La peur de souffrir d'un cancer

La peur de souffrir d'un cancer est raisonnable, tant qu'elle ne devient pas excessive et ne conduit pas à des conduites évasives ou obsessives. Si vous avez constamment la sensation ou le soupçon d'avoir un cancer, et que cette peur limite votre vie, il peut être bon de consulter un psychologue.
La peur de souffrir d'un cancer

Écrit par Edith Sánchez

Dernière mise à jour : 09 août, 2022

Il est normal d’avoir peur de souffrir d’un cancer. En effet, il s’agit d’une maladie grave dont l’évolution est souvent imprévisible et nécessite généralement des traitement difficiles à supporter. Tout être humain ressent un certain degré de peur face à la maladie ou à la mort.

Le problème survient lorsque la peur de souffrir d’un cancer commence à devenir irrationnelle et obsessive. Dans ce cas, elle prend les mêmes caractéristiques qu’une phobie et se nomme donc “cancérophobie”. Cela conduit à prendre des précautions inutiles qui sont parfois contre-productives.

Par ailleurs, la peur exagérée du cancer entraîne également une souffrance émotionnelle inutile. Tout symptôme physique est considéré comme un éventuel signe du cancer et tout objet ou circonstance est perçu comme une menace. Cet état est préjudiciable aussi bien pour la santé mentale que physique.

La cancérophobie ou la peur excessive de souffrir d’un cancer

Une femme qui a peur d'avoir un cancer

La cancérophobie se définit comme une peur excessive et irrationnelle de souffrir d’un cancer. Le terme “irrationnel” se signifie pas qu’il s’agit d’une idée absurde ou qu’il n’existe aucune raison de craindre la maladie. Cela signifie plutôt que la peur est excessive et ne se fonde pas sur des prémisses objectifs.

D’autre part, lorsque la peur du cancer est trop forte et prend les caractéristiques de la phobie, la vie quotidienne commence à être perturbée. On évite le soleil car il peut provoquer un mélanome. Ou bien on supprime certains aliments parce qu’il existe des rumeurs selon lesquelles ils sont cancérigènes, etc.

La cancérophobie nous rend constamment anxieux, car nous exagérons les risques et nous voyons les risques là où il n’y en a pas. Cela est semblable à ce qui se passe en hypocondrie. Chaque problème de santé est interprété de manière catastrophique, même s’il n’y a pas de raison réelle.

Le chemin de l’évitement

L’une des voies empruntées par les personnes cancérophobes est celle de l’évitement qui comporte deux variantes. La première consiste à éviter à tout prix les objets ou situations qui, réels ou imaginaires, peuvent provoquer le cancer. Il s’agit d’un comportement de fuite.

D’autre part, des conduites excessivement préventives se développent. Par exemple, dans le domaine de l’alimentation, l’usage des téléphones portables, etc. En outre, ceux qui prennent le chemin de l’évitement en viennent à croire que le fait d’entrer en contact avec une personne atteinte d’un cancer peut les prédisposer à souffrir de la maladie.

L’autre variante de l’évitement est que, précisément par peur de souffrir d’un cancer, la personne évite de se rendre chez le médecin. Parfois, ces individus sont sûrs d’être atteints de la maladie mais ne vont pas consulter un médecin car ils ne veulent pas avoir la confirmation du diagnostic. Ils préfèrent continuer à vivre dans le doute et l’anxiété.

La peur obsessive de souffrir d’un cancer

Une femme qui a peur d'avoir un cancer et qui se cache

La peur obsessionnelle est un autre chemin courant pour ceux qui développent une cancérophobie. On pourrait dire que cette voie est le contraire de l’évitement. Au lieu de s’éloigner du sujet, la personne obsédée cherche toute l’information possible autour de la maladie.

Par ailleurs, chaque malaise dans son corps l’amène à consulter le médecin ou à chercher désespérément des informations car elle craint que tout symptôme soit un avertissement d’un cancer. Le problème est que, sans s’en rendre compte, ces individus interprètent l’information qu’ils reçoivent de manière biaisée.

S’ils consultent le médecin et qu’il ne trouve aucun symptôme de cancer, ils sont certains que le professionnel se trompe. Dès lors, ils consultent un autre médecin ou renient la médecine en général. Ces personnes sont constamment effrayées et les connaissances acquises augmentent leurs peurs au lieu de les dissiper.

Mythes et vérités sur le cancer

Nous devons être conscient que le fait de naître représente déjà un risque. Tôt au tard, nous allons tous mourir, pour une raison ou une autre. Cette idée n’est évidente pour personne mais elle est plus acceptable et légère lorsque nous y faisons face et que nous admettons qu’il s’agit d’un fait incontournable.

Actuellement, on affirme que le cancer a augmenté dans le monde entier. Cependant, beaucoup de personnes contestent cette affirmation. En effet, le fait est que cette maladie est détectée plus tôt et dans un plus grand nombre de cas. Le diagnostic est probablement devenu plus visible. Ce qui signifie que la maladie a connu une augmentation significative dans le monde.

Enfin, on peut prévenir le cancer et les autres maladies dans une certaine mesure. Mais il est impossible de les conjurer complètement. Dans la plupart des cas, il existe une confluence de circonstances, qui ne sont pas toutes gérables. Quoi qu’il en soit, un mode de vie sain, physiquement et mentalement, aide énormément à être moins malade. Si vous pensez avoir développé une cancérophobie, nous vous conseillons de consulter un psychologue.

 


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