Une greffe de cellules souches pourrait éradiquer le virus VIH

Il s'agit là d'une nouvelle des plus réjouissantes et pleine d'espoir !
Une greffe de cellules souches pourrait éradiquer le virus VIH
Maricela Jiménez López

Relu et approuvé par la médecin Maricela Jiménez López.

Dernière mise à jour : 07 octobre, 2022

Nous sommes tous conscients de la gravité du virus VIH ainsi que de la complexité de son traitement. Pourtant, une récente découverte pourrait changer l’histoire des porteurs de ce virus.

Un groupe de scientifiques espagnols a réussi à réduire – à des niveaux indétectables – la charge virale chez six patients infectés par le VIH. Cela représente un grand pas en avant vers le traitement définitif de cette maladie. Voici un bref aperçu du processus qui a conduit à la découverte qui, sans être un remède absolu, pourrait représenter une avancée historique.

Les Annals of Internal Medicine ont récemment publié une conclusion qui a choqué le monde de la science, mais aussi la communauté en général. C’est un problème pour lequel de nombreuses solutions possibles ont été proposées ; malheureusement, peu sont parvenues à atteindre l’efficacité escomptée.

Cependant, à cette occasion, la publication médicale a eu le plaisir d’exposer une découverte faite par des scientifiques de l’Institut de recherche sur le sida IrsiCaixa à Barcelone et de l’hôpital Gregorio Marañón à Madrid.

Grâce à la greffe de cellules souches, ces chercheurs ont réussi à convaincre six personnes de réduire leur virus VIH, responsable du sida. Comment sont-ils parvenus à un tel résultat ?

Le virus VIH a été réduit à un niveau indétectable

virus du vih

 

Les cellules souches transplantées provenaient du cordon ombilical et de la moelle osseuse. La greffe de cette dernière s’est avérée être le traitement plus efficace pour les objectifs poursuivis ici.

Selon les scientifiques responsables de la procédure, après l’intervention, les personnes touchées avaient le virus indétectable dans le sang et les tissus. L’un d’entre eux manquait même d’anticorps; cela semble indiqué que l’on pourrait éliminer le virus.
En plus de l’origine des cellules souches, une donnée importante est le temps nécessaire pour réaliser ce remplacement cellulaire : 18 mois, chez l’un des patients. Celui qui a eu besoin d’autant de temps est le seul qui était toujours porteur du virus VIH. Par ailleurs, il était celui qui avait reçu les cellules souches provenant d’un cordon ombillical.

Bien que les participants à l’expérience maintiennent toujours leur traitement antirétroviral, on pense qu’une nouvelle voie aurait pu être trouvée dans le processus de guérison du SIDA. Cependant, cela ne signifie pas que cet objectif a déjà été atteint. Le chemin à parcourir est encore long, mais les espoirs sont plus vivants que jamais.

Cette conclusion est-elle définitive ?

Jusqu’à présent, l’élimination du virus VIH était une tâche impossible pour la communauté scientifique car il existait dans le sang des réservoirs de virus latents constitués de cellules infectées. Pour cette raison, les médicaments n’ont pas eu l’effet souhaité de combattre cette maladie.

Cependant, comme nous l’avons expliqué précédemment, il y a des signes qui indiquent semblent ici indiquer le contraire. Sept ans après le remplacement des cellules souches, cinq patients ne possédaient pas ces réservoirs, tandis que l’un d’eux ne disposait même pas d’anticorps pour combattre les cellules infectées.

Maintenant, comment est-il possible de confirmer que le virus n’apparaîtra plus à l’avenir ? Selon Maria Salgado, chercheuse à IrsiCaixa à Barcelone, il serait nécessaire d’arrêter le traitement antirétroviral et d’examiner si le virus réapparaissait.

Justement, ce sera la prochaine étape. Bien entendu, dans des conditions contrôlées par des médecins et des chercheurs, le traitement sera modifié par d’autres immunothérapies pour vérifier si le virus réapparaît ou non.

Le cas inspirant de Timothy Brown

virus du vih

 

En 2008, la greffe de cellules souches subie par le patient Timothy Brown pour soigner une leucémie marquait un avant et un après en médecine. À ce moment-là, Brown avait reçu des cellules souches d’un donneur porteur d’une mutation génétique inhabituelle appelée CCR5 Delta 32.

Plus précisément, cette particularité consistait en l’immunité de certaines cellules sanguines au virus VIH. Après avoir reçu ces cellules, Brown a réussi à éliminer le virus de son corps. Il est ainsi devenu le premier être humain de l’Histoire à guérir du VIH.

Partant de ce constat, des chercheurs tels que Salgado – le premier auteur de l’article -, Mi Kwon, hématologue à l’hôpital Gregorio Marañón de Madrid, et d’autres membres de son équipe de travail se sont consacrés à expérimenter des processus similaires avec des personnes infectées par le VIH.

La particularité était que cette fois la mutation CCR5 Delta 32 – le cas de Timothy Brown – n’était pas présente dans les cellules du donneur. Cela pourrait signifier qu’il existe également d’autres facteurs qui influencent la disparition du virus.

En bref, il est clair que nous nous trouvons devant une possibilité sans précédent dans le domaine de la médecine. Après de nombreuses années et des tentatives infructueuses, la lutte pour éliminer le virus VIH semble avoir trouvé son cours. Tous, médecins et citoyens du monde entier, aspirent à ce qu’il s’agisse de celui qui sera définitif.

 


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  • Annals of Internal Medicine. (2018). Mechanisms That Contribute to a Profound Reduction of the HIV-1 Reservoir After Allogeneic Stem Cell Transplant. DOI: 10.7326/M18-0759
  • Brown, T. R. (2015). I Am the Berlin Patient: A Personal Reflection. AIDS Research and Human Retroviruses. https://doi.org/10.1089/aid.2014.0224

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