Le stress au travail associé au risque d'infarctus

Le stress au travail est associé au risque d'infarctus. Plusieurs études scientifiques ont démontré, au fil des ans, le lien entre ces deux situations. Découvrez-en plus à ce sujet dans cet article.
Le stress au travail associé au risque d'infarctus
Leonardo Biolatto

Rédigé et vérifié par le médecin Leonardo Biolatto.

Dernière mise à jour : 27 mai, 2022

Le stress au travail est associé au risque d’infarctus dans le monde entier. Aucun pays, aucune société n’échappe à ce lien, qui n’a fait qu’augmenter au fil des ans à cause des nouvelles situations professionnelles et du tourbillon actuel du domaine du travail.

Par ailleurs, la mortalité associée aux maladies cardiovasculaires n’a pas reculé, comme cela peut se produire avec différentes pathologies. En réalité, ces dernières années, on a détecté des augmentations allant jusqu’à 15 % dans la mortalité cardiovasculaire.

Le handicap qui s’associe aux événements cardiovasculaires a augmenté de plus de dix fois : il s’agit des séquelles qui restent chez les personnes après avoir eu un infarctus ou un accident cérébrovasculaire.

Les travailleurs qui réalisent leur travail dans des domaines stressants sont particulièrement exposés à un facteur de risque ajouté. Certaines études font état d’environ 48 % de plus de risque chez ces personnes par rapport au reste de la population.

La possibilité d’avoir un infarctus augmente de façon exponentielle quand les personnes stressées réunissent d’autres conditions, comme le tabagisme ou l’obésité. À long terme, le stress au travail est aussi associé au risque d’infarctus. Un travailleur stressé voit sa probabilité de souffrir d’un événement coronarien augmenter de 15 % sur 10 ans, par rapport à un autre travailleur sans stress.

Qu’est-ce que le stress au travail ?

Pour trouver le lien entre stress au travail et risque d’infarctus, nous devons d’abord préciser ce que nous entendons par une situation de travail stressante. Nous savons que cela ne veut pas dire la même chose pour tout le monde mais il y a certaines règles qui permettent d’unifier ce critère.

Le stress au travail se comprend généralement comme la combinaison entre une forte demande psychologique du travailleur et un faible niveau de contrôle sur la situation de travail. En d’autres termes, le travailleur souffre intérieurement à cause des tâches qu’il doit réaliser et ne trouve pas de mécanisme pour s’adapter.

En général, les travailleurs stressés sont ceux qui considèrent qu’on leur demande beaucoup de résultats en peu de temps ; ils manquent d’espaces libres pour leur réalisation personnelle, leurs tâches sont monotones et ils ont l’impression de n’avoir aucun pouvoir de décision sur leur travail.

Si la personne s’adapte à ces situations, elle ne souffrira pas de stress. Cependant, si elle est incapable d’élaborer des mécanismes de défense efficaces ou de modifier son environnement, elle tombera dans ce piège. C’est là qu’apparaissent les symptômes du stress au travail :

  • Dépression
  • Tachycardie
  • États d’anxiété ou d’angoisse
  • Insomnie
  • Irritabilité
  • Manque de concentration
  • Contracture musculaire
Une femme stressée.

L’assignation de multiples tâches, un environnement inapproprié ou des salaires trop bas peuvent être les éléments déclencheurs du stress au travail.

Poursuivez votre lecture : Le stress quotidien peut provoquer une dépression

Pourquoi le stress au travail est-il associé au risque d’infarctus ?

Il existe des mécanismes physiopathologiques qui expliquent pourquoi le stress au travail est associé au risque d’infarctus. Les recherches dans ce sens ont dévoilé différents aspects de l’augmentation du risque.

Dans un premier temps, on a pu noter que les travailleurs stressés associaient leur style de vie à d’autres facteurs de risque. Par exemple, ce sont des fumeurs, dans une large mesure ; ils consomment fréquemment de l’alcool ou sont excessivement sédentaires. La mauvaise alimentation joue également un rôle important.

Quand on souffre de stress, quelle qu’en soit l’origine, l’amygdale cérébrale augmente la production de substances qui sont derrière la formation de plaques d’athérome dans les artères. En outre, le stress active instinctivement le système nerveux sympathique. Celui-ci libère de la noradrénaline, en augmentant la fréquence cardiaque et en fermant les artères.

Si le stress au travail cause une dépression – chose qui est commune –, des substances comme le fibrinogène et le facteur de nécrose tumorale augmentent dans l’organisme. Ces substances sont inflammatoires et viennent se rajouter aux autres processus de l’athérosclérose.

Il est également prouvé que les situations de stress activent les glandes surrénales, qui libèrent du cortisol dans le sang. Le cortisol, plus connu sous le nom d’hormone du stress, déclenche des processus qui peuvent aboutir à des événements cardiaques, en plus de favoriser l’obésité et le diabète.

Le stress au travail d'une femme.

Être exposés à des situations de stress constantes change la chimie du cerveau et fait augmenter le risque d’événements cardiovasculaires.

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Comment réduire le risque d’infarctus associé au stress au travail

Il n’est pas facile d’élaborer des stratégies qui réduisent le risque d’infarctus dû au stress au travail. De nombreux facteurs vont au-delà du domaine professionnel en soi. Ils dépendent de la personnalité du travailleur ou de questions intrinsèques, comme l’âge.

Néanmoins, les entreprises et les employeurs peuvent établir des régimes d’activité physique. On peut inclure des espaces de sport sur le lieu de travail ou des pauses actives programmées. Avec la réalisation régulière d’exercice, on peut considérablement faire diminuer le stress et, par conséquent, le risque cardiovasculaire.

De son côté, le travailleur stressé doit établir des mécanismes de freinage qui l’aident. Les liens d’amitié et de famille sont un soutien important, surtout pour la dépression. Plus on est isolé, plus la spirale du stress est importante.

L’utilité des techniques de relaxation et de gestion du stress a également été démontrée. Elles peuvent être offertes par les employeurs ou par une personne qui souffre de cette situation.

Mais, au-delà de tous ces points, un double engagement est nécessaire : celui des employeurs et des employés. Tous deux doivent travailler main dans la main pour réduire le risque d’infarctus associé au stress au travail. Chacun, en y mettant du sien, pourra participer à l’établissement d’environnements plus sains.


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