Qu'est-ce que l'anuptaphobie et quel est son traitement ?

L'approche de l'anuptaphobie ne peut pas ignorer l'énorme pression de la société sur le fait d'être en couple. Apprenez-en plus sur cette phobie.

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 23 mars, 2023

Le terme « anuptaphobie » fait référence à l’inconfort et à la peur irrationnelle de rester célibataire ou de ne pas pouvoir établir de relation sentimentale avec qui que ce soit. Comme d’autres phobies spécifiques, elle se caractérise par des niveaux élevés d’anxiété et même des attaques de panique. De plus, elle a des conséquences dans la manière de créer des relations.

Les personnes atteintes ont du mal à établir des liens sains, car elles se donnent beaucoup de mal pour maintenir une relation avec quelqu’un, même si ce n’est pas une relation saine. Elles ont également tendance à s’auto-saboter dans leur empressement à faire des compromis. Quels sont les principaux symptômes ? Comment y faire face ? Voyons cela ci-dessous.

Les symptômes et signes associés

Il n’y a rien de mal à vouloir être dans une relation ou à commencer une relation. Cependant, lorsque cela devient un objectif unique et qu’un échec ternit tout autre succès obtenu ou ralentit d’autres projets, cela devient alors un problème. Comment reconnaître l’anuptaphobie ? Voyons ses principaux symptômes.

• Peur et inconfort excessif, permanent et incontrôlable d’être seul et d’être sans partenaire
• Schémas de pensée négatifs. Par exemple, croire que tout ce qu’il faut pour être heureux est d’être en couple (penser tout ou rien), des pensées d’infériorité telles que “je ne vaux rien, c’est pourquoi personne n’est capable de m’aimer”, entre autres.
• La personne se sent incapable d’être seule, c’est pourquoi elle saute d’une relation à l’autre. Ses périodes de célibat sont très brèves.
• Sentiments négatifs, comme la rancœur ou l’envie, envers les autres couples.
• Comportements à risque autour de la sexualité comme moyen de trouver un partenaire, au lieu de plaisir.

Cette peur accablante affecte d’autres domaines de la vie, tels que le cercle familial et le travail.

Qu’est-ce que l’anuptaphobie?

Comme la plupart des maux, il n’est pas possible de penser à une cause unique. En d’autres termes, le contexte dans lequel elle se déroule doit toujours être pris en compte. Dans le cas de l’anuptaphobie, le poids énorme de la composante sociale avec la pression d’être en couple, avec les mandats et les idéaux sur la famille et l’amour ne peut être ignoré.

Cela impacte particulièrement les femmes, qui sont jugées lorsqu’elles sont seules ou lorsqu’elles ne s’engagent pas dans des projets liés au mariage ou à la maternité. On pense que la réalisation de cet objectif est synonyme de succès, ce qui crée une pression pour y parvenir.

Cependant, les hypothèses suggèrent que l’existence d’un attachement insécure et la peur du rejet affectent également cette phobie.

Impacts et conséquences possibles

Comme toute phobie, l’anuptaphobie génère de l’anxiété et de l’inconfort. Cependant, l’un de ses plus grands inconvénients est lié à la qualité des relations que les personnes concernées établissent. La peur de ne pas avoir de partenaire est si grande qu’ils peuvent endurer des relations toxiques pour ne pas être laissés seuls.

Les personnes concernées peuvent justifier des situations d’abus, de maltraitance, d’agression ou de violence. Leur dépendance affective en fait des personnes vulnérables.

D’autre part, il ne faut pas ignorer le fait que les phobies ont généralement une comorbidité avec d’autres troubles, tels que les comportements obsessionnels compulsifs. C’est ainsi que de nombreuses personnes atteintes d’anuptaphobie peuvent développer des sentiments de méfiance et d’insécurité, au point de vouloir contrôler les moindres gestes de leur partenaire.

De plus, une fois en couple, ces personnes éprouvent une peur persistante et incontrôlable d’être abandonnées. Non seulement elles ne peuvent pas profiter de leur relation tant attendue, mais leur insécurité commence à provoquer des conflits.

C’est ainsi que se déroule la prophétie auto-réalisatrice ; lorsque la situation devient intenable pour l’autre, il sera abandonné.

Il est important de comprendre que l’anuptaphobie n’est qu’une phobie. Cela n’a rien à voir avec les comportements machistes ou de contrôle que certaines personnes ont dans leurs relations. C’est-à-dire qu’il faut être très prudent pour normaliser ou confondre certains comportements toxiques comme s’il s’agissait d’une phobie.

Comment traiter l’anuptaphobie ?

L’approche de la phobie peut se faire à partir de différents courants. L’une d’elles est la thérapie cognitivo-comportementale, qui propose de travailler à la fois au niveau des cognitions et au niveau des comportements et des actes.

Il est également nécessaire de travailler à partir de la psychoéducation pour offrir des informations sur les relations saines, les mythes de l’amour romantique, sur les phobies, entre autres sujets qui peuvent aider le patient à comprendre ce qui lui arrive.

En ce sens, en termes cognitifs, il s’agit de travailler avec la personne sur ces pensées négatives qui fonctionnent comme des schémas déterminants et qui plus tard impactent et déterminent ses comportements.

Il faut s’attendre à ce qu’une personne qui a une pensée catastrophique concernant le célibat ou la solitude a pour moteur principal la recherche d’un partenaire. Par conséquent, pour commencer, nous travaillons avec des hypothèses et des croyances fondamentales.

En avançant un peu plus dans le traitement, le but est de passer à l’action avec des exercices simples pour que la personne commence à affronter ses peurs.

Il sera aussi très important de travailler sur l’estime de soi pour que la personne puisse se valoriser elle-même, sans besoin de l’approbation des autres.

Que faut-il retenir ?

Une relation saine, qui permet à ses membres de grandir et de se responsabiliser, doit être le point de départ sur lequel construire un lien. Bien que l’on ait longtemps cru que les personnes sont complémentaires, la vérité est que cette approche ne fait que favoriser les relations de dépendance et de besoin.

Dans une certaine mesure, la plupart des personnes éprouvent cette peur d’être seuls et de ne pas avoir de partenaire à partager. Mais lorsque ladite émotion déborde, provoque de l’anxiété et du sabotage, il convient de demander de l’aide pour y faire face.