
L’un des épisodes les plus douloureux dans la vie est certainement la perte d’un être cher. Tous les adultes ne savent pas comment y faire face. Vous êtes-vous déjà demandé comment expliquer la mort aux enfants ? Les enfants peuvent sentir une…
Le style parental renvoie à la façon de réagir des parents vis-à-vis de leurs enfants. Le docteur en psychologie Marcelo Ceberio nous parle ici des différentes types de parents.
Le concept de style parental renvoie aux constructions relationnelles qui impliquent les comportements, les attitudes, les gestes, les messages verbaux et paraverbaux des parents vis-à-vis de leurs enfants, ainsi qu’aux stratégies de communication et aux techniques utilisées par eux de façon consciente ou inconsciente pour faire évoluer leurs enfants.
Aucune institution n’enseigne à être parent. En effet, nous apprenons à jouer ce rôle en nous basant sur l’éducation reçue. C’est un rôle qui se caractérise par des actions et des corrections que nous jugeons correctes. Notre famille d’origine est donc notre modèle de référence à l’heure d’élever nos enfants.
Néanmoins, les parents sont aussi un miroir dans lequel les enfants se regardent : les enfants renvoient le propre reflet des parents. Le style parental implique donc une transmission d’informations involontaire. Les parents sont plus transparents qu’ils ne le croient : ils transmettent des valeurs, des croyances, des formes d’expression affective, des modes de communication, des mandats… Voyons tout cela plus en détail dans la suite de cet article.
L’une des meilleures théories connues sur le style parental est celle développée par la psychologue Diana Baumrind.
Dans cette théorie, il existe quatre catégories de parents :
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Ce sont des parents équilibrés qui maintiennent une communication ouverte et régulière. Pour eux, le dialogue est le meilleur moyen de faire en sorte que les enfants améliorent leur compréhension.
Ce sont des parents exigeants mais réceptifs : les parents démocratiques souhaitent que leurs enfants deviennent des personnes autonomes et matures. Ils comprennent les émotions de leurs enfants et ils leur montrent comment gérer ces émotions.
Généralement, ces parents ne contrôlent pas tellement leurs enfants. Ces derniers peuvent ainsi vivre leurs propres expériences avec une plus grande liberté et prendre des décisions basées sur leurs propres idées.
En soutenant l’initiative personnelle des enfants, les parents démocratiques permettent à leurs enfants de résoudre eux-mêmes les problèmes du quotidien. Cela permet aux enfants de consolider leur autonomie.
En cas de punition, les parents expliquent toujours les raisons. Généralement, ces mesures ne sont en rien sévères ni arbitraires. Les parents démocratiques pardonnent : ils cherchent à enseigner plutôt qu’à punir. Le résultat attendu est le suivant : le développement d’une bonne estime de soi et l’acquisition d’une autonomie de façon progressive.
Les parents démocratiques proposent des normes claires et fixent des limites. Ils permettent à leurs enfants de développer leur indépendance et attendent d’eux un comportement mature mais toujours en adéquation avec leur âge, à savoir un comportement en accord avec leur cycle évolutif.
Les parents démocratiques valorisent leurs enfants et sont attentifs à leurs besoins, à leurs préoccupations et à leurs intérêts. Pour ces raisons, c’est le style parental le plus recommandé.
Ce sont des parents hyper-exigeants, non réceptifs et qui attendent beaucoup de leurs enfants. Ils imposent un régime totalitaire qui se caractérise par de hautes attentes, par le respect des normes familiales et par très peu de dialogue entre parents et enfants, notamment à l’heure de justifier un ordre.
Ce sont des parents stricts qui punissent leurs enfants lorsque ces derniers désobéissent. Ils souhaitent que les enfants respectent le travail et les efforts qu’ils fournissent pour leur éducation.
Ils ne facilitent pas le dialogue et ils le rejettent même parfois en tant que mesure disciplinaire. Par exemple : “Tant que tu n’auras pas fait ce que je te dis, ne m’adresse plus la parole.” La raison “parce que je te le demande” est généralement la seule explication donnée par ce type de parents.
