Nymphomanie : symptômes, causes et traitement

La nimphomanie affecte de nombreuses femmes qui vivent leur sexualité de manière compulsive, dans la souffrance et sans satisfaction. Découvrez en quoi consiste ce trouble.
Elena Sanz

Rédigé et vérifié par la psychologue Elena Sanz.

Dernière mise à jour : 06 juillet, 2023

Populairement, la nymphomanie a été utilisée pour désigner les femmes qui ont un appétit sexuel supérieur à ce qui est socialement attendu ou qui profitent simplement de leur sexualité sans préjugés. Cependant, le terme fait référence à un état pathologique qui cause un grand inconfort et altère de nombreux domaines de la vie.

Actuellement, ce trouble est connu sous le nom d’« hypersexualité », de « dépendance sexuelle » ou encore de « compulsivité sexuelle ». On estime qu’il touche environ 6 % de la population. La nymphomanie, en particulier, fait référence à l’hypersexualité féminine, tandis que l’hypersexualité masculine est appelée « satyriasis ». Cependant, dans les deux cas, les symptômes sont similaires.

Qu’est-ce que la nymphomanie ?

La nymphomanie se caractérise par un désir sexuel excessif qui échappe au contrôle de la personne. Les fantasmes, la masturbation ou les rapports sexuels occupent une grande partie de son temps et de son énergie mentale, et interfèrent donc avec son bon fonctionnement dans d’autres domaines.

En général, les critères diagnostiques sont les suivants :

  • Le temps consacré à l’activité sexuelle (qu’il s’agisse d’y penser ou de l’activité en soi) interfère avec l’attention portée à d’autres responsabilités et à d’autres domaines de la vie.
  • Le sexe est utilisé pour réguler les états émotionnels désagréables, comme l’anxiété, la tristesse ou le vide. C’est un moyen d’éviter les émotions.
  • La personne est dans l’impossibilité de contrôler l’activité sexuelle, malgré ses tentatives.
  • Malgré les problèmes évidents sur les plans physique, émotionnel et social, le même comportement persiste.

Les autres signes sont les suivants :

  • Masturbation excessive, au point de causer des blessures physiques aux organes génitaux ou d’avoir lieu à des moments inappropriés.
  • Utilisation fréquente et compulsive de la pornographie
  • Fantasmes sexuels intenses et récurrents non désirés et incontrôlables
  • Partenaires sexuels multiples et apparition des sentiments de culpabilité, de honte et de regret

Les causes de la nymphomanie

Comme pour de nombreux troubles psychologiques, il n’y a pas de cause claire ou unique qui puisse expliquer l’apparition de la nymphomanie. Cependant, certains facteurs de risque connexes peuvent y contribuer :

  • Avoir été victime d’abus sexuels dans le passé. Il est courant que ceux qui ont subi des relations sexuelles traumatisantes et non consensuelles dans l’enfance développent plus tard des comportements hypersexuels.
  • Avoir une faible estime de soi et une mauvaise image de soi. Cela peut conduire la femme à rechercher la validation de sa personne à travers les relations sexuelles. En se sentant désirée et en couchant avec plusieurs partenaires sexuels, elle “met un patch” sur ce sentiment de vide et a l’impression de gagner en importance.
  • Parfois, certaines situations stressantes et négatives mal gérées peuvent déclencher ce type de comportement. Par exemple, une rupture récente peut amener la personne à rechercher l’attention et l’affection qui ont été perdues.
  • Ce trouble semble également avoir une composante biologique. On pense que dans la nymphomanie, il peut y avoir une altération des neurotransmetteurs cérébraux, ainsi qu’une activité épileptique dans certains domaines liés à la régulation du désir sexuel.



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Quelles sont les conséquences ?

L’idée selon laquelle la nymphomanie n’est qu’un désir sexuel intense et que, par conséquent, la personne en profite et n’est pas incommodée au-delà de l’aspect moral est fausse. En effet, c’est loin d’être le cas.

En réalité, l’hypersexualité est une sorte d’addiction sans substance. En effet, il a été observé que ces personnes peuvent développer une tolérance (elles ont de plus en plus besoin d’activité sexuelle) et des symptômes de sevrage si elles tentent d’arrêter leur comportement.



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D’autre part, ce trouble implique une difficulté de contrôle des impulsions. La personne ne parvient pas à éviter les fantasmes, la masturbation et les rapports sexuels, mais cela ne veut pas dire qu’elle apprécie cela. Le sexe est vécu de manière compulsive, le désir est insatiable et cela cause de sérieux dégâts.

La vie professionnelle, la vie personnelle et la vie de couple en sont souvent affectées. De plus, de nombreuses personnes atteintes de ce trouble présentent des comorbidités avec la dépression, des troubles anxieux ou un trouble obsessionnel-compulsif. Demander de l’aide est donc primordial.

Le traitement de l’hypersexualité féminine

Le traitement de la nymphomanie associe souvent médicaments et psychothérapie. Concernant le premier point, des antidépresseurs, des thymorégulateurs, des anxiolytiques ou des médicaments pour traiter les addictions peuvent être prescrits.

Cependant, un soutien psychologique est essentiel. Parmi les options, figurent la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie psychodynamique ou la thérapie d’acceptation ou encore la thérapie d’engagement. L’objectif sera de réguler les pensées obsessionnelles, de garantir un contrôle comportemental et impulsif et d’améliorer les relations sociales endommagées.

Lors du traitement de certaines addictions, l’abstinence totale est recherchée. Dans le cas de la nymphomanie, ce n’est pas l’objectif ; l’idée est de pouvoir jouir d’une sexualité plus consciente et régulée. C’est pourquoi les groupes de soutien sont également une ressource précieuse vers laquelle se tourner.


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