Perte de connaissance : quelles sont les causes ?
La perte de connaissance est aussi connue sous le nom de perte de conscience. Ce sont des expressions équivalentes en médecine pour définir un même tableau clinique.
Si ces deux définitions sont valides, c’est parce que la perte de connaissance correspond à une déconnexion de la conscience avec la réalité. Une personne qui perd connaissance ne perçoit plus tout ce qu’il y a autour d’elle et n’a plus conscience d’elle-même.
Le mécanisme de base commun de toutes les causes à l’origine de la perte de connaissance est une irrigation cérébrale inappropriée. Cela veut dire que le sang n’arrive pas en quantité suffisante au cerveau pendant un moment, d’où la déconnexion avec la réalité.
La syncope, vulgairement connue sous le nom d’évanouissement, est un cas spécial de perte de connaissance : dans ce cas-là, la personne retrouve rapidement ses esprits de façon spontanée. La récupération spontanée est liée au fait que le corps se retrouve en position horizontale au moment de la chute : cette position favorise l’arrivée du sang au cerveau. Au sens strict, une syncope désigne une perte de connaissance d’origine cardiaque.
Ce tableau clinique est relativement fréquent. On estime que 3 % des pertes de connaissance sont des syncopes. Les causes pouvant être aussi bien inoffensives que dangereuses, nous avons regroupé d’un côté les causes cardiaques et, de l’autre, les causes non cardiaques.
Les causes non cardiaques à l’origine de la perte de connaissance
Le malaise vagal
Le malaise vagal est la cause la plus fréquente à l’origine de la perte de connaissance. Le réflexe vagal correspond à une réponse involontaire du système nerveux à un stimulus déterminé. Ce réflexe provoque une vasodilatation immédiate, une chute de la pression sanguine et une redistribution du sang aux membres inférieurs.
Une situation stressante, des douleurs corporelles intenses, la déshydratation et les températures extrêmes peuvent provoquer un malaise vagal.
Les causes non cardiaques à l’origine de la perte de connaissance : les changements de position
Lorsque nous passons d’une position horizontale à une position verticale rapidement sans donner le temps au corps d’activer les mécanismes de compensation, l’hypotension se produit. Cela veut dire que la pression artérielle diminue, et le sang, comme dans le cas du malaise vagal, se répartit au niveau des membres inférieurs et n’irrigue alors pas correctement le cerveau.
Les migraines
Les maux de tête intenses de type migraineux peuvent être accompagnés de symptômes connus sous le noms de aura.
Parmi les auras de la migraine, figurent la perte de connaissance, laquelle est généralement momentanée.
Les causes non cardiaques à l’origine de la perte de connaissance : l’hypoglycémie
La baisse du taux de glucose peut provoquer une perte de connaissance. Cette situation est fréquente chez les diabétiques qui suivent un traitement.
Des changements alimentaires ou au niveau du traitement médicamenteux peuvent provoquer la chute du taux de glycémie.
Les antihypertenseurs
Une personne qui souffre d’hypertension artérielle prend généralement plusieurs médicaments dont l’action est différente.
Parmi les mécanismes d’action de ces médicaments figurent la perte de liquide via l’augmentation de l’urine et la vasodilatation. Ces deux processus peuvent provoquer une diminution de la pression artérielle et ainsi provoquer une perte de connaissance.
Les causes non cardiaques à l’origine de la perte de connaissance : les accidents vasculaires cérébraux (AVC)
Parmi les causes non cardiaques, celle-ci est la plus grave, car la vie du patient est en danger.
Un accident vasculaire cérébral ou AVC peut être ischémique, c’est-à-dire lié à une obstruction au niveau des artères encéphaliques, ou hémorragique, lié à la rupture d’un vaisseau cérébral.
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Autres causes non cardiaques à l’origine de la perte de connaissance
Les arythmies
L’arythmie est une maladie qui se caractérise par des battements de cœur irréguliers et anormaux.
La cause à l’origine des battements irréguliers peut être une quantité insuffisante de sang dans le cerveau pendant un instant court ou prolongé. C’est à ce moment-là que la personne perd connaissance.
Les causes non cardiaques à l’origine de la perte de connaissance : les problèmes aortiques
L’aorte est la principale artère de l’organisme. Elle est chargée de distribuer le sang du cœur au reste du corps humain. Si cette artère souffre d’un quelconque problème, il est possible que le flux de sang diminue.
Comme le cerveau se trouve plus haut que la zone du cœur dans le corps humain, une bonne pression sanguine est nécessaire pour que le cerveau jouisse d’une bonne irrigation. Des maladies comme la dissection aortique ou les anévrismes de l’aorte sont généralement les premiers symptômes de la perte de connaissance.
Les myopathies cardiaques
Lorsque le muscle cardiaque subit des altérations, on parle de myocardiopathie. Il est par exemple commun que la zone du ventricule gauche s’agrandisse. Cette zone est chargée d’envoyer le sang à l’aorte pour que cette dernière le distribue. Dans ces cas-là, le même mécanisme décrit pour les problèmes aortiques peut se produire.
Les valvulopathies
Les cavités internes du cœur communiquent entre elles via des valves qui permettent au sang de circuler dans une seule direction, sans reflux.
Parfois, ces valves sont insuffisantes ou elles sont plus fermées qu’elles ne devraient l’être. Ne remplissant pas correctement leur fonction, la quantité de sang qui arrive au cerveau est insuffisante.
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Que faire lorsqu’une perte de connaissance se produit ?
Il faut toujours être attentif. Une perte de connaissance peut correspondre à un simple malaise vagal sans aucune répercussion comme être le signal d’alerte d’une maladie cardiaque.
Au moindre doute, il est important de consulter un médecin afin de passer les examens nécessaires. Généralement, la consultation a lieu peu de temps après l’apparition du tableau clinique, soit après récupération du patient.
Si la perte de connaissance est soudaine, inexplicable et que la personne ne récupère pas, il faut appeler les urgences. Il peut s’agir d’un accident vasculaire cérébral ou d’une défaillance cardiaque.
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