contexte, voyons quelle est la fréquence moyenne à laquelle les hommes et les femmes se masturbent. Comme le souligne un article publié dans Frontiers in Psychology, les hommes et les femmes déclarent se masturber régulièrement, mais la fréquence entre eux diffère.

En général, les hommes se masturbent plus fréquemment que les femmes. La prévalence varie d’un pays à l’autre, ainsi qu’en fonction de l’âge et de la tranche de référence. Les croyances religieuses, avoir un partenaire ou non, et le degré d’intimité influencent également la fréquence. Gardez à l’esprit que le nombre de fois réel peut être plus élevé en raison de la réticence des personnes à le signaler.



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En 2021, la société Tenga a publié son dernier rapport. Plus de 5 000 personnes âgées entre 18 et 54 ans ont été interrogées dans cinq pays (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France et Espagne). En moyenne, 32 % des Espagnols, 35 % des Britanniques, 39 % des Allemands, 49 % des Français et 50 % des Américains ont déclaré avoir une routine hebdomadaire de masturbation.

Comme le souligne un article publié dans Archives of Sexual Behavior en 2023, la stigmatisation sociale et la désinformation médicale ont conduit à identifier la masturbation comme nocive pour la santé humaine. Cette croyance implique de se demander si la masturbation est saine, moralement acceptable, ou s’il existe une limite à sa pratique.

Combien de fois est-il conseillé de se masturber ?

Aucune limite a été déterminée. Le spectre est variable, il n’y a donc pas de nombre cible. En général, la fréquence de masturbation est considérée comme saine tant qu’elle ne comprommet pas la santé (physique, mentale, interpersonnelle et autres).

Si la santé est compromise, on peut dire que la personne se masturbe excessivement. Comme nous l’avons indiqué au début, l’échelle n’est pas stable et varie beaucoup en fonction de différents facteurs. Contrairement à ce que l’on pense, les personnes ayant une relation stable pratiquent aussi régulièrement la masturbation.

Une personne peut développer des sentiments de culpabilité après s’être masturbée. Et ce quelle que soit la fréquence, mais si ce n’est qu’occasionnellement. Il s’agit d’un phénomène réel, cliniquement appelé syndrome de Dhat.

Les signes qui indiquent que vous vous masturbez trop

Partant de ce qui précède, au lieu de se demander combien de fois il est conseillé de se masturber, l’idéal est de savoir identifier les signes d’une masturbation excessive. Ceux-ci ne sont pas toujours faciles à détecter, d’autant que la personne peut en venir à les sous-estimer, estimant qu’ils n’ont pas d’impact sur la santé. Nous en passons en revue certains d’entre eux.

Blessures aux organes génitaux

Les blessures aux organes génitaux sont l’un des premiers signes qui indiquent que quelqu’un se masturbe trop. Celles-ci peuvent survenir aussi bien chez les hommes que chez les femmes, et être la conséquence de la friction, de la vitesse et de l’intensité. Les blessures peuvent augmenter si certains jouets sexuels sont utilisés, tels que les anneaux péniens, les pompes à pénis, les godes, entre autres.

Le terme « syndrome de masturbation traumatique » est parfois utilisé pour désigner des épisodes de ce type, bien qu’il s’agisse d’une nomenclature limitée et quelque peu ambiguë. Chez les hommes, se masturber avec une certaine intensité peut augmenter le risque de maladie de La Peyronie et de fracture du pénis.

Isolement social

Bien qu’il n’y ait pas de diagnostic officiel d’addiction à la masturbation, il est vrai qu’une dépendance à la pratique est possible. Dans ce cas, il s’agit d’un comportement sexuel compulsif. Ce comportement se caractérise par une détresse marquée et une détérioration des relations personnelles, familiales, sociales, scolaires et professionnelles.

Si vous arrêtez d’aller au travail, que vous sortez avec des amis, que vous avez des problèmes à l’école et avec votre famille pour avoir pris le temps de vous masturber, alors on peut dire que vous vous masturbez de manière excessive. À ce stade, la masturbation a cessé d’être un complément pour devenir un protagoniste. Penser à la masturbation tout le temps est soudainement devenu “normal”.

Dysfonctionnements sexuels

Même si ce point fait encore débat, il est probable qu’une dépendance à la masturbation génère un dysfonctionnement sexuel. Bien souvent, la pratique s’accompagne du visionnage de films pornographiques. Chez les hommes comme chez les femmes, l’excitation ou l’orgasme ne peut être atteint qu’en s’engageant dans l’auto-stimulation ou en regardant du contenu d’auto-stimulation.

Les paramètres de la masturbation entre hommes et femmes seraient liés à la satisfaction de l’orgasme lors des rapports sexuels. Le catalogue des dysfonctions sexuelles est compatible avec une masturbation excessive, tout comme la dysfonction érectile et la dyspareunie.

Quels sont les avantages de se masturber un certain nombre de fois ?

La masturbation est une pratique qui n’a pas de fréquence standard établie. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de règle qui dit que tout le monde doit se masturber un certain nombre de fois par semaine. Par conséquent, les personnes peuvent se masturber autant de fois que nécessaire.



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Quel que soit le nombre de fois, se masturber avec une certaine régularité peut être favorable dans divers domaines. La liste des bienfaits est longue. Nous détaillons ci-dessous trois des plus étudiés.

1. Amélioration de l’humeur

Il est prouvé que se masturber jusqu’à l’orgasme peut stimuler la libération de l’endocannabinoïde 2-arachidonoylglycérol. Ces agents participent à la sensation gratifiante, au plaisir et à la détente. L’une des principales raisons pour lesquelles les personnes se masturbent est précisément pour se détendre et relâcher la tension.

2. Plus grande facilité à trouver le sommeil

Selon une récente enquête menée par l’Appleton Institute of Behavioral Sciences situé à l’Université du Queensland, en Australie, l’autostimulation avant le coucher est associée à une qualité et à une durée accrues du sommeil.

Les différences entre les sexes sont également inexistantes, ce qui peut être pris en compte à partir des deux positions comme une coutume pour favoriser un meilleur repos la nuit. Certains experts ont suggéré que l’orgasme peut être une solution pour favoriser un meilleur sommeil chez les personnes qui ont du mal à dormir.

3. Développement sexuel sain

Un article publié dans Archives of Sexual Behavior souglifne que la masturbation joue un rôle majeur dans le développement sexuel sain. Entre autres choses, elle permet de découvrir et de se connecter au corps, d’assumer les notions de base de la sexualité et d’éliminer les stigmates et les tabous sociaux. Comme les prestations précédentes, tout cela dans le cadre d’une pratique modérée et saine.

La masturbation peut également améliorer l’estime de soi, jouir d’une plus grande satisfaction sexuelle, augmenter la libido, soulager les douleurs, améliorer la concentration et prévenir certaines maladies, comme le cancer de la prostate.

Maintenant que vous savez tout sur la fréquence de masturbation, profitez-en

Bien qu’il n’y ait pas une fréquence considérée comme normale, nous vous avons donné suffisamment d’indices pour déterminer cette fréquence. L’important, dans tous les cas, c’est que vous preniez plaisir à le faire.


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