Les parents autoritaires sont moins sensibles aux besoins de leurs enfants et ont tendance à frapper leurs enfants ou à leur crier dessus plutôt que de discuter du problème. Les enfants qui reçoivent ce type d’éducation peuvent avoir moins de compétences sociales, car ils n’ont pas appris à faire des choix par eux-mêmes.
Les parents autoritaires exercent la discipline sans accorder la moindre autonomie à leurs enfants. Ils considèrent que l’obéissance est une vertu, raison pour laquelle ils privilégient les punitions et la force.
Les parents permissifs sont très sensibles aux besoins de l’enfant et à ses désirs. Ils ont peu d’attentes vis-à-vis de leurs enfants. Ces parents sont très impliqués dans la vie de leurs enfants, mais ont très peu d’exigences et très peu de contrôle. L’absence de limites prive les enfants d’acquérir des compétences liées à l’autocontrôle.
Les enfants des parents permissifs sont généralement immatures : ils ne contrôlent par leurs pulsions et n’ont pas intégré la notion de responsabilité. Ils ont donc tendance à être impulsifs et, pendant l’adolescence, il est possible qu’ils adoptent des comportements marginaux. Les enfants des parents permissifs n’apprennent jamais à contrôler leur comportement et ils espèrent toujours se sortir d’affaire.
Ce style parental donne des enfants gâtés ou mal-élevés qui accentuent leur mauvais comportement si l’on n’assouvit pas leurs désirs.
Ces parents ne sont ni exigents ni flexibles. Ils ne s’impliquent pas beaucoup. Ce sont des parents distants qui contrôlent leurs enfants. Ils ne posent pas de limites et ne les incitent pas à prendre leurs responsabilités.
Les enfants des parents négligents ont l’impression que les autres éléments qui composent la vie de leurs parents sont plus important qu’eux.
Les parents négligents ont tendance à omettre les émotions et les opinions de leurs enfants. Ils ne les soutiennent d’ailleurs pas beaucoup, mais ils répondent à leurs besoins basiques (alimentation, toit, éducation). Ils sont souvent absents au niveau émotionnel, et parfois même physiquement. Cela veut dire qu’ils ont beau être présents physiquement, parents et enfants ne communiquent pas.
Ces parents ne sont ou ne peuvent pas être sensibles aux besoins de leurs enfants. Ils n’attendent d’ailleurs rien d’eux en matière de comportement. Ceux qui ont grandi et vécu dans une ambiance négligente peuvent souffrir de problèmes émotionnels et comportementaux à l’âge adulte.
Le manque d’affection provoque des effets très négatifs sur le développement de l’enfant. Ce dernier manque d’assurance, se dévalorise et est dépendant. Il rencontre donc des difficultés à l’heure de socialiser, et sa tolérance à la frustration est très faible.
Dans mon travail avec les adolescents, j’ai constaté une série de particularités parentales à l’heure de m’entretenir avec des pères et des mères. En me basant sur la typologie de Baumrind, j’ai identifié de manière synthétique quelques typologies parentales.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit qu’il n’existe pas un style parental pur : bien souvent, nous sommes face à des combinaisons qui donnent une tournure particulière à la parentalité. En effet, il existe des parents :
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Certaines combinaisons de style parental sont dangereuses :
Une parentalité nourrissante et fonctionnelle est celle qui favorise la croissance, l’autonomie, la communication, les expressions affectives et qui pose des limites claires. Elle réunit donc les caractéristiques suivantes : pères et mères valorisateurs + donneurs affectifs + exigents productifs + limiteurs en temps voulu + communicateurs.
Loin de l’utopie de la parentalité idéale et proche de la parentalité saine et fonctionnelle, exercer un bon style parental est un apprentissage quotidien à l’heure d’accomplir la belle mission d’être parent.