Syndrome général d'adaptation : voici comment nous réagissons face au stress

Lorsque nous faisons face à une situation stressante, notre organisme réagit de façon très concrète. Le danger pour notre santé physique et psychologique arrive quand ces éléments stressants deviennent une constante dans nos vies.
Syndrome général d'adaptation : voici comment nous réagissons face au stress
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par la psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Le syndrome général d’adaptation vient nous expliquer comment notre organisme réagit face à une situation stressante. Cette théorie, énoncée par le physiologiste Hans Selye en 1936, nous montre tous les processus physiologiques que nous ressentons quand quelque chose nous trouble, nous dépasse et l’emporte sur nos capacités de contrôle.

Nervosité, maux d’estomac, préoccupation, rythme cardiaque qui accélère, céphalées… Nous avons tous déjà ressenti ces symptômes de stress. Néanmoins, même si nous connaissons ses conséquences, les éléments déclencheurs nous échappent et, surtout, nous ne comprenons pas pourquoi ces phénomènes se produisent. Ainsi, même si le stress est une réponse physiologique normale, nous vivons cette réalité avec beaucoup de souffrance.

Admettons-le : nous vivons dans une société où, non seulement, des états comme les troubles de stress et d’anxiété sont normalisés, mais aussi où l’on considère que la personne qui ne parvient pas à ce niveau d’activation est une personne qui ne fait pas suffisamment d’efforts dans son travail ou sa vie quotidienne. Accepter et intégrer ces points de vue a de sérieuses conséquences pour la santé. Analysons donc comment se déroule ce processus d’adaptation face aux situations stressantes.

Syndrome général d’adaptation : définition et phases

Imaginons, par exemple, que nous commençons un nouveau travail. Au fil des semaines, nous commençons à voir que notre charge de travail est beaucoup trop élevée et que l’ambiance au bureau, en plus d’être oppressive, fait disparaître toute notre motivation. L’usure psychologique est évidente.

Or, ce que nous ressentons lors de cette période intègre parfaitement l’essence de la théorie énoncée par Hans Selye. Le syndrome général d’adaptation décrit le processus de cette réponse naturelle de l’être humain face aux situations de stress.

Cette expérience peut être adaptative et normale quand, au final, nous parvenons à nous ajuster à ces stimuli exigeants de notre environnement. Néanmoins, quand ces conditions vont au-delà de notre capacité de contrôle et finissent par durer, les effets négatifs apparaissent.

Il convient aussi de souligner une chose importante : ces réactions sont universelles. Le docteur Selye a effectué une série d’expériences sur des souris à l’Université McGill à Montréal, en les soumettant à des situations stressantes pour étudier leurs comportements.

Les effets étaient toujours les mêmes. Après cela, il est passé des modèles animaux aux modèles humains pour découvrir qu’effectivement, le syndrome général d’adaptation se déroule toujours en trois phases. Nous allons dès maintenant les étudier.

Le stress au travail.

Le syndrome général d’adaptation est le processus que nous traversons naturellement face à des situations de grand stress.

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1. Phase d’alarme ou de choc

Le modèle de Selye est encore valide aujourd’hui. Des études comme celle réalisée à l’Université de Virginie-Occidentale aux Etats-Unis ont essayé de trouver des failles et des points faibles dans cette approche mais ses bases sont toujours intéressantes.

Souvent, pour vérifier son efficacité, on l’applique dans le domaine du sport, un domaine qui nous permet de très bien illustrer ces phases. La première d’entre elles est quand nous faisons face à une situation extrêmement stressante pour la première fois.

Par exemple, affronter un adversaire au tennis, au football ou au karaté. Nous pouvons aussi prendre l’exemple d’un nouveau travail. Notre corps réagit de la façon suivante :

  • Nous ressentons une tachycardie et une sensation d’alarme.
  • Le plus habituel est de nous sentir paralysés au début, sans savoir comment réagir.
  • Face à ce stimulus menaçant, le système surrénal commence à libérer du cortisol, l’hormone du stress.

Si la personne parvient à gérer cette première phase et à prendre le contrôle, le syndrome général d’adaptation se termine ici. Si ce n’est pas le cas, nous passons à la phase suivante.

2. Phase de résistance

Quand l’élément stressant reste présent dans notre environnement alors que nous ne nous y sommes pas adaptés, la phase de résistance commence. Lors de cette étape, le niveau d’activation n’est plus si élevé mais les gênes physiques sont encore présentes, dans une plus ou moins large mesure. Approfondissons un peu plus cette idée.

  • La résistance se définit comme cette incapacité soutenue à affronter, accepter ou réagir face à ce qui nous dépasse, nous préoccupe ou nous alarme. L’angoisse persiste ; et s’il est vrai que nous ne ressentons plus autant de tachycardies et que nous ne sommes plus prisonniers de cette sensation d’alerte et d’hypersensibilité constantes, l’incertitude et le mal-être continuent car nous ne nous adaptons pas.
  • Le cortisol continue à se libérer dans notre organisme et ceci peut nous faire ressentir de la fatigue, des changements d’humeur, une irritabilité et des problèmes de concentration.

Si nous ne nous adaptons pas, lors de cette étape, à une situation concrète et à ses éléments stressants, nous arriverons à une phase plus problématique.

3. Le syndrome général d’adaptation et la phase d’épuisement

Comme nous l’explique la docteure M. Carmen Ocaña Méndez dans son travail sur le syndrome d’adaptation générale, une bonne partie de la population vit aujourd’hui plongée dans la phase d’épuisement.

En d’autres termes, nous cohabitons (beaucoup d’entre nous) avec un état de stress persistant parce que nous ne nous habituons pas ou ne parvenons pas à faire face aux stimuli stressants qui nous entourent.

  • Quand nous passons des mois plongés dans un état de stress persistant, nos ressources physiques et psychologiques s’épuisent.
  • Le risque de développer certaines maladies augmente. Le plus habituel est de commencer à noter une hypertension, des altérations digestives, une insomnie, des douleurs musculosquelettiques, des céphalées, des vertiges, entre autres.
  • Nous ne pouvons pas non plus oublier un point : le stress qui devient chronique dérive vers des troubles anxieux.
Une femme stressée.

Le stress qui n’est pas géré à temps peut entraîner des problèmes plus sévères, comme les troubles anxieux.

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L’importance d’apprendre à gérer le stress

Le syndrome général d’adaptation nous démontre l’importance de gérer rapidement le stress pour éviter d’arriver à la phase d’épuisement. Le stress non géré devient chronique et, avec lui, nous voyons apparaître un mal-être et des maladies associées.

Nous devons bien garder cela à l’esprit : gérer ces états est possible, mais surtout nécessaire. Nous avons tous des ressources pour le faire (Lazarus, 1980). Voici quelques stratégies :

  • Clarifier les stimuli stressants.
  • Élaborer des solutions aux problèmes. Éviter que ce défi ne devienne plus grand et incontrôlable au fil des jours.
  • Agir sur ses émotions. Nous devons essayer de maintenir le contrôle sur ces dernières, et pas l’inverse.
  • Établir de nouveaux objectifs chaque jour, qui nous permettront de résoudre cette situation et d’augmenter notre bien-être.
  • Mener une vie saine, pratiquer la relaxation et la respiration profonde.

Enfin, et il s’agit d’un point tout aussi important, nous devons apprendre à demander de l’aide quand nous en avons besoin. Le soutien de nos proches et l’intervention de professionnels spécialisés nous éviteront d’atteindre ces limites si usantes.

 


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