Rhétorique : caractéristiques, objectifs et exemples

La rhétorique, c'est l'art de créer un discours esthétique et persuasif. Voyons en quoi consiste cette discipline et quelques-une de ses applications.

La rhétorique est cette discipline qui, à travers différentes techniques linguistiques, crée des discours efficaces pour ravir, persuader ou émouvoir les destinataires. En d’autres termes, elle étudie et systématise un ensemble de procédés langagiers pour embellir les discours – qu’ils soient parlés ou écrits – et persuader à travers eux.

Elle est généralement utilisée pour gagner un débat, vendre un certain produit ou transmettre des connaissances. Elle est donc présente dans différents domaines de la connaissance, tels que la littérature, la politique, la publicité, le journalisme, le droit, la musique, entre autres.

Les origines de la rhétorique

La rhétorique est née dans la Grèce antique et était comprise comme la technique de s’exprimer de manière adéquate pour persuader les destinataires.

Les sophistes en étaient les plus grands représentants, puisqu’ils étaient chargés d’enseigner l’art de la parole aux citoyens, afin que ces derniers puissent intervenir et participer aux affaires publiques de la cité. Initialement, la rhétorique traitait du discours parlé, mais sa connaissance transcendait l’écrit et influençait le développement de la littérature.

De plus, elle occupait une place importante dans le système éducatif antique et médiéval. Jusqu’au romantisme, sa signification était cruciale au sein des disciplines humanistes.

Actuellement, nous pouvons voir comment la rhétorique a transcendé de nombreux domaines qui cherchent à communiquer et à persuader. Par exemple, ses techniques sont utilisées dans la publicité, le milieu universitaire, la politique, ainsi que dans la défense de points de vue lors de procès civils.

Par ailleurs, grâce aux nouvelles technologies, on peut parler d’une rhétorique de l’image. Une représentation audiovisuelle est chargée de figures de rhétorique et a pour but de persuader un public.

Les phases du discours

En rhétorique, différentes phases sont envisagées dans l’élaboration d’un discours esthétique et persuasif :

1. Inventio : cette phase consiste en la recherche d’idées qui soutiendront le discours.
2. Dispositio : une fois les idées identifiées, elles doivent être ordonnées et organisées pour que le discours soit suffisamment fort pour atteindre son but.
3. Elocutio : l’étape suivante consiste à déterminer comment exprimer les idées pour convaincre et séduire le destinataire. Par exemple, les tons de voix et les gestes.
4. Mémoire : d’une part, cette phase fait référence à la capacité de retenir ce qui va être dit et comment cela va être dit. D’autre part, elle renvoie à la capacité d’improviser.
5. Actio : cette phase concerne la déclamation du discours et l’utilisation correcte des phases précédentes.

Les usages de la rhétorique

La rhétorique a été une discipline très importante tout au long de l’histoire, au point qu’elle a été enseignée dans les académies du Moyen Âge. Aujourd’hui, c’est toujours un outil très utile, qui a des applications dans divers domaines de la connaissance.

Figures de rhétorique

Appelées aussi figures littéraires, ce sont des ressources langagières qui rehaussent la beauté du discours et ont pour but de mettre en valeur une idée, persuader, ravir ou susciter une émotion chez les destinataires.

Elles sont largement utilisées dans la langue littéraire, elles regorgent donc de poésie et de dramaturgie. Bien qu’il soit également possible de les utiliser dans le discours de tous les jours afin d’ajouter un certain style et une originalité à la communication.

Il existe plusieurs types de figures de rhétorique :

• Métaphore : c’est l’une des plus utilisées. Elle consiste en l’expression d’un concept au moyen d’un autre qui lui est similaire. Par exemple : « ton regard est aussi profond que l’océan » ou « le temps, c’est de l’argent ».
• Hyperbole : elle consiste en l’exagération des quantités, des qualités et des caractéristiques. Son objectif le plus commun est de provoquer des sentiments et des impressions forts. En plus du domaine littéraire, elle est généralement courante dans le langage familier, la publicité, la propagande politique et les discours humoristiques. Voici quelques exemples : « Je te l’ai dit un million de fois », « Je meurs d’amour pour toi » ou « Souris d’une oreille à l’autre ».
• Ironie : il s’agit de transmettre le contraire de ce qui est dit. Par exemple : « Regarde comme je tremble de peur » pour rejeter une menace.
• Questions rhétoriques : il s’agit de poser une question, sans attendre une réponse en retour, puisque l’intention est de renforcer ou de réaffirmer son propre point de vue. Par exemple : “Combien de fois dois-je te dire que je ne veux pas être avec toi ?”

Rhétorique de l’image

La rhétorique de l’image est l’une des portées les plus nouvelles que la rhétorique ait eues en tant que discipline. Elle consiste en l’étude et l’application de procédures et de techniques pour transmettre de manière efficace, esthétique et persuasive un message visuel qui convainc et émeut un public spécifique.

C’est pourquoi c’est une discipline largement utilisée dans le domaine de la communication audiovisuelle, principalement dans les domaines de la publicité et de la propagande.

La rhétorique comme connotation négative

La rhétorique a été fortement critiquée par Platon et Socrate. Ils soutenaient que l’essence de la philosophie était la dialectique, une méthode dans laquelle la raison et la discussion conduisent peu à peu à la découverte de vérités importantes.

Platon a donc critiqué les sophistes et les a accusés de ne pas chercher la vérité avec leurs enseignements, mais d’enseigner la manière de convaincre les autres, indépendamment de la vérité ou de la fausseté de ce qui est transmis.

Cette critique platonicienne est toujours valable aujourd’hui, notamment quand on pointe du doigt l’utilisation inappropriée ou intempestive de l’art de la rhétorique à des fins contraires à l’éthique, comme les discours creux de certains politiques, dont le but n’est rien d’autre que de convaincre les citoyens.