Gaz vaginaux : pourquoi se produisent-ils ?

Les gaz vaginaux sont fréquents et, dans la plupart des cas, sont liés à l'activité sexuelle. Cependant, ils peuvent aussi être un des symptômes de certaines pathologies.
Gaz vaginaux : pourquoi se produisent-ils ?
Leidy Mora Molina

Relu et approuvé par l'infirmière Leidy Mora Molina.

Écrit par Carmen Martín

Dernière mise à jour : 28 avril, 2023

Les gaz vaginaux sont également connus sous le nom de queefing ou flatulences vaginales. La grande majorité des femmes en ont fait l’expérience à un moment donné de leur vie. Comme pour les gaz expulsés par l’anus, ces gaz sont souvent source d’inconfort ou de gêne.

Les gaz vaginaux proviennent de l’expulsion de l’air qui s’est accumulé dans le vagin. L’air, en sortant, cause un bruit caractéristique, très semblable à celui qui se produit avec les gaz intestinaux, mais sans dégager d’odeur.

Cette situation physiologique n’est généralement pas le symptôme d’un problème de santé. Cependant, dans certains cas, elle peut être liée à une condition médicale, telle que les fistules.

Nous expliquons ici tout ce que vous devez savoir à ce sujet, y compris comment éviter les gaz vaginaux et quand consulter un médecin.

Que sont les gaz vaginaux ?

Couple au lit ayant des relations sexuelles sans pénétration.
Certaines positions sexuelles peuvent favoriser l’apparition de gaz vaginaux.

Les gaz vaginaux, comme nous l’avons souligné dans l’introduction, sont l’expulsion de l’air accumulé dans le vagin. Ils provoquent un bruit caractéristique proche du bruit intestinal. Cependant, ces gaz sont généralement inodores, car ils ne proviennent pas d’une action bactérienne, comme c’est le cas avec les gaz intestinaux.

Ils peuvent affecter toute femme, quel que soit son âge. Malgré cela, il a été observé que cette situation physiologique a tedance a affecter les jeunes femmes par rapport aux femmes plus âgées. On estime qu’une femme sur huit, parmi la population générale, en a fait l’expérience.

Ces gaz sont plus fréquents pendant l’acte sexuel, mais les deux situations ne sont pas toujours liées. L’activité physique, certains mouvements ou la masturbation peuvent aussi être des déclencheurs.

Les gaz vaginaux peuvent produire une sensation de chatouillement, puisqu’ils sont souvent associés aux rapports sexuels, la plupart des femmes se sentent gênées ou mal à l’aise lorsqu’elles en font l’expérience.

Une étude publiée dans ISNR Obstetrics and Gynecology explique que l’incidence de ces gaz est plus élevée chez les femmes qui ont eu des accouchements vaginaux. Leur apparition peut également être influencée par l’indice de masse corporelle.

Pourquoi les gaz vaginaux apparaissent-ils ?

S’il est vrai que chez la plupart des femmes il s’agit d’une situation bénigne et temporaire, dans certains cas, ces gaz peuvent être le symptôme d’une pathologie concomitante. Dans les sections suivantes, nous vous disons quelles sont les principales causes des gaz vaginaux.

Activité sexuelle

Le sexe est l’une des situations qui favorise le plus fréquemment l’apparition de gaz vaginaux ou de flatulences vaginales. Notamment quand il y a pénétration vaginale. Cependant, cela peut également se produire lors de relations sexuelles orales ou même lors de la masturbation.

Lorsque le pénis entre et sort du vagin, l’air peut rester emprisonné à l’intérieur du vagin. Les changements de posture lors des rapports sexuels favorisent également sa formation. Lorsque le pénis sort ou que les muscles vaginaux se resserrent après l’orgasme, l’air a tendance à sortir du vagin, produisant le son caractéristique du pet.

Les positions les plus souvent associées aux gaz vaginaux sont la levrette et celles dans laquelle la femme pose ses jambes sur les épaules de son partenaire. À l’inverse, le missionnaire ou les positions dans lesquelles la femme est assise à califourchon ont tendance à prévenir leur apparition.

Dysfonctionnement du plancher pelvien

Le plancher pelvien désigne un ensemble de muscles et de ligaments situés dans la partie inférieure de la cavité abdominale. Cet ensemble permet aux organes pelviens, tels que l’utérus ou le vagin, d’être maintenus dans leur position appropriée.

Lorsque le plancher pelvien se détériore, divers maux et affections apparaissent souvent, notamment des gaz vaginaux. En effet, avec la diminution du tonus (hypotonie), les muscles perdent leur capacité de contraction et l’air a tendance à s’accumuler davantage à l’intérieur du vagin.

De nombreux facteurs influencent le dysfonctionnement du plancher pelvien. Le vieillissement et les accouchements vaginaux sont deux des plus fréquents. Par conséquent, il est recommandé à toutes les femmes de les exercer tout au long de leur vie. De cette façon, les conséquences de sa détérioration peuvent être évitées, y compris les gaz vaginaux.

Fistule vaginale

Les fistules vaginales sont l’une des causes inquiétantes pouvant être à l’origine des gaz vaginaux. Une fistule vaginale est un trajet anormal qui relie le vagin à un autre organe, comme le rectum ou la vessie. Son nom varie selon les organes concernés.

