Comment démissionner d'un travail qui ne vous plaît pas ?

Démissionner d'un travail n'est pas la fin de la vie professionnelle. Cela peut nous permettre de nous reconnecter à nos intérêts et de faire renaître notre créativité. Voici quelques conseils pour vous aider à prendre cette décision.
Comment démissionner d'un travail qui ne vous plaît pas ?
Maria Fatima Seppi Vinuales

Rédigé et vérifié par la psychologue Maria Fatima Seppi Vinuales.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Vous vous êtes peut-être déjà demandé combien de temps nous consacrions à notre travail dans notre vie. Si l’on prend comme point de référence l’espérance de vie aux Etats-Unis (qui est de 79 ans), il apparaît que nous passons environ 12 ans de notre vie à travailler, en prenant pour base une vie professionnelle de 45 ans avec 40 heures de travail par semaine. Un chiffre intéressant. Alors que se passe-t-il si nous décidons de démissionner d’un travail qui ne nous plaît pas ?

L’emploi peut être une source de satisfaction et de bien-être professionnel, ou tout le contraire. Dans ce dernier cas, même quand toutes les conditions sont réunies pour le faire, la majorité des personnes ont du mal à démissionner et ne le font presque jamais de façon directe.

Il est vrai qu’un mauvais environnement de travail avec du stress chronique, une perception faible entre le coût et le bénéfice, sont des facteurs qui nuisent à notre santé et qui devraient être pris en compte pour démissionner d’un travail ou en changer.

3 raisons de démissionner d’un travail qui ne vous plaît pas

Un mauvaise ambiance de travail, un salaire pas assez élevé, des humiliations, de la violence, un travail qui va contre vos valeurs, de nouveaux intérêts professionnels ou un changement de secteur sont quelques-unes des raisons pour lesquelles la majorité des gens démissionnent de leur travail.

Néanmoins, face à un travail qui ne nous plaît pas, nous pouvons synthétiser les raisons en quelques mots : santé, satisfaction personnelle et faible productivité à cause du manque de motivation.

Des conflits au travail.

Certains environnements de travail sont violents au quotidien et sont donc contre-productifs pour la santé.

1. La santé

Quel prix êtes-vous en train de payer en restant dans cet endroit ? Anxiété, insomnie, crises de panique, tristesse ou colère permanente. Voici quelques-uns des symptômes qui peuvent apparaître quand le travail est synonyme d’ennui mais aussi de mal-être ou de dépression. Les conditions économiques particulières peuvent être critiques mais les atteintes à la santé sont plus graves, avec des conséquences sévères.

2. L’estime de soi et la motivation

Rester très longtemps dans des endroits où nous ne nous sentons pas à l’aise affecte notre estime de soi et notre motivation. D’un côté, parce nous cessons de nous sentir utiles et importants ; de l’autre, parce qu’en perdant tout intérêt pour ce que nous faisons, le quotidien devient ennuyeux et notre créativité s’endort.

3. Risque d’erreurs

Ce point est lié à la motivation. Quand nous commençons à fonctionner en pilotage automatique, notre attention et notre concentration chutent et il est probable que nous ayons plus tendance à commettre des erreurs qui peuvent être importantes.

Conseils pour démissionner d’un travail qui ne vous plaît pas

Quand vous n’avez plus suffisamment de raisons pour rester, cela veut dire que vous avez des raisons de partir. Cependant, de la théorie à la pratique, vous pouvez avoir du mal à vous en convaincre ou à prendre la décision la plus juste.

S’informer

Pour des questions de responsabilité et même de réputation, en général, il n’est pas recommandé de quitter un travail du jour au lendemain. Il est important de prévenir à l’avance et de s’informer des procédures administratives et légales à respecter.

En ce qui concerne le délai, beaucoup de personnes doutent de la durée adéquate : 15 jours ? Un mois ? Il faudrait déjà voir si le contrat de travail l’indique d’une certaine façon.

Le second point consiste à évaluer le poste auquel nous évoluons et de vérifier la marge de manœuvre que nous laissons à l’autre personne. Par exemple, si nous occupons un poste clé qui requiert une compétence très spécifique, il convient de prévenir au moins 15 jours à l’avance. De cette façon, un processus de recrutement de personnel pourra être mis en place et nous pourrons accompagner la formation de l’autre personne, même si ce n’est pas à un niveau élevé.

