Comment surmonter le syndrome d'ivresse mentale

Le syndrome d'ivresse mentale est un schéma de comportements qui se présente chez les personnes qui ont arrêté de boire de l'alcool mais ont toujours les comportements désadaptatifs de l'addiction. Apprenez-en plus sur ce sujet.
Comment surmonter le syndrome d'ivresse mentale
Andrés Carrillo

Rédigé et vérifié par le psychologue Andrés Carrillo.

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

Dans les cas où les personnes qui ont perdu leur addiction à l’alcool continuent à manifester des comportements similaires à ceux qu’elles avaient quand elles en consommaient, nous sommes en présence du syndrome d’ivresse mentale.

Il est fréquent de voir des amis et des membres de la famille qui s’étonnent que le comportement d’une personne ne s’améliore pas même si elle a arrêté de boire. La meilleure explication que l’on puisse donner à ce phénomène est que la personne qui a guéri n’a pas réussi, en réalité, à abandonner les schémas mentaux d’un alcoolique.

Pour le dire en d’autres termes : quand une personne accro cesse de consommer une substance, elle doit changer certains schémas de pensées désadaptatifs. Si cela ne se produit pas, nous pouvons dire que la récupération est partielle.

Quels sont les symptômes du syndrome d’ivresse mentale ?

Les personnes qui ne consomment pas d’alcool ont tendance à penser qu’elles ont totalement guéri de l’addiction. Or, les choses ne sont pas si simples.

L’un des principaux symptômes du syndrome d’ivresse mentale est l’immaturité émotionnelle. En général, les personnes n’agissent pas en fonction de leur âge chronologique.

L’infantilisme survient quand un adulte affiche des comportements d’une étape de développement antérieure. Par exemple, des hommes qui ont passé la trentaine et qui ont des priorités très similaires à celles qu’ils avaient lorsqu’ils étaient adolescents. Ainsi, l’immaturité émotionnelle et l’infantilisme vont de pair, même s’ils sont différents.

Nous entendons par immaturité émotionnelle la difficulté ou l’impossibilité à gérer ses émotions. Les personnes avec une faible tolérance à la frustration pensent que tout leur est permis. Quand elles ne peuvent pas avoir une chose comme elles le veulent, elles s’irritent.

Dans le même ordre d’idées, le signe le plus frappant de ce syndrome est l’égocentrisme. Beaucoup de personnes accros qui ont réussi à arrêter de boire développent une sorte de fantasme dans lequel elles sont supérieures aux autres, parce qu’elles ont réussi à faire quelque chose qui impliquerait de la reconnaissance et de l’admiration.

Le syndrome d'ivresse mentale.

Arrêter l’alcool n’est pas une tâche facile. Si les comportements associés à l’addiction restent, il est possible qu’il y ait plus de problèmes sociaux et relationnels.

Poursuivez votre lecture : La négation dans l’addiction

Pourquoi le syndrome d’ivresse mentale se produit-il ?

La cause du syndrome d’ivresse mentale est la déficience dans le processus de réhabilitation. En d’autres termes, on pense qu’une réhabilitation est efficace quand la personne arrête de boire mais, en réalité, d’autres facteurs doivent être pris en compte.

La manière de penser d’une personne accro est compulsive. Indépendamment d’une absence de consommation de la substance, elle continuera avec des schémas de comportement ponctuels. En termes généraux, celles qui présentent le syndrome n’ont pas besoin de consommer de l’alcool pour être irresponsables de manière irrationnelle.

Nous pouvons ainsi dire, pour résumer, que les causes sont dues à une méconnaissance collective au sujet des addictions. Le fait de penser qu’une addiction se base seulement sur la consommation n’aide pas les personnes à chercher une aide professionnelle quand elles cessent de boire toutes seules.

Conseils pour surmonter le syndrome d’ivresse mentale

Si l’on considère que l’addiction à l’alcool va au-delà de la boisson, nous pouvons accéder à une réhabilitation complète qui nous maintienne éloignés de la consommation et qui favorise également un changement de comportement. Voyons cela plus en détail.

1. Essayer de changer sa façon de penser

Le véritable changement vient toujours de la façon de penser. Quand nous sommes capables de modifier des schémas de pensée désadaptatifs, le comportement se modifie également de manière collatérale.

La priorité doit donc consister à modeler les pensées vers une idéologie d’adaptation sociale.

2. Accepter que la guérison n’est pas rapide

Avoir des attentes irréalisables complique le processus de guérison. Il faut bien comprendre que les changements sont des projets à moyen et long terme. De cette façon, l’anxiété se dissipe et on apprécie davantage les petites victoires.

Croire que les problèmes disparaîtront quand on arrêtera de boire est une idée simpliste.

3. Chercher une aide professionnelle

Pour que la réhabilitation soit efficace, il sera nécessaire de consulter un spécialiste et, plus fondamentalement, un psychologue, qui est celui qui devrait apporter les outils nécessaire pour que le changement dans les schémas de pensée ait lieu et dure dans le temps.

Comment puis-je aider quelqu’un qui présente le syndrome d’ivresse mentale ?

La meilleure façon d’apporter du soutien à une personne qui manifeste le syndrome d’ivresse mentale est de lui montrer que ses problèmes continuent d’affecter sa vie. Dans certains cas, lui faire accepter sa situation n’est pas simple : les résistances à la réalité sont fortes.

Chez les personnes qui ont arrêté de boire, il y a généralement un processus de négation plus intense que chez celles qui boivent encore. Ainsi, l’aide ne doit pas être donnée de manière forcée. Le plus efficace est de psycho-éduquer et de montrer qu’il est important de changer les vieilles habitudes.

On doit parvenir à un rapprochement de façon progressive, qui génère une confiance chez la personne. Il faut toujours éviter de faire des jugements de valeur par rapport à sa vie et ses décisions. L’objectif est de favoriser un changement effectif, qui l’implique en tant que protagoniste. C’est pour cela que l’attention psychologique pourrait être requise.

La thérapie psychologique.

La participation psychologique dans le traitement des addictions est essentielle pour arriver à bon port.

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Les personnes avec ce syndrome peuvent-elles recommencer à boire ?

La réponse est oui. Le syndrome d’ivresse mentale est une fiction au cours de laquelle la personne pense qu’elle est guérie. Par conséquent, la rechute dans la boisson est possible.

Néanmoins, ceux qui se sont éloignés de la consommation ne la reprennent généralement pas avec la même fréquence. Il est très probable qu’il s’agisse de rechutes plus courtes et sporadiques.

Qu’est-ce qui évite le retour à l’addiction ? Dans ce cas, la sensation de contrôle et de sécurité qu’ont réussi à trouver ceux qui arrêtent de boire devient la nouvelle substance qui a remplacé les effets de l’alcoolL’addiction reste mais ce n’est plus pour la boisson, c’est pour le contrôle.


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