Ontologie : caractéristiques et représentants
L’ontologie est une branche de la philosophie qui étudie la nature de l’être et ses propriétés. Le terme a été inventé en 1606 par le philosophe allemand Jacob Lorhard, dans son ouvrage Ogdoas scholastica. Il renvoie à deux mots grecs ontos – « entité » ou « ce qui est » – et logos – « science » ou « théorie ».
Cependant, l’étude ou la science de l’être remonte à l’Antiquité, notamment avec l’ouvrage Métaphysique d’Aristote, qui comprend une théorie des principes généraux de la pensée et une théorie de l’être.
Parmi les questions auxquelles l’ontologie cherche à répondre, figurent les suivantes :
- Quel est le problème ?
- Qu’est-ce que l’espace-temps ?
- Tous les événements sont-ils conformes à une loi ?
- Qu’est-ce qui rend un objet réel ?
- Dieu existe-t-il ?
- Existe-t-il des entités mentales, telles que des idées et des pensées ?
Nous détaillons ci-dessous les caractéristiques et les objectifs de cette discipline, ainsi que ses principaux représentants.
Les caractéristiques de l’ontologie
Il s’agit d’une branche de la philosophie qui se concentre sur l’étude de l’être, de ce qui existe. Ainsi que sur les relations entre les entités.
Elle englobe une série de positions philosophiques qui tentent de donner une explication de l’être en tant qu’être. Elle analyse une variété d’objets, qui peuvent être abstraits (nombres) ou concrets (composés de matière).
Cette discipline développe ses concepts à travers des dichotomies, c’est-à-dire à travers des notions qui s’opposent. Par exemple : particularité versus universalité ; abstraction versus concret ou possibilité versus nécessité.
Les ontologues tentent souvent de déterminer quelles sont les catégories ou genres les plus élevés (par exemple, les substances, les propriétés, les relations, les états de choses) et comment ils forment un système de catégories qui fournit une classification complète de toutes les entités.
Il existe plusieurs types d’ontologie :
- Monocatégoriale : elle soutient qu’il n’y a qu’une seule catégorie de base.
- Polycatégorique : elle soutient qu’il y a plusieurs catégories de base.
- Hiérarchique : elle affirme que certaines entités existent à un niveau plus fondamental et que d’autres entités en dépendent.
- Plate : elle refuse le statut privilégié à toute entité.
Quelques problèmes ontologiques
Les problèmes ontologiques sont ces questions auxquelles il est difficile de répondre et dont la solution tente de fonder la nature de l’être de toute entité. Pour y répondre, de nombreux philosophes ont utilisé la logique et la créativité.
Toutefois, au cours des dernières décennies, les découvertes scientifiques ont été une excellente référence pour formuler des théories ontologiques.
Les entités abstraites
Au sein de l’ontologie, deux types d’entités ont été distinguées : abstraites et concrètes. Parmi les premières, on trouve les nombres, les ensembles, la pensée, les concepts. Parmi les autres, figurent des entités matérielles, comme une chaise, un arbre, les planètes.
Cependant, il n’y a toujours pas d’accord pour décider quand une entité est abstraite et quand elle est concrète. De plus, il n’y a pas non plus d’accord sur l’existence ou non d’entités abstraites et, si c’est le cas, lesquelles existent.
Les niveaux de matière
Lorsque nous rencontrons un objet spécifique, nous pouvons savoir de quoi il est fait. Par exemple, une table peut être en bois, mais ce matériau lui-même est composé d’une variété de molécules et d’atomes.
Alors, faut-il supposer que ce qui existe est une table ? Ou serait-il plus juste de dire qu’il y a beaucoup de molécules ? Ou une variété d’atomes ? Cet argument peut être étendu à de nombreuses autres entités matérielles.
Les universaux
Les universaux, également appelés propriétés, attributs ou qualités, sont les référents supposés des prédicats, tels que rouge, lisse, parent, entre autres.
En ontologie, l’existence d’universaux est proposée pour justifier notre façon de nous référer aux individus ou aux objets. Ainsi, par exemple, lorsque nous disons qu’une rose est rouge, nous pouvons justifier cette affirmation en affirmant que la fleur a l’universel rouge ou que l’universel rouge est présent dans la rose.
De plus, on peut dire de plusieurs choses qu’elles sont toutes rouges, parce que le rouge universel, étant quelque chose de différent des choses elles-mêmes, est présent dans toutes. Le problème avec les universaux est de savoir s’ils existent. Si oui, quelle est leur nature ?
Il existe différentes positions ontologiques à ce sujet. Certains défendent qu’ils existent dans les choses, d’autres supposent qu’ils en sont indépendants, et d’autres encore prétendent qu’ils sont dans nos esprits.
L’existence de l’esprit
N’importe qui pourrait affirmer que l’esprit humain existe et qu’il réside dans le cerveau. Cependant, pourquoi ne pouvons-nous pas le voir lorsque nous étudions cet organe ?
L’ontologie cherche à savoir si le mental est une illusion et si tout ce que nous décrivons aujourd’hui en termes mentaux pourrait être réduit aux processus physiques que la science observe. Ou se pourrait-il que le mental soit quelque chose d’immatériel et inobservable qui existe réellement ?
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Les représentants de l’ontologie
Comme nous l’avons dit au début, l’ontologie remonte à la Grèce antique. Plus précisément à l’époque où le philosophe grec Aristote la baptisa sous le nom de philosophie première.
Pour ce grand penseur, la première philosophie est la science qui étudie ce qui est et qui ne s’identifie à aucune des disciplines particulières (comme les mathématiques ou la physique). Son objet d’étude est le plus étendu et le moins compréhensible qui puisse exister : l’être.
Aristote peut être considéré comme le créateur de l’ontologie dans la philosophie occidentale, puisqu’il s’est attaché à étudier, entre autres, les premiers principes de tout ce qui existe.
Plus tard, au Moyen Âge, l’ontologie a été fortement influencée par les concepts aristotéliciens. Ses plus grands représentants sont Thomas d’Aquin, Duns Scot et Guillaume d’Ockham.
Plus tard, à l’époque moderne, l’ontologie est considérée comme un domaine plus séparé de la philosophie. À cette époque, de nombreuses théories ontologiques étaient rationalistes et partageaient une structure déductive : partir d’un petit ensemble de principes ou d’axiomes jusqu’à parvenir à une véritable conclusion. Les représentants les plus éminents de l’ontologie moderne sont Descartes, Spinoza et Emmanuel Kant.
L’ontologie pour penser à soi
L’ontologie est une discipline très importante, car elle traite d’un concept aussi complexe et énigmatique qu’est l’être et l’existence des choses. Ses théories nous aident non seulement à réaliser et à comprendre la réalité qui nous entoure, mais aussi à nous connaître en tant qu’êtres humains.
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