Préparer son départ

Par rapport au point antérieur, il faut savoir que l’idéal est de quitter son poste en bons termes. Il est donc recommandé de songer à partager les raisons pour lesquelles nous partons à notre supérieur ou aux ressources humaines. Cette instance fonctionne comme un feedback pour pouvoir procéder à des améliorations.

Il est aussi prudent que la première personne qui le sache soit votre chef et qu’il ne l’apprenne pas de quelqu’un d’autre. Enfin, dites-vous que vous aurez également besoin de temps pour enlever les choses qui vous appartiennent.

Je veux démissionner, mais…

Il est important de penser aux croyances, aux situations ou aux craintes qui nous empêchent de quitter ce lieu de travail. Il s’agit parfois d’idées liées à l’estime de soi (« je ne réussirai jamais à trouver un autre emploi ») alors que, dans d’autres cas, il s’agit d’une préoccupation économique.

Ne pas culpabiliser d’avoir du temps libre

Démissionner d’un travail ne marque pas la fin de votre vie professionnelle. Il est important de considérer cela comme une période de transition, au cours de laquelle nous pourrons nous accorder du temps pour nous connaître, pour retrouver notre intérêt et même pour nous ennuyer !

Il est important de travailler cette culpabilité d’avoir du temps libre, surtout dans une société qui nous a appris que, pour avoir une valeur, il fallait produire.

Bien souvent, dans le rythme vertigineux du quotidien, nous perdons la possibilité de nous connecter à nos intérêts et de laisser notre esprit errer à sa guise. Or, lors de ces moments, de grandes idées peuvent surgir pour nous permettre de nous réinventer et de nous réorienter.

Penser à d’autres alternatives

Pour démissionner d’un travail, il n’est pas nécessaire d’en retrouver un autre immédiatement. En revanche, il est important de se dessiner un horizon à court et moyen terme car cela aide à calmer l’anxiété.

Par exemple, vérifier la somme d’argent dont nous avons besoin pour faire face à nos besoins de base (nourriture et loyer, par exemple) et pendant combien de temps nous disposerons de ces économies. Cela ne veut pas dire que des imprévus ne pourront pas surgir sur le chemin, mais leur impact sera moindre.

Ce plan n’est pas toujours lié à l’aspect économique : il peut aussi être lié à la tranquillité de faire quelque chose. Dans ce cas, nous pouvons réfléchir aux activités qui nous intéressent et à celles auxquelles nous pouvons nous inscrire.

Un homme pensif.

Apprendre à réfléchir et à planifier pour démissionner d’un travail est essentiel car cela nous permet de nous organiser à moyen terme.

Se préparer

Nous cherchons souvent à quitter un travail parce que nous voulons développer un nouveau projet ou complètement changer de domaine. Quoi qu’il en soit, le mieux est de se préparer. Il faut évaluer ce qui se passe dans ce domaine d’intérêt, actualiser notre CV, chercher des formations qui pourraient nous servir.

Ne pas idéaliser

Démissionner de son travail n’est pas si extraordinaire ou merveilleux. Les premières sensations et émotions après cette démission passeront, et d’autres viendront.

Il est important de ne pas idéaliser ou dramatiser, quelle que soit la situation. Nous connaîtrons toujours de bons moments, et nous ferons également face à des angoisses.

Prendre soin de sa santé mentale s’il est nécessaire de démissionner d’un travail

Le mal-être dans le domaine professionnel a un lien direct avec notre santé mentale. Il y a même des syndromes, comme celui du burnout, qui sont les expressions les plus puissantes ou manifestes de cette souffrance quotidienne.

Il est important de respecter les délais et procédures de la démission, tout comme il est nécessaire de prendre cela au sérieux. Nous ne devons pas nous attendre à ce que tout se calme ou à ce que les choses changent d’elles-mêmes.

Il y a beaucoup d’excuses et de craintes dans ces idées, mais quel est leur prix ? N’oublions pas que nous ne devons pas nous habituer au mal-être et que nous méritons de nous sentir à l’aise et de continuer à évoluer.


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