En plus des gaz vaginaux, d’autres substances peuvent apparaître dans le vagin. La plus courante est la fistule vésiculo-vaginale, qui relie la vessie au vagin. Cette pathologie est généralement associée à des blessures chirurgicales gynécologiques et à des accouchements compliqués.

La fistule urétéro-vaginale relie les uretères à cet organe. L’urine peut alors atteindre le vagin. Quant à la fistule recto-vaginale, elle permet le passage de gaz ou de matières fécales.

Cette dernière est également liée à l’accouchement, bien qu’elle puisse se développer en raison de maladies inflammatoires de l’intestin. Par exemple, la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse.

Les gaz vaginaux peuvent-ils indiquer un dysfonctionnement ?

Comme nous l’avons vu, la plupart du temps, les gaz vaginaux apparaissent de manière bénigne. Cependant, comme nous l’avons précisé dans la dernière section, ils peuvent être le symptôme d’une affection grave, par exemple une fistule. Pour cette raison, il est nécessaire d’être conscient de certains signes d’alarme qui peuvent aider à identifier cette pathologie.

Il est recommandé de consulter un médecin si les gaz vaginaux ont une odeur désagréable ou nauséabonde. Il est également important d’observer s’ils s’accompagnent de l’expulsion de matières fécales, de pus ou de liquide anormal.

Les femmes qui en plus des gaz souffrent fréquemment d’infections vaginales ou urinaires, doivent également consulter un médecin pour découvrir s’il y a une fistule. Elles doivent en faire autant si, en plus des gaz vaginaux, des douleurs apparaissent dans la zone vaginale, lors des rapports sexuels ou à tout autre moment.

Une inflammation vulvaire ou vaginale, des saignements non liés aux menstruations ou des fuites d’urine sont d’autres signes avant-coureurs. Si des gaz vaginaux apparaissent après une chirurgie gynécologique, un accouchement ou certains traitements comme la radiothérapie, il est nécessaire de consulter un médecin.



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Peut-on éviter les gaz vaginaux ?

Exercices de Kegel
Les exercices de Kegel peuvent aider à préserver la santé du plancher pelvien.

Les gaz vaginaux ne peuvent pas toujours être évités. Cependant, il n’est pas non plus nécessaire de les éviter. Il est seulement important de consulter un médecin si l’un des symptômes alarmants apparaît.

Au-delà de la prévention, l’idéal est d’apprendre à gérer les sensations qui accompagnent ces flatulences vaginales. Les femmes se sentent souvent gênées ou honteuses, mais elles ne devraient pas. C’est une situation physiologique normale et fréquente.

Lorsque ces gaz apparaissent, il est préférable d’en discuter avec son partenaire, car ils sont souvent associés à certaines positions sexuelles. En effet, comme mentionné précédemment, certaines postures favorisent l’apparition de ces gaz.

Par conséquent, la communication est essentielle. Il faut aborder le sujet naturellement pour essayer de créer de la confiance et du réconfort. Par ailleurs, il est recommandé de ne pas chercher à les retenir, mais de trouver un moyen de les expulser.

Quelques conseils pour éviter les gaz vaginaux

Si vous trouvez cela très inconfortable ou embarrassant, vous pouvez faire plusieurs choses pour prévenir les gaz vaginaux ou au moins minimiser leur apparition.

Une étude a mis en évidence que certaines femmes ont remarqué une diminution des gaz vaginaux avec l’aide d’un pessaire. Il s’agit d’un dispositif que l’on place à l’intérieur du vagin pour traiter le prolapsus des organes pelviens.

D’autre part, il y a les exercices de Kegel. Il s’agit d’une activité visant à renforcer les muscles du plancher pelvien. Ils consistent à contracter ces muscles plusieurs fois par jour, comme si il s’agissait de s’empêcher d’uriner.

Ces exercices sont recommandés pour toutes les femmes, quel que soit leur âge ou leur condition. Il n’est pas nécessaire d’avoir été mère pour les réaliser. Ils peuvent aider à réduire l’incidence de nombreuses pathologies, telles que les prolapsus, l’incontinence urinaire, et même aider à gérer la situation en cas de gaz vaginaux.

Enfin, il est important de se rappeler que dans le sexe, il existe des positions qui favorisent la possibilité que cette situation se produise, comme mentionné. Donc, si vous voulez savoir comment éviter l’apparition de gaz vaginaux, la réponse est peut-être de changer la position que vous adoptez lors des rapports sexuels. Par exemple, ne le faites pas en levrette ou une position qui implique que vous soyez à quatre pattes.



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Quand aller chez le médecin ?

Il est vrai que dans certains cas les gaz vaginaux peuvent être associés à une pathologie. Cependant, au-delà de cela, il est important de comprendre qu’ils sont physiologiques et normaux. Il faut essayer d’éviter que cette situation ne produise de la pudeur ou de l’inconfort.

En cas de doute ou d’inconfort, il est toujours recommandé de consulter un spécialiste, afin d’écarter une éventuelle maladie. Au niveau sexuel, le plus important est de favoriser la communication et la confiance afin qu’ils ne deviennent pas une gêne.


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