Hyperkaliémie : description et traitements

Lorsqu'une personne souffre d’hyperkaliémie, son taux de potassium dans le sang est au-dessus de la normale. Il existe différents traitements pour rétablir l'équilibre.
Hyperkaliémie : description et traitements

Écrit par María Vijande

Dernière mise à jour : 10 août, 2022

L’hyperkaliémie est une altération du taux de concentration de potassium dans le sang. Dans ce cas-là, il y a un excès de potassium. Quand, au contraire, il y a un manque de potassium, on parle d’hypokaliémie.

Il est nécessaire d’avoir à l’esprit que l’hyperkaliémie est constatée lorsque le taux de concentration de cet electrolyte est supérieur à 5,5 mmol/L.

Qu’est-ce que le potassium ? À quoi ça sert ?

L'hyperkaliémie et le rôle du potassium

Le potassium est un élément chimique dont le symbole dans le tableau périodique est le “K”. C’est un métal alcalin mou qui dispose de fonctions importantes, tant au niveau musculaire qu’au niveau du système nerveux.

Par ailleurs, ce métal alcalin est également un électrolyte, tout comme le calcium et le clore. Ces électrolytes participent à l’équilibre de la pression et de la concentration de substances à l’intérieur et à l’extérieur des cellules.

Voici donc les rôles les plus importants joués par cet élément dans l’organisme :

  • Le développement du squelette
  • L’équilibre osmotique
  • La synthèse protéique
  • La transmission nerveuse
  • La contraction musculaire

Cause de l’hyperkaliémie

En général, cette situation est causée par une diminution de l’excrétion rénale de potassium. Un mouvement anormal du potassium hors des cellules est également souvent à l’origine de ce trouble.

Plusieurs facteurs contribuent au développement de l’hyperkaliémie. On peut, entre autres, lister les suivants :

  • Augmentation de l’ingestion de potassium
  • Administration de certains médicaments qui ont un impact sur l’excrétion rénale de potassium
  • Lésion rénale aiguë
  • Néphropathie chronique

Une autre cause de cette altération peut être la présence d’acidose métabolique, comme celle que l’on trouve chez les patients qui souffrent d’acidocétose diabétique.

Par ailleurs, la pseudo-hyperkaliémie, l’augmentation artificielle de potassium, peut également dégénérer en hyperkaliémie. Elle peut être causée par l’application prolongée d’un garrot ou lorsque l’on serre le poing de façon excessive pendant une prise de sang.

De même, la thrombocytose est parfois à l’origine de la pseudo-hyperkaliémie. En effet, le potassium qui se trouve dans les plaquettes se libère pendant la coagulation.

Symptômes

Dans la plupart des cas, l’hyperkaliémie passe inaperçue. Ce qui implique que la variation des taux de potassium n’est décelée par aucun symptôme et, en conséquence, seul un examen biologique peut la détecter.

Dans les cas où il y a des symptômes, ceux-ci dépendent de la gravité de l’hyperkaliémie et de la rapidité de son apparition. En règle générale, les premiers symptômes sont les suivants :

  • Faiblesse musculaire
  • Tremblements au niveau des bras ou des pieds
  • Fourmillements
  • Paresthésie des doigts de la main ou des pieds

De plus, ces symptômes sont généralement accompagnés d’insomnie, de nausées, de vomissements et d’une diminution de l’activité cardiaque.

Dans les cas les plus graves, le patient peut souffrir d’arythmies cardiaques. C’est dû au fait que le cœur est un organe qui a besoin de potassium pour se contracter et pour le déroulement correct de ses fonctions. Lorsque nous parlons d’arythmie, nous faisons référence à ce trouble lors duquel le rythme cardiaque affecte la fréquence, l’intensité et la régularité des impulsions nerveuses.

Comment diagnostiquer l’hyperkaliémie ?

L'hyperkaliémie et l'altération du rythme cardiaque

Cette affection peut s’identifier en mesurant la concentration sérique des électrolytes par rapport au taux de contrôle. Cette vérification se fait lorsqu’un électrocardiogramme est effectué sur un patient et que l’on observe les variations de cette concentration.

Les patients, dont les résultats d’électrocardiogramme sont altérés, sont habituellement ceux qui souffrent d’insuffisance rénale, d’insuffisance cardiaque avancée, d’obstruction urinaire et ceux traités avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC). En définitif, pour réaliser un diagnostic correct, il faut réaliser les tests suivants :

  • Mesure de la kaliémie
  • ECG
  • Révision de la liste des médicaments consommés
  • Évaluation de la fonction rénale

Quel traitement ?

L’objectif de tout traitement sera de réduire le taux de potassium dans le sang. De plus, ceux-ci viseront également à éradiquer l’origine de ce dérèglement, comme, par exemple, l’arrêt de la prise de médicaments hyperkaliémiants.

Dans les situations où l’augmentation du taux de potassium est modérée, on met en place un traitement pour le réduire, par exemple, on administre certains médicaments comme les résines échangeuses de potassium. Il est possible également de prescrire des diurétiques ou la réalisation d’une dialyse.

Lors d’une hyperkaliémie mesurée à un taux au-delà de 6,5 mmol/L sans altération de l’électrocardiogramme, le salbutamol ou le bicarbonate de soude sont deux médicaments très efficaces.

Enfin, lorsque le taux de potassium au-delà des 6,5 mmol/L est accompagné d’une altération de l’ECG, la première chose à faire est de protéger le cœur. Pour cela, on administre, en général, du calcium afin de réduire la kaliémie (taux de potassium dans le sang).

Toutes les informations partagées dans cet article n’excluent pas de se référer immédiatement à un médecin si vous décelez un quelconque symptôme de cette maladie. Seul le spécialiste peut vous recommander le meilleur traitement.

 


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