Le coronavirus et le dilemme de la réinfection

La possibilité d'une réinfection après la période de maladie de COVID-19 est un débat qui se poursuit depuis le début de la pandémie. Nous vous présentons toutes les informations actualisées sur le sujet.
Le coronavirus et le dilemme de la réinfection
Samuel Antonio Sánchez Amador

Rédigé et vérifié par Le biologiste Samuel Antonio Sánchez Amador.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Le coronavirus qui cause le COVID-19 et la possibilité de réinfection sont sous les feux de tous les médias. Ainsi que des laboratoires mondiaux. La compréhension de la maladie est essentielle pour la combattre.

Des données telles que sa période d’incubation ou sa durée de vie sur les surfaces sont de plus en plus claires. Elles permettent de mettre en œuvre des mesures concrètes. Pourtant, nous restons confrontés à un dilemme majeur face à cette pandémie : une personne rétablie peut-elle être réinfectée ?

Cette question est essentielle pour prévenir la contagion. Mais aussi pour prévoir la dynamique à long terme de la pandémie. Le modèle épidémiologique le plus largement utilisé, le modèle SIR, ne tient pas compte de la possibilité de réinfection. Elle suppose qu’une personne rétablie est immunisée contre la maladie. Et qu’elle ne peut pas la transmettre à d’autres personnes en bonne santé.

Si ce paramètre varie et qu’une personne rétablie peut être réinfectée dans un court laps de temps, les prévisions actuelles ne représenteraient pas le véritable scénario futur. Dans la suite de cet article, nous allons vous expliquer ce que l’on sait jusqu’à présent sur le sujet.

Échec des tests ou réinfection ?

Des mauvaises nouvelles nous arrivent d’Asie. Des sources officielles en Corée du Sud avertissent qu’en date du 12 avril, elles ont dû réadmettre 111 cas dans des hôpitaux dont on pensait déjà qu’ils étaient guéris.

Le système immunitaire reconnaît les antigènes nocifs qui pénètrent dans l’organisme et se souvient des infections passées. C’est ce qu’on appelle “l’immunité acquise”. Une fois que l’on se souvient de l’agent pathogène, les expositions ultérieures à celui-ci devraient permettre à notre corps d’agir rapidement pour l’éliminer. Ainsi, cela empêche une réinfection.

Dans d’autres types de coronavirus, l’immunité a été détectée pendant des mois, voire des années, après que la maladie a été vaincue. Comment les chiffres concernant la Corée du Sud sont-ils possibles ?

Dans une interview accordée au magazine Time, le docteur David Hui, spécialisé des maladies respiratoires telles que le SRAS et le MERS, nous dit que cela peut être dû à des échecs de détection. Il affirme en effet que “l’échantillon peut ne pas être le bon et le test peut ne pas être sensible à la maladie“. Ainsi, une personne infectée pourrait être testée négative par erreur humaine.

Des tests sont menés sur la réinfection au coronavirus

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Les restes de l’ennemi

Les virus utilisent des cellules humaines pour se multiplier. Ils détournent notre mécanisme de réplication et l’utilisent pour se répliquer, multipliant ainsi leur matériel génétique. Sur cette base, nous avons une autre théorie pour expliquer la “réinfection” si précoce.

Les tests les plus sensibles pourraient détecter des traces de l’ARN du virus dans notre corps, même si la maladie a été vaincue. Cet ARN restant peut sonner l’alarme, mais on considère que la possibilité est si faible qu’il n’y a pas de réel danger de contracter à nouveau la maladie.

Une étude menée en Chine auprès de plus de 250 patients “guéris” a donné les résultats suivants :

  • 15 % des patients ont été à nouveau testés positifs après leur sortie
  • Sur ce pourcentage, la plupart étaient des jeunes qui avaient montré des symptômes légers pendant la maladie
  • En général, ils n’étaient pas symptomatiques au moment de leur deuxième test positif

Cela peut soutenir les théories décrites ci-dessus. Il peut y avoir encore des informations génétiques sur l’ennemi dans notre corps, mais cela ne signifie pas que nous sommes encore malades.

Réinfection : serons-nous immunisés après avoir été infectés ?

COVID-19 écrit en médicaments

La réponse est triste mais simple : il est trop tôt pour le dire. Nous avons été exposés à cette maladie pendant un peu plus de quatre mois, nous n’avons donc pas assez d’informations sur l’immunité au virus.

Néanmoins, des études préliminaires fournissent des informations encourageantes. Une étude menée sur des singes a montré qu’après avoir surmonté la maladie et avoir été à nouveau exposés au virus, ils n’étaient pas réinfectés. Ces données ne doivent à aucun moment être considérées comme une réalité absolue. En effet, il s’agit d’études réalisées sur différentes espèces et qui n’ont pas encore été officiellement publiées.

Malgré toutes ces réserves, il n’y a aucune raison d’être négatif. Les êtres humains possèdent un excellent système immunitaire. Son efficacité a déjà été prouvée face à des maladies similaires, comme le SRAS.

La prévention est le meilleur remède

Compte tenu de ce manque d’information, la seule chose que nous pouvons faire est d’éviter la possibilité d’une infection en premier lieu. Des mesures telles que l’isolement social, l’augmentation du télétravail et la fermeture des frontières visent à minimiser l’exposition au virus.

C’est la clé essentielle de la situation actuelle. En suivant les mesures imposées, nous gagnons du temps. Et nous permettons aux organismes de recherche de prévoir et de combattre le virus plus facilement.


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